Pour ceux que ça étonnerait, ça fait un bail que la collusion entre la haute banque et l’extrême gauche a été relevée par les esprits pénétrants. L’arrivée de l’avocate de Mélenchon chez Bolloré est loin d’être un paradoxe. On avait déjà eu Besancenot chez Drucker.

Raquel Garrido le 26 mai 2017 sur Europe 1, chez Anne Roumanoff :

Le meilleur exemple de ce lien indéfectible entre gros business libéral et gauchisme politique c’est le sénateur Henri Weber, membre à ses débuts des jeunesses sionistes communistes (Hachomer Hatzaïr) devenu dirigeant de la LCR puis pilier du PS pour lequel il sera sénateur et député, s’occupant particulièrement d’éducation, de culture et de médias. En d’autres termes, de propagande et de « formation » des jeunes esprits. Les parents qui auront noté durant 50 ans (depuis Mai 68) avec inquiétude la dérive de l’Éducation nationale ne peuvent pas ignorer d’où vient le coup. Et ce Weber, qui a le pur CV d’un révolutionnaire antinational, puisqu’il a logiquement fini européiste, est le fer de lance de la gauche internationaliste libérale. D’internationaliste à mondialiste, il n’y a qu’un pas, n’est-ce pas.

Aujourd’hui, on ne s’offusque plus de voir un néo ou pseudo-communiste faire la retape d’une chaîne de télé possédée par un raider ultracapitaliste. On rappelle que la fortune de Bolloré, au-delà de son héritage familial (le papier à rouler les clopes en tous genres), a été obtenue grâce aux fabuleuses offrandes du Crédit Lyonnais dans les années 80-90. La banque publique a en effet ouvert des lignes de crédit aux financiers qui sont devenus milliardaires aujourd’hui : Pinault, Arnault, Bolloré et compagnie. Ce sont les Français qui ont payé la note, le CL ayant été ruiné par ses investissements « hasardeux », aux États-Unis notamment. Des pertes pas perdues pour tout le monde. C’est Balladur qui désossera le géant bancaire pour en refiler les meilleurs morceaux à ses amis. L’Express écrivait à ce propos en avril 2001 :

Hasard ou préméditation, les rênes du CDR [consortium de réalisation, qui gérait la liquidation du Lyonnais] ont en tout cas été largement confiées à des mains sûres. Si Michel Rouger, ancien président du tribunal de commerce de Paris, n’est qu’un « maçon sans tablier », son successeur à la tête du CDR, Raymond Lévy, ancien PDG de Renault, l’est pour de bon. L’accumulation de dossiers litigieux démontre que le CDR n’a pas toujours protégé au mieux l’intérêt du contribuable. Un ancien responsable écarté pour avoir refusé d’obéir à une injonction écrite du gouvernement Juppé, qui voulait favoriser un homme d’affaires proche de Jacques Chirac, s’en est ému, sur procès-verbal, devant un juge d’instruction : « Je pense avoir agi dans l’intérêt du Crédit lyonnais et non pas dans l’intérêt de diverses coteries, qu’elles soient d’ordre politique ou autre, notamment maçonnique. » Cette indignation lui coûtera cher.

On ne va pas s’écarter du sujet et remonter trop loin dans les arcanes et les racines maçonniques – voire pire – de la haute banque, sinon on va finir par pondre 1 000 pages à la Coston et remonter à des temps antédiluviens... Mais on remarque que beaucoup de ceux qui s’enrichissent rapidement en France le font sur le dos du service public. Ainsi, dans les mêmes années 90 – décidément – les animateurs producteurs se sont enrichis sur le dos du service public télévisuel alors dirigé par Elkabbach. Arthur, Delarue, Drucker et consorts ont forgé leur fortune sur les lignes de crédit hors norme ouvertes par le président de France Télévisions. Revenons au présent.

Raquel Garrido, c’est l’épouse du lieutenant de Mélénchon, le très agressif Alexis Corbière. Agressif politiquement, s’entend. Un Corbière qui vient de lâcher, sous la pression médiatique, leur appartement HLM de la ville de Paris... Raquel rejoint la nouvelle équipe du dimanche de Thierry Ardisson à la rentrée. On reconnaît sur la photo Goldnadel, Polony, Giesbert, que rejoindront le droitiste de RMC Éric Brunet et l’humoriste Tanguy Pastureau passé de RTL à France Inter. Les lobbies principaux, bien représentés, n’auront aucun souci à se faire !

En castant Garrido, Bolloré espère peut-être récupérer ses 13 millions perdus en pub qu’ils réclame au CSA suite à la punition de Cyril Hanouna et ses sketches soi-disant antipédés. Mais plus sûrement en se mettant dans la poche la nouvelle opposition idéologique, le FN n’étant actuellement pas en mesure de parler d’une seule voix. Bolloré applique la méthode Niel : acheter de l’influence en presse et télé pour ne pas être emmerdé dans sa progression et conserver une bonne image dans l’opinion. Aujourd’hui, Xavier Niel, marié à la fille Arnault, pèse plus de 7 milliards. Pourtant, il n’a rien créé véritablement : sa fortune est issue de la dérégulation de la téléphonie publique en septembre 2004, incarnée par France télécom, devenue définitivement Orange en février 2012. La SNCF et La Poste suivent le même chemin...

Il eût été bon pour nostre petite démonstration que le fougueux Xavier Niel – dit Xavier de Niel, fraîchement anobli – épousasse une roturière d’extrême gauche, mais comme dirait l’autre, j’avais pas les moyens d’épouser une femme pauvre.

Raquel Garrido 19 avril 2017 chez Zemmour & Naulleau sur Paris Première :