Dans le cadre de l’Otan, un certain nombre de pays européens (Allemagne, Italie, Belgique, Pays-bas) hébergent entre 180 et 200 bombes nucléaires B-61 « made in USA ».
Ce dispositif, mis en place durant la guerre froide, n’a pas été remis en question lors de la disparition de l’URSS et du bloc socialiste. Pis : après le retrait des bombes B-53, le Pentagone maintint son arsenal en Europe avec quatre types de bombes B-61, d’une puissance allant de 0,3 à 350 kilotonnes [1].
Ces dernières doivent être remplacées par une nouvelle génération d’engins, à guidage de précision : les B-61-12. Ce ne seront plus des bombes nucléaires « gravitaires » (non guidées donc à chute libre), mais des modèles munis d’un kit de guidage.
Mieux : la nouvelle B-61-12, qui sera en dotation dans tous les arsenaux états-uniens, y compris en Europe, remplacera aussi les bombes anti-bunker B-61-11 de 400 kilotonnes et les méga-bombes B-83 de 1 200 kilotonnes. Polyvalente, la B-61-12 possédera des capacités offensives évidentes (destruction de complexes souterrains), l’idée que la présence nucléaire de l’US Air Force ne constitue qu’une force de dissuasion ne pourra plus être avancée.
La volonté de mise en place d’un système de défense antimissile de l’OTAN, sur le sol européen a amené la Russie à lancer deux projets : le missile balistique intercontinental lourd Saramat (en remplacement du missile soviétique RS-36M Voïevoda, connu sous le nom de code OTAN Satan) et une version mobile (en remplacement des systèmes Topol-M et Iars).
Pendant que le Département d’État s’affaire autour du « dossier du nucléaire iranien », le Pentagone poursuit la modernisation d’un bien coûteux arsenal, quand on sait qu’entre 1940 et 1996, les forces nucléaires états-uniennes ont englouti 5 800 milliards de dollars.