Quand il était candidat pour retrouver son fauteuil de président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine avait promis un effort « sans précédent » en faveur des forces armées russes.
« Les vastes ressources investies dans la modernisation de notre complexe militaro-industriel et dans le rééquipement de l’armée doivent servir de carburant au moteur de notre modernisation économique, afin de créer de la croissance et une situation dans laquelle les dépenses gouvernementales financent de nouveaux emplois, soutiennent la demande du marché et facilitent la recherche scientifique », avait alors expliqué le candidat Poutine. Et le moins que l’on puisse dire est qu’il tient ses promesses.
En effet, selon le quotidien Vedomosti, il est prêté au gouvernement russe de prévoir une augmentation de plus de 60 % des dépenses militaires du pays au cours des trois prochaines années.
Actuellement, le budget de la défense russe s’élève à près de 49 milliards d’euros (31,4 milliards annoncés pour la France). Si les orientations budgétaires pour la période 2014-16 se confirment, il serait ainsi porté à 79,3 milliards d’euros et représenterait 22 % des dépenses du pays.
Cette hausse vient s’ajouter à celles, déjà importantes, qui ont été consenties lors du dernier projet de budget triennal russe mais contestées par Alexeï Koudrine, ce qui lui coûta son poste de ministre des Finances qu’il occupait depuis 11 ans. À l’époque, il était question de porter les dépenses militaires du pays de 3 à 4 % du PIB d’ici 2014.
Pour l’année 2013, le budget russe de la Défense a grimpé de 25,8 % par rapport à l’année précédente, tandis que les dépenses liées à la sécurité intérieure ont augmenté de 9 %.
Cependant, la situation russe n’est pas aussi florissante que l’on pourrait le croire, la croissance économique du pays ayant ralenti au cours de ces derniers mois, même si les taux avancés ont de quoi faire rêver en France. Les prévisions donnent ainsi une progression de 2,4 % du PIB pour 2013, contre 3,4 % l’année précédente.
C’est pourquoi, le mois dernier, Anton Silouanov, le ministre des Finances, avait suggéré d’étaler, voire même de renoncer, à certaines dépenses militaires. Ce que le président Poutine a fermement refusé. Du coup, ce sont les budgets alloués à l’éducation, à la santé publique, à la culture et à la politique sociale qui devraient être réduits.
Pour autant, la Russie restera encore loin derrière les États-Unis dans ce domaine, étant donné que le Pentagone dispose (encore) d’un budget de 406 milliards d’euros. Et même encore par rapport à la Chine, dont les dépenses militaires sont évaluées entre 120 et 180 milliards de dollars.