Les semaines passent et la situation sécuritaire de la Libye n’évolue pas dans le bon sens.
Certaines milices, nées de l’insurrection contre le régime du colonel Kadhafi, mort il y a maintenant deux ans, refusent de déposer les armes et vont même à dicter leur loi et les attentats sont fréquents, le dernier en date ayant été fatal au chef de la police militaire de Benghazi, le colonel Ahmed Mustapha al Barghathi, lequel avait été pourtant parmi les premiers à rejoindre les rebelles. En outre, des groupes jihadistes ont trouvé refuge dans le sud du pays.
"L’insuffisant déploiement des forces de sécurité, la prolifération des armes et la présence de différents groupes armés imposent la plus grande prudence et une vigilance permanente, notamment lors des déplacements, lesquels doivent être limités au strict nécessaire. Ce contexte favorise par ailleurs le développement de la délinquance et de la criminalité de droit commun", avertit, sur son site Internet, le ministre français des Affaires étrangères au sujet de la situation en Libye.
Face à ce contexte, les autorités libyennes ont demandé, en juin dernier, des conseils auprès de l’Otan, laquelle a joué un rôle déterminant dans la chute du colonel Kadhafi. Cette requête vient seulement d’être acceptée, après l’annonce faite par Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l’Alliance atlantique.
"Les Alliés ont décidé de répondre favorablement à la demande du premier ministre libyen relative à la fourniture par l’Otan de conseils sur la mise en place d’institutions de défense en Libye, dans le cadre de l’action globale menée par la communauté internationale. Nous mettrons sur pied une petite équipe consultative chargée d’accomplir cette tâche", a-t-il indiqué, par voie de communiqué.
"Cette action consultative sera menée en étroite coordination avec les autres organisations internationales et s’inscrira en complément de leur action ainsi que des efforts bilatéraux des Alliés, et elle évitera les doubles emploi", a-t-il encore précisé.
Plusieurs initiatives ont été récemment prises pour aider la Libye à prendre en main sa sécurité. Au printemps dernier, l’Union européenne a ainsi annoncé la mise sur pied de la mission Eubam Libye, afin d’aider Tripoli à sécuriser ses frontières. Le Royaume-Uni a lancé un programme de formation de 2 000 militaires libyens sur l’ancienne base de la Royal Air Force (RAF) de Bassingbourn Barracks, dans le Cambridgeshire.
Enfin, en septembre, une mesure similaire a été prise par les Etats-Unis, en collaboration avec la Bulgarie, qui devrait accueillir sur son territoire entre 5 000 et 8 000 soldats libyens à des fins de formation.