Après la chute du régime du colonel Kadhafi à laquelle la France a pris une large part dans le cadre de l’opération Unified Protector dirigée par l’Otan, Paris et Tripoli ont convenu, le 25 février, de renforcer leur coopération militaire à l’occasion d’une visite du ministre français de la Défense, Gérard Longuet, aux nouvelles autorités libyennes.
Ainsi, une « lettre d’intention de coopération bilatérale » a été signée. Cette dernière prévoit l’instauration d’une commission mixte franco-libyenne portant notamment sur le contrôle des frontières. « La position de la Libye, trait d’union entre l’Afrique et la Méditerranée, en fait un territoire exposé » a expliqué Gérard Longuet, lors d’une conférence de presse. « Il est de l’intérêt de tous que le trafic des hommes, des armes ou de la drogue soit neutralisé » a-t-il ajouté.
Ce volet de la coopération franco-libyenne passera par l’utilisation d’avions, de satellites, de radars et de systèmes optiques ainsi que par la formation d’officiers libyens. En outre, le groupe EADS devrait profiter de cet accord grâce à ses systèmes de surveillance des frontières, qu’il a déjà notamment vendus à l’Arabie Saoudite en 2009.
Au niveau des forces aériennes, il a été convenu que la France remettra en état de vol les Mirage F1 BD/ED libyens, acquis à 32 exemplaires au cours des années 1970. La remise à niveau d’une douzaine d’avions avait déjà fait l’objet d’un contrat de 100 millions d’euros en 2007.
Mais au moment de l’insurrection libyenne, en février 2011, seulement 4 appareils avaient bénéficié d’un retrofit. Et, à priori, il n’est donc pas question, du moins pour le moment, de revendre à la Libye les Mirage F1 appelés à être retirés du service en France.
Enfin, Paris et Tripoli vont aussi renforcer leur coopération en matière de sécurité maritime, des plongeurs libyens devant être formés par la Marine nationale.
Cette dernière a d’ailleurs commencé à oeuvrer en Libye dès la fin des opérations de l’Otan, le 31 octobre dernier, avec des missions de « dépollution » (déminage, ndlr) des ports libyens confiées au Bâtiment Base de plongeurs démineurs « Achéron », puis au chasseur de mines de type tripartite « Céphée ». Récemment, l’aviso « Commandant Bouan » a fait escale à Tripoli puis à Benghazi.