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L’humour subversif est-il mort en France ?

Sur le plan sociétal, les tendances américaines sont souvent une bonne illustration de ce que l’Europe va subir quelques décennies plus tard. Les dernières ont placé les États-Unis sous le sceau de la montée en puissance des thématiques communautaristes (féminisme, multiculturalisme, etc.), qui ont amplement pris pied dans les débats occidentaux au point de souvent les encombrer voire de les paralyser. Cependant, les choses évoluent…

 

L’arrivée d’un Trump à la Maison-Blanche est probablement le signe le plus saillant de cette évolution où la parole avait été de plus en plus corsetée par des ligues de vertu autoproclamées ainsi que des réseaux sociaux à l’agressivité croissante pour les déviants et ceux qui ne pensent pas « comme il faut », et qui se libère progressivement.

Il y a quelques jours (le lundi 6 janvier), c’est le discours de Ricky Gervais pour l’ouverture des Golden Globes Award qui a justement agité les médias pour son ton résolument décalé avec ce qu’Hollywood produit habituellement. Dans une courte succession de vannes et de piques à l’encontre des stars du moment présentes à la cérémonie retransmise en direct, l’hôte s’est véritablement déchaîné en rappelant quelques vérités :

 

 

[...] comme le remarque Gervais et d’autres avant lui, ces mêmes célébrités sont souvent assez mal placées pour donner des leçons de bienséance, de bonne tenue ou de moralité : entre les distributeurs de moraline dont l’instruction (y compris scientifique) ne surpasse pas toujours celle de Greta Thumberg qu’elles prennent souvent comme référence, et leurs accointances pas toujours reluisantes (Gervais cite l’exemple d’Epstein, mais l’ouverture du procès Weinstein en est un autre), tout ceci montre que ces célébrités ont une forte propension à dégoiser des âneries quand elles ne déploient pas une souplesse quasi-olympique pour s’accommoder d’us et coutumes carrément criminelles.

[...]

Et toujours par contraposée, ce qui se passe aux États-Unis met en lumière ce qui se passe, ou plutôt ce qui ne se passe pas encore en France, ou encore bien trop rarement : là où, d’un côté de l’Atlantique, on peut encore entendre un son de cloche différent, où la liberté d’expression est constitutionnellement garantie par le premier amendement, le continent européen en général et la France en particulier semblent s’enfoncer avec un délice éhonté dans l’auto-censure puis la censure assumée voire le politiquement correct le plus compact imposé par une clique médiatique et politique de plus en plus violente.

En plus des dérives de plus en plus nombreuses et de plus en plus évidentes dans le pays — la dernière en date du fait d’Anne Hidalgo qui réclame, pour des motifs parfaitement idéologiques et en toute décontraction, la suppression d’une campagne publicitaire pourtant parfaitement légale mas pas à son goût, et se fait heureusement débouter en justice — il suffit de voir ce qui agite régulièrement la sphère médiatique française pour se convaincre qu’il y a bien un problème de liberté d’expression au pays des Lumières.

Il y sévit ainsi, très régulièrement, des groupes de pression qui ont tôt fait de faire taire ceux qui ont l’impudence de sortir des clous de la bien-pensance : depuis ces collectifs prétendument citoyens dont le but affiché (combattre la haine sur les réseaux sociaux) se traduit par des déchaînement trop souvent haineux vis-à-vis de ceux qui osent ne pas penser comme eux, jusqu’aux habitués de la poursuite en justice grâce aux lois mémorielles et crimes « d’incitation à la haine » dont les définitions et contours sont chaque jour plus flous, l’actualité se remplit quotidiennement d’atteintes toujours plus fortes à la liberté d’expression.

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Le second degré c’est comme la nourriture en Union soviétique : tout le monde n’en a pas.

[...]

