Il y a quelques années, le navet "La Rafle" avait fait dire à sa réalisatrice, Roselyne Bosch, que quiconque accusait le film d’être volontairement tire-larmes "rejoignait Hitler en pensée".
Voici aujourd’hui "La Marche", qui traite d’un mouvement fondateur dans l’histoire de l’anti-racisme en France (sous l’aile d’un curé, trois jeunes d’un quartier partent à travers la France moisie du début des années 80 pour dire leur raz-le-bol) et qui s’inscrit dans cette veine des films institutionnels prenant fièrement en charge une blessure nationale.
Le question se pose à nouveau : un spectateur qui ne verrait dans ce biopic de l’association "SOS Racisme" qu’un nanar mièvre et démagogique est-il lui-même forcément un raciste ?
Un film inutile et caricatural
"La Marche" use sans la moindre finesse de ce chantage à l’émotion en alourdissant chaque rebondissement de son récit de références grandiloquentes (Gandhi, Martin Luther King) et en saturant ses dialogues de formules toutes faites.
Il y a d’un côté les gentils, dont chaque mot est une sorte de tract un peu ringard ("on vit en démocratie", "chacun fait ce qu’il veut de son corps", "il faut recréer du lien social"), de l’autre les méchants, qui reprennent texto des formules entières de Zemmour, Finkielkraut et autres chevaliers du néo-réactionnisme de talk-show.
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