L’Union européenne a formellement prolongé vendredi de trois mois, jusqu’au 15 mars 2015, le mandat de sa force en Centrafrique (Eufor RCA), a annoncé le Conseil européen.
Cette décision fait suite à une demande des autorités centrafricaines et à l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies d’un mandat renouvelé. La prorogation doit permettre d’assurer une transition efficace à l’opération de maintien de la paix menée par les Nations unies, la Minusca, a souligné le Conseil dans un communiqué. Cette mission, forte de quelque 750 soldats et gendarmes, assure le maintien de l’ordre à l’aéroport de Bangui et dans le camp de réfugiés de M’Poko, contigu à l’aérodrome, ainsi que dans les 3ème et 5ème arrondissements de la capitale centrafricaine.
Opération de transition
L’EUFOR RCA s’inscrit dans le cadre de l’approche globale de l’UE à l’égard des nombreux défis auxquels est confrontée la République centrafricaine. En tant qu’opération de transition, facilitant la montée en puissance progressive de la Minusca, elle contribue à améliorer la sécurité en RCA, selon l’UE. « L’opération continuera d’exercer la plupart de ces activités dans les deux arrondissements précités pendant la durée de prolongation de son mandat, tandis que la responsabilité de la sécurité de l’aéroport de M’Poko sera transférée à la Minusca à la fin de cette année », ajoute le texte.
Commandement
Depuis sa création en février dernier, l’opération est placée sous le commandement du général de division français Philippe Pontiès. Son état-major est situé à Larissa (Grèce). Les coûts communs de l’opération sont estimés à 5,7 millions d’euros pour la période allant du 16 décembre 2014 au 15 mars 2015. Il s’agit de la première opération militaire sans la moindre participation belge, en raison des restrictions budgétaires qui frappent la Défense.
Action
L’approche globale de l’UE à l’égard de la République centrafricaine prévoit une action axée sur la sécurité, l’aide humanitaire, la stabilisation et la coopération au développement. Depuis 2013, l’UE a engagé de nouveaux financements pour plus de 360 millions d’euros en vue de faire face à la crise en RCA.
Chaos
La Centrafrique avait sombré dans le chaos avec le renversement en mars 2013 du régime de François Bozizé par les Séléka, plongeant le pays dans une spirale de violences intercommunautaires ayant entraîné l’envoi de forces française, européenne et onusienne dans le pays. Les tueries de masse ont cessé depuis quelques mois, même si la capitale centrafricaine reste régulièrement secouée par des affrontements armés et une forte criminalité.