C’est probablement à cause de cette étouffante chape de moraline que certains rares humoristes ont, en France, choisi d’éviter autant que possible d’entrer dans le moule du politiquement correct (on peut citer Blanche Gardin, dans une certaine mesure ou Walter). Mais en pratique et comme le souligne justement Walter, l’écrasante majorité des humoristes est résolument pour le politiquement correct, pour les combats menés par les Social Justice Warriors et pour qu’on musèle, au moins par la pression des réseaux sociaux si ce n’est par la loi, les voix dissidentes, les opinions décalées et notamment ceux qui ont des positions nuancées et – ô affront – pas dans le sens général.

Ces humoristes (qu’on retrouve un peu partout dans les médias subventionnés ou, pire, publics) n’ont rien d’esprits libres et se retrouvent plus souvent qu’à leur tour à répandre la « bonne parole officielle » en se moquant des déviants de façon souvent cruelle et avec un talent fréquemment microscopique.

Lire l’article entier sur h16free.com

 

Humour et subversion, sur E&R :

 






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35 Commentaires

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  • #2362421
    Le 12 janvier 2020 à 10:06 par Stavroguine
    L’humour subversif est-il mort en France ?

    Ricky Gervais balance quenelle sur quenelle aux golden globes... Prenez mangez-en tous !!

    Quoi qu’on en dise la liberté d’expression aux USA c’est quand même autre chose qu’en France.

     

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    • #2363869
      Le Janvier 2020 à 01:31 par Adeon
      L’humour subversif est-il mort en France ?

      En effet.

      Helas les gens sont tellement habitués aux scandales, ils s’enchaînent tous les un après les autres, au final tout est oublié par le prochain scandale... la boucle sans fin... et les gens regardent, indifférent...

       
  • #2362427
    Le 12 janvier 2020 à 10:33 par cousin pons et cousine bette
    L’humour subversif est-il mort en France ?

    Jadis les grivoiseries apparaissaient à la fin de repas de famille du populo très copieux et arrosés. Le tonton alcoolo commençait ses grosses blagues, tout le monde ne s’esclaffait pas.
    Il y avait un autre humour, bien plus fin et lettré, y compris dans les couches travailleuses.
    Aujourd’hui, on n’entend que des blagues où sont invités les organes génitaux et d’expulsion, en veux-tu, en voilà.
    Comme le cousin d’autrefois, je sors de table et vais dans le jardin. Ce tonton blagueur ne me fait pas rire. Les parties honteuses, ça se couvre, c’est à soi tout seul.

     

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  • #2362428
    Le 12 janvier 2020 à 10:35 par Eric
    L’humour subversif est-il mort en France ?

    Article marrant (le sommet étant atteint lorsqu’il est dit que « l’on commence à entendre des voix dissidentes » ... en prenant pour exemple F. Beigbeder !!!) en ce qu’il est oublieux ou le feint avec une parfaite fausse naïveté. Quid d’une hypothèse autre que celle d’une « mort » naturelle. C’est un peu comme avec Zemmour parlant de « suicide » français pour mieux masquer la possibilité de pousse au crime à l’œuvre. Idem pour Riss se plaignant des « nouvelles formes de censure débridées » !? :-) Et Dieudonné sinon, on en parle ?

     

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  • #2362445
    Le 12 janvier 2020 à 11:35 par TeddyTed
    L’humour subversif est-il mort en France ?

    Content de voir que vous relayez H16. Il est l’auteur de chroniques souvent percutantes et pleine de bon sens...

     

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  • #2362477
    Le 12 janvier 2020 à 12:14 par TeddyTed
    L’humour subversif est-il mort en France ?

    Enfin bon, H16 aurait pu se laisser aller à citer Dieudonné (en plus de Blanche Gardin et Walter). Dieudonné a non seulement un sacré talent, mais son histoire a elle seule - le moment où les choses ont basculé - illustre parfaitement le propos de cet article.
    H16, peut mieux faire...

     

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  • #2362593
    Le 12 janvier 2020 à 14:44 par H. K. Daghlian
    L’humour subversif est-il mort en France ?

