Le chef de la diplomatie américaine s’est excusé de son absence à la marche contre le terrorisme dimanche à Paris et a déposé avec son homologue français des gerbes de fleurs devant le supermarché casher et les locaux de Charlie Hebdo.
John Kerry a déposé une troisième gerbe de fleurs à quelques centaines de mètres du siège de l’hebdomadaire satirique où un policier a été froidement abattu par Saïd et Chérif Kouachi le 7 janvier dans leur fuite après la tuerie à Charlie Hebdo.
Cet hommage américain tardif survient plus d’une semaine après le premier attentat visant Charlie Hebdo (12 morts, dont 7 journalistes) et cinq jours après une marche historique à Paris à laquelle les États-Unis n’étaient représentés que par leur ambassadeur en France. Quatre juifs avaient été tués vendredi dernier dans le supermarché.
Au total, 17 personnes sont mortes dans les attentats et une vingtaine de personnes ont été blessées. Il s’agit des pires attaques en France depuis un demi-siècle.
Laurent Fabius a déclaré que son homologue s’était « excusé » de son absence dimanche. « Il s’en est excusé ». « C’était bien qu’il soit là (...). Il m’a dit que cela lui a fait mal de ne pas être là » dimanche, a ajouté Laurent Fabius.
La marche contre le terrorisme a réuni à Paris plus d’1,5 million de personnes, dont une cinquantaine de dirigeants étrangers.
Une « grande leçon pour le monde »
Lors d’un entretien à l’Élysée avec le président français François Hollande, John Kerry a assuré que les condoléances du peuple américain étaient « très sincères », disant « partager la douleur et l’horreur » ressenties par le peuple français.
« Nous vous avons observé, vous et votre équipe, mener avec beaucoup d’élégance et de talent » les opérations, mais aussi « le peuple français qui s’est réuni avec un sens aigu de l’unité », a-t-il poursuivi, parlant d’une « grande leçon pour le monde ».
« Une fois de plus, la France avec son engagement pour la liberté et sa passion pour les idéaux a adressé un message au monde », a souligné le responsable américain.
Devant le supermarché casher, le secrétaire d’État américain s’est entretenu avec le président du consistoire israélite de France, Joël Mergui. Devant le siège du journal satirique il a pris quelques instants pour lire les nombreux messages de solidarité affichés par des anonymes.