Moscou et Téhéran se sont entendus sur la livraison de systèmes sol-air russes à l’Iran, écrit le 8 octobre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Téhéran devrait probablement renoncer à réclamer ses 4,2 milliards de dollars d’indemnisation à la Russie, suite à la rupture du contrat pour la fourniture de systèmes antiaériens à l’Iran en 2010-2012.
Moscou de son côté s’activerait dans les négociations sur le renouvellement du contrat sur les missiles sol-air S-300, selon les sources militaro-diplomatiques.
L’ambassade d’Iran à Moscou n’a ni confirmé ni démenti cette annonce, même si la presse a amplement ralyé hier la porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Marzieh Afkham : "Conformément au principe d’amitié entre l’Iran et la Russie, les responsables et les experts des deux pays discutent pour que la partie russe tienne ses engagements internationaux et qu’on arrive à un résultat au sujet des missiles S-300".
La Russie et l’Iran avaient signé un contrat de 800 millions de dollars pour la fourniture de cinq divisions de S-300PMU-1 en 2007. Ce contrat n’a jamais été honoré et en 2010, quand le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté des sanctions contre l’Iran interdisant de lui fournir des armes offensives, le président russe de l’époque Dmitri Medvedev l’avait même annulé. La Russie a retourné à Téhéran son avance de 167 millions de dollars mais Téhéran a exigé de Moscou plus de 4 milliards de dollars de pénalités.
La communauté d’experts estime que dans l’éventualité d’une aggravation du conflit syrien la Russie ne tardera pas à fournir des systèmes de défense antiaérienne modernes à l’Iran.
"Moscou devait tenir ses engagements envers l’Iran en matière de coopération militaro-technique mais la pression de Washington n’a pas permis de fournir à Téhéran ces systèmes défensifs S-300. J’espère que cette erreur sera réparée. Si la Russie renforce le potentiel militaire de l’Iran elle contribuera ainsi à stopper la guerre au Grand Moyen-Orient", estime Leonid Ivachov, président de l’Académie russe des problèmes géopolitiques.
Le général Iouri Netkatchev, expert militaire, est également de cet avis. "Ce n’est pas un secret : l’Iran apporte son aide à la Syrie et les gardiens de la Révolution islamique combattent du côté des troupes gouvernementales de Bachar al-Assad. La Russie soutient également Assad et il faut renforcer ce soutien", déclare-t-il.
Netkatchev attire l’attention sur le communiqué des renseignements allemands révélant que l’accord militaire conclu en novembre 2012 entre la Syrie et l’Iran permet à Damas de "déployer, sur le territoire iranien sécurisé, une partie de son armée de l’air et de l’utiliser si besoin".
De cette manière, le déploiement prochainement des systèmes Antey-2500 en Iran renforcerait aussi l’armée de l’air syrienne, affirme le général.