Le Parlement allemand s’apprête à voter un projet de loi visant à durcir les conditions d’accès aux prestations sociales pour les ressortissants de l’Union européenne. Le texte est soutenu par une majorité de députés de droite et de gauche.
Berlin vient d’enclencher un processus législatif qui permettra prochainement au Bundestag de voter un projet de loi rédigé par Andrea Nahles, ministre du Travail du gouvernement d’Angela Merkel. Objectif affiché par le texte : lutter contre « le tourisme des prestations sociales ».
Sont visées « les personnes n’ayant jamais travaillé ici [en Allemagne] et entièrement dépendantes du soutien financier de l’État », selon la ministre, citée par The Guardian.
Jusqu’à présent, les ressortissants des États membres de l’Union européenne pouvaient prétendre aux mêmes droits que les citoyens allemands après six mois de séjour. La loi, qui bénéficie du soutien potentiel d’une majorité de députés, selon Die Welt, porterait ce délai à cinq ans.
Cette annonce intervient seulement quelques jours après des révélations embarrassantes du journal Die Welt am Sonntag concernant des réfugiés syriens, irakiens et afghans qui effectueraient des séjours dans leurs pays d’origine, tout en bénéficiant d’allocations de l’État allemand.
À moins d’un an des élections fédérales de 2017, ce durcissement de la législation pour les Européens constitue un revirement notable dans la politique gouvernementale de la coalition dirigée par Angela Merkel, au sein de laquelle cohabitent sociaux-démocrates et conservateurs depuis 2013.