Dix-huit mois après son arrivée au pouvoir, le Premier ministre hongrois Viktor Orban semble être en train de remodeler la Hongrie à son image. Sans réellement se soucier du caractère démocratique de la société qu’il veut pour son pays, ni des critiques acerbes de l’opposition ou de l’Union Européenne.
Car la nouvelle constitution hongroise, votée en 2011 et entrée en vigueur ce lundi, pose de sérieuses questions. Le texte prévoit par exemple que l’embryon sera considéré comme un être vivant, ce qui alimente les doutes quand aux possibilités des Hongroises de se faire avorter à l’avenir.
La Constitution comporte désormais également une référence à Dieu : "que Dieu bénisse les Hongrois". Le nombre de communautés religieuses pouvant bénéficier de subventions publiques est en outre réduit de 300 à seulement 14.
La constitution remet en cause, pour beaucoup, l’indépendance de la Banque centrale hongroise, alors qu’elle fixe un taux inchangeable de 16% pour l’impôt sur le revenu, ce qui limite les marges de manœuvre en matière budgétaire.
Dans un pays qui n’est plus la "République de Hongie" mais simplement la "Hongrie", le Fidesz, le parti de Viktor Orban, impose sa vision des choses, fort d’une majorité des deux tiers au Parlement, nécessaire pour changer la constitution. Ainsi que pour la défaire, alors qu’il semble difficile pour l’opposition d’obtenir une part des suffrages aussi conséquente lors d’une prochaine élection.
Des manifestations sont prévues ce lundi. Mais la protestation contre Orban se limite pour l’instant aux mots.