La Finlande, qui fut l’un des pays européens les plus critiques à l’encontre de la Grèce durant la crise de la dette, se retrouve aujourd’hui confrontée à de graves difficultés économiques qui ont conduit son ministre des Finances à la qualifier de nouvel « homme malade de l’Europe ».
Longtemps considéré comme l’un des bons élèves de la zone euro, le pays tente désormais de sortir de trois ans de récession.
Les tentatives du Premier ministre Juha Sipila [photo] pour réduire les congés et les salaires ont provoqué d’importantes manifestations et des mouvements de grève. Une ambitieuse réforme des dépenses de santé a par ailleurs exposé les divergences au sein du gouvernement de coalition, qui a failli éclater la semaine dernière.
Certains parlementaires de la mouvance du chef du gouvernement sont allés jusqu’à demander un débat sur la sortie du pays de la zone euro afin qu’il puisse dévaluer sa monnaie pour relancer les exportations.
La marge de manoeuvre de Juha Sipila est étroite. Il doit convaincre tous les partenaires d’une coalition hétéroclite de la nécessité d’imposer des réformes structurelles pour relancer la croissance tout en ménageant les syndicats pour éviter de nouvelles grèves.
Le chômage et la dette publique augmentent dans un pays freiné par un coût du travail élevé, le déclin de son emblème Nokia dans le domaine de la téléphonie et la récession en Russie, l’un de ses principaux marchés à l’export.
En y ajoutant le vieillissement de la population, la Finlande, qui a déjà perdu son « triple A », vit son ralentissement économique le plus marqué depuis la Seconde Guerre mondiale et se prépare à des lendemains difficiles.