L’ancien directeur espagnol du FMI Rodrigo Rato (photo ci-contre), déjà inculpé dans deux affaires de corruption en Espagne, fait l’objet d’une nouvelle enquête du fisc. Son domicile a été perquisitionné jeudi.
Jeudi soir, Rodrigo Rato, ancien vice-président du gouvernement Aznar (2002-2004) et directeur du Fonds monétaire international (2004-2007), a accompagné les agents des douanes vers son bureau où une autre perquisition devait avoir lieu.
Ces perquisitions ont été menées dans le cadre d’une nouvelle enquête, sur demande du parquet, pour "blanchiment, fraude et dissimulation d’actifs", a révélé une source proche de l’enquête.
Les agents des douanes auraient passé près de quatre heures à son domicile, selon cette source.
Origine des fonds
Selon la presse espagnole, Rodrigo Rato est une des 705 personnes qui ont profité d’une amnistie fiscale pour rapatrier des avoirs non déclarés à l’étranger, notamment en Suisse. Le gouvernement aurait décidé ensuite d’enquêter sur l’origine des fonds que l’ancien ministre a déclarés à cette occasion.
La justice s’intéresserait notamment à 6,2 millions d’euros qu’il a touchés d’une banque basée en France et aux Etats-Unis en 2011.
Escroquerie et détournement de fonds
Expulsé des rangs du Parti conservateur, Rodrigo Rato est déjà poursuivi en Espagne dans le cadre de deux autres affaires. Il est inculpé pour escroquerie, détournement de fonds et falsification de comptes lors de l’entrée en Bourse en 2011 de la banque Bankia, qu’il a dirigé de 2010 à 2012.
Cette banque avait frôlé la faillite, ruinant des centaines de milliers de petits actionnaires et le gouvernement avait dû la nationaliser en 2012 en y injectant plus de 20 milliards d’euros. Cette mesure avait précipité un sauvetage européen du secteur bancaire espagnol de 41,4 milliards d’euros, dont la moitié consacrée seulement à Bankia.
scandale des "cartes bancaires occultes"
Rodrigo Rato, ancien ministre de l’Economie du gouvernement de José Maria Aznar de 1996 à 2004, est également inculpé dans le cadre de l’utilisation présumée frauduleuse de cartes bancaires de l’une des caisses d’épargne qui ont constitué Bankia.
Ces cartes ont été utilisées sans aucun contrôle par des dirigeants de cette caisse d’épargne pour leurs dépenses personnelles.