L’Iran va produire en série une réplique du Bladerunner 51, souvent présenté comme le bateau le plus rapide du monde, en l’équipant de missiles et torpilles pour être utilisé dans le Golfe, a déclaré un important responsable militaire iranien cité mardi par l’agence Fars.
"Le Bladerunner est un bateau britannique qui a le record de vitesse du monde. Nous avons obtenu un exemplaire de ce bateau (...) Nous avons fait des modifications pour qu’il soit capable de lancer des missiles et des torpilles", a déclaré le général Ali Fadavi, commandant de la marine des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique d’élite du régime.
"Les Gardiens de la révolution en seront équipés en grand nombre" d’ici à un an, a-t-il ajouté.
Le Bladerunner 51, vedette de 16 tonnes et 15,5 mètres construite par le chantier britannique ICE Marine, peut atteindre une vitesse maximale de 65 noeuds (120 km/h) selon son constructeur. Le bateau, propulsé par deux moteurs de 1.000 cv chacun, a effectué en 2005 un tour des Iles britanniques en un peu plus de 27 heures, à une vitesse moyenne de 63 noeuds (116 km/h).
Le général Fadavi n’a pas expliqué comment l’Iran s’était procuré cet exemplaire du Bladerunner 51, indiquant simplement qu’il avait été acheminé "via l’Afrique du Sud".
Il a également affirmé qu’un navire américain avait tenté d’intercepter la vedette avant son entrée dans les eaux iraniennes de l’Océan indien il y a 18 mois, mais que l’Iran avait envoyé des forces pour la protéger.
Le chef de la marine des Pasdaran a fait cette annonce lors d’une cérémonie à l’occasion de la remise de douze vedettes rapides équipées de lance-missiles et torpilles aux Gardiens de la révolution.
"En cas de conflit, nous serons partout et nulle part pour pouvoir atteindre nos ennemis", a-t-il averti en rappelant que l’Iran "contrôle le détroit d’Ormuz" par où transite 40% du trafic pétrolier mondial, selon les experts.
Les moyens militaires dont s’équipe l’Iran dans le Golfe ont toutefois essentiellement "un rôle de dissuasion, pour que l’ennemi soit sûr que toute guerre sera à son désavantage", a-t-il insisté.
Les responsables militaires iraniens ont multiplié ces dernières semaines les déclarations pour mettre en garde contre toute attaque contre l’Iran, alors que les Etats-Unis et Israël n’ont pas écarté l’option militaire pour arrêter le programme nucléaire controversé de Téhéran.
Les dirigeants iraniens ont par ailleurs averti à plusieurs reprises que l’Iran répliquerait immédiatement, par des mesures de rétorsion similaires, à toute tentative des pays occidentaux d’inspecter ses navires en vertu de la dernière résolution du Conseil de sécurité de l’ONU adoptée le 9 juin.
L’Iran avait déjà annoncé dimanche le renforcement de sa marine dans le Golfe par quatre nouveaux sous-marins de poche de 120 tonnes de type Ghadir, dont il possède désormais 11 exemplaires.