La position de Washington sur la Syrie reste ambiguë, tandis que la Grande Bretagne vient d’entrer en guerre, intégrant ainsi la coalition internationale coordonnée par les États-Unis.
Coalition qui effectuait hier de nouvelles frappes aériennes en Syrie contre des gisements pétroliers contrôlés par l’État islamique (EI) au nord-est d’Alep, permettant aux troupes gouvernementales syriennes d’éliminer un groupe important de jihadistes de la région. À première vue, les États-Unis donneraient donc raison à l’armée régulière syrienne, qui combat l’EI depuis plus de deux ans.
D’ailleurs Ali Haydar, ministre syrien de la Réconciliation nationale, a estimé que ces actions allaient dans la « bonne direction » car la coalition n’attaquait ni l’armée ni la population syrienne. En réaction, Washington a immédiatement fait savoir qu’il n’était pas question d’une aide à l’armée syrienne. Le département d’État américain, non sans contradiction, a également annoncé son intention d’apporter un soutien matériel à l’opposition syrienne tant que la menace de l’EI se trouvait dans le pays et tant que Bachar al-Assad demeurait au pouvoir.
Une sorte de double jeu que l’on retrouve du côté de la Turquie puisque le général Hulusi Akar, chef d’état-major de l’armée de terre, est venu inspecter les préparatifs de ses troupes à la frontière syrienne, comme le rapporte le journal Hürriyet. En réalité, l’armée turque, qui est secrètement présente dans le nord de la Syrie depuis juillet 2012, faisait encore, le 21 mars 2014, une incursion pour prendre la ville syro-arménienne de Kassab avec le Front Al-Nosra (Al-Qaïda) et l’Armée de l’islam (pro-saoudienne).
Un flou artistique sur la Syrie qui ne semble pas du goût de David Cameron, puisque les forces britanniques n’interviendront pas en Syrie. Ce dernier a en effet obtenu aujourd’hui, à une large majorité, la participation de l’armée de l’air britannique aux opérations contre l’EI, mais seulement sur le territoire irakien. Dans son intervention à la 69ème session de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, le Premier ministre britannique avait parlé de « guerre longue mais nécessaire ». L’entrée en guerre de la Grande-Bretagne aux côtés de la coalition dirigée par les États-Unis avec le soutien de cinq pays arabes devrait être suivie de celles d’autres pays de l’UE. En effet les autorités belges ont déclaré qu’elles rejoindraient le combat contre les jihadistes en mettant à disposition 150 personnels de vol et de maintenance, ainsi qu’en projetant en Irak six chasseurs F-16. La Belgique a aussi évoqué la formation de soldats de l’armée syrienne et des unités d’autodéfense kurdes par les forces d’élite belges. Les Pays-Bas ont également exprimé leur souhait de participer aux opérations. L’aviation française, de son côté continuait hier matin d’attaquer les positions de l’EI au nord de l’Irak.
Par ailleurs, le Conseil de Sécurité des Nations unies a voté aujourd’hui une résolution qui s’appliquera à tout les états membres de l’ONU afin d’« empêcher l’entrée sur son territoire ou le transit » à tout individu suspecté de traverser la frontière pour « financer, planifier, préparer ou commettre des attentats ». D’après la résolution, les compagnies aériennes doivent dorénavant fournir préalablement aux autorités les informations sur les passagers.