Les marchés d’actions en Europe ont terminé en forte baisse lundi, plombées par une peur croissante de contagion de la crise de la dette grecque à d’autres pays voisins, tels que l’Italie notamment.
L’indice CAC 40 a clôturé en baisse de 2,71% à 3.807,51 points, son plus net recul quotidien depuis mi-août, après avoir affiché une perte de plus de 3% dans l’après-midi.
Selon les analystes graphiques, l’indice phare de la Bourse de Paris, qui a enfoncé ce lundi son support clé de 3.850-60 points, pourrait de diriger sous les 3.700 points, vers son plus bas de l’année à 3.693,94 points inscrit le 16 mars.
"On est en train de partir sur une crise du souverain élargie avec contagion à des pays comme l’Italie, l’Espagne, la Belgique et pourquoi pas la France", renchérit un analyste d’un grand broker, basé à Londres, qui n’a pas voulu être identifié.
Les autres places européennes se sont aussi enfoncées dans le rouge : Londres a abandonné 1,03%, Francfort 2,33%, Milan 3,96%, Madrid 2,69% et Lisbonne 4,28%.
Du côté des indices paneuropéens, l’EuroStoxx 50 a perdu 2,9% et l’EuroFirst 300 1,51%.
Les valeurs financières ont figuré parmi les plus fortes baisse des marchés européens . L’indice Stoxx des bancaires a perdu 2,87% et celui des assurances abandonne 3,66%, plus forte baisse sectorielle en Europe.
Flight to quality
A Paris, Crédit agricole, plus net recul du CAC, a perdu 7,66% à 8,746 euros, suivie de BNP Paribas (-6,75% à 46,455 euros), Axa (-6,59% à 14,240 euros) et de Société générale (-5,7% à 36,330 euros).
Hors CAC 40, Dexia chute de 8,04% à 1,841 euros.
Ailleurs, la banque portugaise Banco Espirito Santo a perdu 6,19%, l’italienne Intesa Sanpaolo 7,74% et la grecque Bank of Piraeus 5%.
D’après la Banque des règlements internationaux, les banques françaises sont les plus exposées à l’Italie avec une exposition de 393 milliards de dollars, soit près de 36% de l’exposition consolidée des banques étrangères à l’Italie.
Les assureurs, qui avaient bien résisté aux inquiétudes sur la crise de la dette grecque, ont été entrainés à leur tour dans la spirale baissière étant donnée leur exposition importante à la dette italienne, notent des intervenants.
Dans un mouvement de "flight to quality" sur le marché obligataire, le taux à 10 ans italien est passé de 4,91% lundi dernier à 5,63% ce lundi, alors que le taux 10 ans allemand est passé sous les 3%, de 3,02% à 2,67%il y a une semaine.
Les cycliques, notamment automobiles, ont également terminé en forte baisse alors que la croissance de la plupart des grandes économies mondiales devrait avoir décéléré en mai au vu des indicateurs composites avancés publiés par l’Organisation de coopération et de développement économiques.
L’indice automobile européen a cédé 3,12%, avec, à Paris, une perte de 3,77% à 30,080 euros pour PSA et de 3,53% à 37,815 euros pour Renault.
L’euro recule fortement et se traite autour de 1,4033 contre 1,4215 la veille en fin de journée.