La Coordination rurale (CR) et sa branche céréalière, l’OPG (Organisation des producteurs de grains), dénoncent, vendredi dans un communiqué, « fermement » le recours de l’AGPM (Association générale des producteurs de maïs) et des organismes de la filière, auprès du greffe du Conseil d’État contre l’arrêté d’interdiction de semer du maïs OGM Mon 810 pris par le gouvernement français le 16 mars 2012.
« Le syndicat majoritaire n’en est pas à son coup d’essai pour forcer la culture des plantes transgéniques en France, regrette le syndicat agricole. La fuite des dépêches diplomatiques par le site Wikileaks, il y a environ un an, avait déjà révélé un bien curieux discours de la part du syndicat majoritaire qui n’hésitait pas à demander aux Etats-Unis de sanctionner notre pays pour l’obliger à accepter les OGM ».
La CR et l’OPG rappellent ainsi leur position sur ce sujet sensible que sont les plantes transgéniques. « Les consommateurs français ne sont pas demandeurs de ce type de produits dont la qualité alimentaire est sujette à controverse. Économiquement, les agriculteurs n’ont rien à gagner dans les cultures OGM telles qu’elles sont présentées aujourd’hui, à savoir, pourvues de procédés phytosanitaires comme la résistance à un herbicide ou un insecte. Il y a là un piège tendu aux producteurs par le système de collecte et d’approvisionnement qui voit ici un moyen de développer ses ventes et ses marges sans se soucier de la valeur ajoutée pour le producteur. »
CR et OPG estiment par ailleurs que « l’introduction de plantes transgéniques mènerait à une inévitable pollution génétique de nos campagnes et de nos silos qui altérerait les cultures conventionnelles. Celles-ci auraient à subir des contrôles de séparation et de confinement entraînant une moins-value de ces grains. La faisabilité d’une telle opération est d’ailleurs très compromise au regard des expériences réalisées sur le continent américain qui se voit aujourd’hui incapable de fournir, de façon fiable, des lots non OGM de soja ».
Toujours selon la CR et l’OPG, « les organismes collecteurs de céréales et distributeurs de produits phytosanitaires sophistiqués ainsi que les semenciers seraient les seuls bénéficiaires de l’introduction des plantes transgéniques avec une augmentation des intrants pour les agriculteurs ».