La Fédération Wallonie-Bruxelles veut s’armer juridiquement pour pouvoir plus facilement sanctionner administrativement les membres de son personnel enseignant qui adopteraient des comportements ou exprimeraient des opinions non-démocratiques, même en dehors de l’exercice de leurs fonctions.
À l’initiative de la ministre de l’Éducation Joëlle Milquet, le gouvernement de la Fédération soumettra ainsi le mois prochain à l’approbation du Parlement une nouvelle disposition décretale qui imposera à ces enseignants un « devoir de loyauté vis-à-vis de la Communauté française elle-même ». La mesure ne sera toutefois applicable qu’aux enseignants du réseau d’enseignement organisé par la Fédération Wallonie-Bruxelles (ex-État).
Cette mesure vise à dissuader dans le chef de ces personnes tout comportement ou propos non-respectueux des principes démocratiques qui seraient susceptibles « d’ébranler la confiance du public dans les écoles organisées par la Communauté française », selon la ministre.
Présentant la mesure lundi à l’occasion d’une conférence de presse, Joëlle Milquet est restée dans des considérations générales, se gardant de lier cette initiative à un cas particulier.
On se souviendra toutefois de la polémique née après les propos tenus publiquement en janvier dernier, peu après l’attentat contre Charlie Hebdo, par un professeur de religion de l’athénée Leonardo Da Vinci, à Anderlecht. La ministre avait alors chargé son administration d’ouvrir une procédure disciplinaire envers l’enseignant.
Mis en cause pour des faits de violences survenus dans son établissement après les événements de Paris, l’intéressé avait publié une carte blanche dans laquelle il faisait notamment l’apologie du négationniste français Roger Garaudy, une attitude que Mme Milquet avait jugée peu compatible avec le devoir de réserve et le respect des valeurs attendues d’un enseignant de la Fédération Wallonie-Bruxelles. La procédure, que l’intéressé a contestée, est toujours pendante.