    Pour la petite info, Ricky Gervais balance des bombes qui circulent dans les forums où les interventions vaudraient de la prison pour les auteurs en France.

    Sur le fait qu’il dise qu’Epstein ne s’est pas donné la mort, c’est une forme de dénonciation des opérations de l’état profond, il surenchérit d’ailleurs pour dire qu’il est l’ami de l’assistance (en fait, toute l’assistance puisqu’il dit "votre ami") en faisant un lien entre Hollywood et le réseau pédocriminel, enchainant avec le prince Andrew. Il n’y a qu’a voir la tête de l’assistance qui transpire froid.

    Et puis, pour Di Caprio, c’est le fait qu’il ait choisi de ne sortir qu’avec des jeunes femmes de 25 ans (C’est une icône chez les dragueurs aux US et est cité en référence, pas comme exemple, chez les MGTOW pour cela).

    C’est dommage que ce soit la seule partie du show qui vaille le coup d’être regardée, tout le reste est de l’entre suçage puissance mille.

    Et pour revenir à l’article, Blanch Gardin est à peu près aussi subversive qu’un cactus, elle est juste vulgaire et reste parfaitement dans les clous. Enfin, l’article est l’exemple même de ce qu’il dénonce, il ne cite aucun humoriste subversif (pour de vrai) en France, comme s’il n’en existait plus, les commentaires en bas en disent long.

     

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  • #2362644
    Le 12 janvier 2020 à 16:13 par fred
    L’humour subversif est-il mort en France ?

    il n’est pas très compliqué de comprendre que l’humour est un moyen (vieux comme le monde ? ) de faire passer des vérités.

    Il est aussi peu étonnant que ces deux choses (l’humour et la vérité) soient les plus détestées par le système.

    Ce qui est interessant de noter, c’est la peur que suscite le simple fait de dire la vérité ; Comme Rick Gervais se permet de dire des choses pertinentes et risquées uniquement parce que c’est la dernière fois qu’il présente les golden globes ;

    Ou comme Raymond Barre, à la fin de sa vie dénonçant les pratiques inadmissibles d’un certain lobby tout puissant ; idem pour Mitterrand (et son interview avec Elkabbach en 1994).

    Preuve en est que le système a réussi son travail de conditionnement psychologique puisque à travers cette peur, nous nous autocensurons ;
    Comme un chien qui n’a plus besoin d’être corrigé et qui sait de lui même qu’il a fait une bêtise.

     

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  • #2362659
    Le 12 janvier 2020 à 16:36 par jvidepi
    L’humour subversif est-il mort en France ?

    Quand en 2020 un humoriste nous ressort les vieilles vannes sur l’accent Québécois, je décroche immédiatement. Franchement, prenez 30 secondes pour écouter Bombardier remonter les bretelles à Matzneff et dites-moi que vous n’y comprenez rien :

    https://youtu.be/H0LQiv7x4xs?t=75

    Bien sûr certains Québécois "d’en bas" parlent avec un accent prononcé mais qu’en est-t’il de l’accent populaire marseillais, chti ou celui des Belges. Je ne peux m’empêcher de penser qu’il y a dernière cela un mépris de classe typique des bobos parisiens.

     

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  • #2362967
    Le 12 janvier 2020 à 23:47 par pilot32
    L’humour subversif est-il mort en France ?

    Attends, je regarde :
    ça m’en touche une sans faire bouger l’autre.
    Question d’entrainement.

     

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  • #2364334
    Le 14 janvier 2020 à 15:42 par Paul82
    L’humour subversif est-il mort en France ?

    Tout à fait d’accord avec ca : la France est le pays de la censure ! Quel contraste quand on regarde/écoute des archives des années 1960/70 et même début 80.

    Les Etats-Unis ont certes des garanties juridiques (dont le fameux 1er amendement) mais ca ne veut pas dire qu’on soit pas traqué judiciairement... Et l’autocensure existe dans les grandes villes, tout comme en France.

     

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