En octobre 2013, l’ingénieur russe Sergueï Gorbounov, capturé par les djihadistes de l’État islamique dans la ville de Rakka, avait demandé du secours via une vidéo publiée par ses ravisseurs :
« On me traite bien, on me donne à manger, mais si, dans un délai de cinq jours, je ne suis pas échangé contre un certain Khaled Souleymane d’Arabie saoudite (…), je serai égorgé. Je m’adresse aux présidents de la Syrie, de la Russie et à la Croix-Rouge (…). J’ai très peur. »
On apprend aujourd’hui que ses geôliers l’ont exécuté au printemps dernier et ont effectué un enregistrement de son assassinat par balle, qu’ils n’ont pas rendu public mais conservé afin de terroriser leurs futurs otages... Ni occidental, ni journaliste, sa mise à mort n’a pas suscité le même émoi médiatique que celle de James Foley.
Ne cédant pas, contrairement à certains géopolitologues français, à la tentation de l’amalgame entre musulmans et terroristes de l’État islamique, Moscou, via le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov, a proposé à l’occasion de la visite d’Ahmad Badr el-Dine Hassoun (photo ci-dessus), grand mufti de Syrie, d’organiser avant la fin de l’année une réunion du groupe de réflexion « Russie et monde islamique ».
La Russie a créé ce groupe en 2005 à l’occasion de son admission en tant que membre observateur à à l’Organisation de coopération islamique (OCI). Il est actuellement présidé par Roustam Minnikhanov, président du Tatarstan, une des républiques de la Fédération de Russie et destiné à être un espace de dialogue entre le monde slave orthodoxe et le monde islamique.