Lors du dernier sommet de l’Alliance atlantique, il a été convenu que les pays membres mettent un terme à la baisse de leurs dépenses militaires. Pour rappel, la règle de l’OTAN veut que ces derniers consacrent 2% de leur PIB à leur outil de défense. Or, pour beaucoup d’entre eux, on est loin du compte. Très loin même.
C’est notamment le cas de l’Allemagne, dont le budget de la défense correspond à 1,3% de son PIB, avec 32,26 milliards d’euros (soit plus de 800 millions de plus par rapport à la France, dont l’enveloppe accordée aux forces armées est de 31,4 milliards).
Seulement, la Bundeswehr investit peu et ses ressources sont englouties par les dépenses de fonctionnement (24,3 milliards contre 18,3 milliards pour l’armée française). C’est ce qui explique, en partie, les problèmes de disponibilité de ses matériels, dont la presse d’outre-Rhin a récemment fait ses choux gras.
En outre, cette fameuse règle des 2% du PIB n’est pas considérée comme pertinente par le ministre allemand de la Défense, Mme Ursulla von der Leyen. En juin, lors d’un déplacement à Washington, cette dernière avait demandé : « 2% de quoi ? ».
« Notre budget militaire est stable, avec une légère augmentation au cours des prochaines années, et notre PIB est en croissance. Par conséquent, ces 2% ne sont pas la seule question », avait fait valoir Mme von der Leyen.
Quoi qu’il en soit, le compte n’y est pas pour Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’OTAN. Et il ne s’est pas privé de le dire, avec franchise, à Angela Merkel, la chancelière allemande, lors d’un déplacement à Berlin, le 14 janvier.
« L’Allemagne est un pays clé en Europe, qui a la plus forte économie européenne. L’Allemagne assure un rôle de leader dans de nombreux domaines en Europe. Mais nous chercons aussi le rôle leader de l’Allemagne quand il s’agit d’investir dans la défense », a affirmé M. Stoltenberg.
« Nous avons besoin d’investir dans notre défense pour être en mesure de protéger tous nos alliés et pour maintenir la sécurité et la stabilité », a encore fait valoir l’ancien Premier ministre norvégien.
Cela dit, il s’agit d’un voeu pieux…. Au printemps 2014, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaüble, avait déclaré ne pas trouver « judicieux » une hausse du budget de la Bundeswehr.