Le Conseil de sécurité des Nations unies a bloqué la déclaration appelant au cessez-le-feu dans l’est de l’Ukraine, écrit vendredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.
Cette proposition a été soumise jeudi par l’ambassadeur russe à l’Onu Vitali Tchourkine, lors de la réunion extraordinaire du Conseil de sécurité au vu de l’aggravation de la situation dans l’est de l’Ukraine.
Le texte de la déclaration prévoyait un appel à « cesser le feu immédiatement, sans condition », et à « accorder une aide humanitaire à la population des régions de Donetsk et de Lougansk ». Il a également été suggéré de revenir à un « dialogue politique inclusif en se basant sur la déclaration de Genève du 17 avril et de la déclaration de Berlin du 2 juillet » et de « relancer le processus dans le cadre d’un groupe de contact ».
Plus tard, Vitali Tchourkine a annoncé que le Conseil de sécurité avait bloqué la proposition sous un « prétexte fantaisiste ». En particulier, l’ambassadeur lituanien s’y est opposé, prétextant l’absence dans la déclaration de « certains points sérieux », notamment les obstacles prétendument « dressés par les forces d’autodéfense contre l’aide humanitaire venant du gouvernement ukrainien ».
Le diplomate russe a annoncé la préparation de l’envoi d’un second convoi humanitaire de Russie en Ukraine. L’entente à ce sujet a été confirmée par téléphone dans un entretien entre les ministres des Affaires étrangères russe et ukrainien.
Au cours des débats, l’ambassadeur de Russie a constaté que le nombre total des victimes du conflit avait dépassé deux mille morts. « Il y a des informations sur les immenses pertes de l’armée ukrainienne, confirmées par des protestations de masse contre la mobilisation. Des centaines de militaires ukrainiens fuient en Russie. Nous les nourrissons, fournissons des soins avant de les renvoyer chez eux », a-t-il poursuivi. Vitali Tchourkine compte sur une attitude tout aussi humaine des autorités de Kiev envers les neufs commandos russes fait prisonniers avec leurs propres documents et des armes non chargées, ce qui selon lui « ne ressemble pas vraiment à une équipe de sabotage ».
« L’escalade actuelle dans le sud-est de l’Ukraine résulte directement de la politique irresponsable de Kiev, qui mène une guerre contre son propre peuple. Le président ukrainien Piotr Porochenko a fait plusieurs déclarations pacifiques, y compris après le sommet de Minsk, et parlait d’un certain plan d’urgence pour stopper le conflit. Où est-il, ce plan ? Est-ce une manœuvre de diversion qui cache en réalité la mise sur une solution de force ? On espère que Kiev ne gaspillera pas la charge positive des entretiens de Minsk », a souligné le diplomate russe. Vitali Tchourkine a également invité Washington à « revoir à la baisse ses ambitions géopolitiques » et « cesser de s’ingérer dans les affaires intérieures des Etats souverains en déstabilisant les régimes indésirables ». « Dans ce cas, non seulement la Russie mais d’autres pays pousseront un soupir de soulagement », a-t-il affirmé.
L’ambassadeur de Russie a exigé des USA de reconnaître le soutien militaire accordé à l’Ukraine : « Personne ne cache la présence de volontaires russes dans l’est de l’Ukraine. On voudrait voir la même transparence de la part des autres. Que nos collègues américains nous expliquent ce que font des dizaines de conseillers américains dans les locaux du Conseil de sécurité et de défense d’Ukraine. Qu’ils nous expliquent combien de mercenaires américains des dites “sociétés de sécurité” combattent à des milliers de kilomètres de leurs côtes. Et comment les militaires ukrainiens ont réussi à obtenir des armements militaires américains de pointe. »