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La folle "usine à bébés" d’un jeune millionnaire japonais

En 2012, un jeune Japonais, cheveux longs et lunettes d’étudiant sage, Mitsutoki Shigeta, contacte New Life Global Network, une agence internationale de gestation pour autrui (GPA) basée en Géorgie. Habituée aux couples mûrs en mal d’enfants, la directrice Mariam Kukunashvili est surprise par l’âge du candidat – 22 ans – et plus encore par sa demande insolite : procéder simultanément à deux GPA avec deux mères porteuses.

Mariam accepte de recruter deux Thaïlandaises qui seront suivies dans une clinique spécialisée de Bangkok, All IVF. Les deux grossesses se passent sans encombre et aboutissent à trois naissances. Quand l’heureux père la contacte à nouveau, et lui demande qu’on lui organise dans la foulée plusieurs autres GPA en Thaïlande, Mariam commence à s’interroger. Entre-temps, elle a appris du personnel médical à Bangkok que le jeune Shigeta ne fait pas mystère de son désir de mettre au monde beaucoup de bébés.

Cent, voire mille, au rythme de « dix ou quinze chaque année, jusqu’à sa mort », puisqu’il veut faire congeler son sperme pour pouvoir continuer à procréer même quand l’âge l’aura rattrapé et qu’il souhaite acheter l’équipement nécessaire pour stocker les paillettes de sperme chez lui. Et quand on s’étonne, il n’hésite pas à déclarer : « Mais c’est le meilleur cadeau que je puisse faire au monde ! »

Magnat des télécoms

Alarmée, Mariam Kukunashvili tente de calmer l’enthousiaste, en vain. Elle finit par alerter le patron de la clinique de Bangkok. C’est sans compter avec le singulier pouvoir de persuasion du jeune homme et, surtout, celui de son portefeuille. Son père est le magnat des télécoms Yasumitsu Shigeta, qui fut la 5e fortune mondiale jusqu’à la débâcle des dot-coms (la bulle Internet).

Depuis, il se classe seulement au 11e rang des fortunes de l’archipel, avec des avoirs estimés tout de même à 2 milliards d’euros. Son fils possède 34 millions d’euros et des sociétés dans la plupart des pays de la région. Une fortune bien suffisante pour que le médecin chef jette aux orties toute précaution et toute mesure, et fournisse à son insatiable client les moyens de réaliser son projet délirant : engendrer une ribambelle d’enfants. Combien au juste ? Quinze ? Vingt ? Plus encore ? À ce jour, l’enquête n’a pas encore réussi à le déterminer.

Un projet dément

Malgré son projet détonnant, le géniteur en série aurait pu tranquillement continuer à fabriquer des descendants par douzaines dans le petit monde peu regardant de la GPA thaïlandaise si celui-ci n’avait été secoué, il y a peu, par un premier scandale. Le 31 juillet, à Bangkok, une mère porteuse en colère révèle à la presse que le couple australien pour lequel elle a mis au monde des jumeaux est reparti avec l’un des bébés, abandonnant sur place son petit frère, trisomique.

Choc dans tout l’Extrême-Orient, et plus encore en Thaïlande, où l’opinion tombe des nues en découvrant ce qui se passe dans des hôpitaux et cliniques qui jouissaient jusqu’ici d’une image extrêmement positive. Grâce à une absence totale de législation, ils sont devenus les fournisseurs peu scrupuleux du tourisme médical à visée reproductive.

Mais c’est la révélation quasi concomitante du projet dément du jeune Shigeta qui va déclencher la tempête. Le 5 août, sur les indications d’un informateur, les policiers font une descente dans un immeuble ultramoderne, The Niche, une luxueuse résidence à l’architecture élégante du nord de la capitale.

Lire la suite de l’article sur enfants-en-danger.e-monsite.com

 

Revoir l’analyse d’Alain Soral sur l’extension aux enfants et à la procréation de la logique du Marché (extrait de l’entretien d’octobre 2012) :

Approfondir le sujet avec Kontre Kulture :

 






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