Toutes les Bourses étaient dans le vert lundi matin quelques heures à peine après l’adoption par l’Union européenne d’un « fond de soutien » aux pays de la zone-euro. Une mesure qui ne tardera pas à se transformer en échec, de sorte à démontrer que la seule solution passe par la mise en place d’un gouvernement économique européen.
Le « mécanisme » annoncé par Bruxelles et les sommes mises sur la table ne sont absolument pas crédibles. Après des semaines de négociations, le FMI vient d’accorder 5,5 milliards ce matin à la Grèce, et l’Europe toujours pas un seul centime. Comment dans ce cas croire en ce fond de soutien de 750 milliards, annoncé cette nuit, dont le but est d’être débloqué en faveur des pays en difficulté ? Ce n’est évidemment qu’un simple effet d’annonce, qui permettra un rebond psychologique des marchés pour quelques jours, une semaine au mieux.
Les spéculateurs doivent rire ce soir, en écoutant le clown Sarkozy ou son homologue allemande Merkel, annoncer une grande victoire, relayée dans les médias autorisés, comme Libération, ce journal prétendument de « gauche », qui appelle de tous ses vœux la création d’un gouvernement économique : « La vérité est que l’UE devrait se saisir de cette crise pour s’interroger sur ces fondamentaux », écrit dans son prêche l’éditorialiste Rousselot, avant de conclure « Comment une zone-euro peut-elle fonctionner sans aucune solidarité budgétaire et fiscale, avec des économies si différentes du Nord au Sud ? ». Il faut bien comprendre que pour ce salarié de la Banque Rothschild, qui tous les jours aime à nous expliquer ce que l’on devrait penser, savoir et colporter, la solidarité ne consiste pas à répartir les richesses de manière plus équitable, mais d’imposer des restrictions budgétaires et sociales similaires à celles qui ont été mises en place en Grèce à tous les pays de la zone-euro.
Mais Libération et ses collabos mondialistes sont dans la droite ligne idéologique du président de l’Europe et porte-parole du groupe Bilderberg, Herman van Rompuy, qui a appelé lundi, lors de l’ouverture de l’édition « Europe » du World Economic Forum (WEF), les gouvernements européens à une réforme radicale de l’Union : « Nous allons maintenant accélérer notre travail en vue de fonder une gouvernance économique forte, c’est notre tâche principale pour les semaines à venir ».
Les spéculateurs ne sont ne sont pas irresponsables ou les marchés financiers irrationnels, comme on aime à les présenter. Ils ne font qu’enfoncer les portes que nos gouvernements laissent entrouvertes tout en prétendant les avoir verrouillées à double tour. Les attaques sur la Grèce, l’Espagne ou le Portugal ne sont rendues possibles que par la complicité du pouvoir politique à son plus haut niveau.
Nous le répétons depuis plusieurs semaines sur Mecanopolis : cette crise est provoquée et utilisée par Bruxelles afin d’imposer à l’ensemble des pays de la zone-euro des mesures de restriction budgétaires et sociales qu’aucune réforme démocratique ne pourrait permettre. Nous reviendrons en détail, point par point, demain ou mercredi, sur ce plan de guerre contre les peuples mis en place par le pouvoir politico-économique européen.
Julian Diesdorf, pour Mecanopolis