Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

La Centrafrique bientôt disloquée ?

Le pays a besoin de réconciliation, pas d’un État centralisateur à l’occidentale

L’opération militaire française en République centrafricaine prend officiellement fin. Si le pays est militairement stabilisé, la réconciliation se fait attendre. Interview du chercheur Roland Marchal.

 

Déclenchée en décembre 2013 pour éviter des massacres, alors que l’État centrafricain s’était effondré, l’opération Sangaris s’achève avec ce mois d’octobre. Quelque 350 militaires français vont cependant rester en Centrafrique, dont une centaine au sein de la force de l’ONU, la Minusca. Roland Marchal, spécialiste des conflits africains au Centre d’études et de recherche internationale de Sciences Po, fait le point sur la situation sur place.

 

Quel bilan tirez-vous de l’opération Sangaris ?

Roland Marchal : L’intervention de Sangaris à partir de décembre 2013, puis celle de la Misca de l’Union africaine et celle de la Minusca [de l’ONU], ont permis d’éviter des affrontements plus importants. De ce point de vue-là, c’est un grand succès et c’est ce que va dire le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. Mais si des moyens militaires importants ont été alloués, aucune analyse politique digne de ce nom n’a été faite. Les nouvelles élites dirigeantes centrafricaines n’impulsent pas de réformes et se contentent de la stabilisation de la situation militaire.

[...]

 

Il y a de quoi être assez pessimiste. Sangaris était la 7e intervention française depuis l’indépendance en 1960. A vous entendre, la 8e parait inévitable...

On pouvait essayer d’agir de façon originale, en ne faisant pas des élections la priorité absolue, en soulignant l’importance des réconciliations au niveau local. Une reconstruction dynamique n’a pas toujours besoin d’appareil d’État central. Le risque, c’est que, comme auparavant, la Minusca soit chassée à coups de pierres et que, dans 5 ou 6 ans, une nouvelle intervention française soit indispensable pour sauver la Centrafrique d’elle-même, alors qu’elle paye aussi les choix internationaux.

Lire l’intégralité de l’article sur lexpress.fr

Sur les défis de l’Afrique, lire chez Kontre Kulture :

Voir aussi, sur E&R :