Avant de passer à la démission de Jean Veil du Siècle, nous vous offrons un retour en arrière. Il y a six ans, Jean & Olivier enfantaient un livre de droit, La parole est à l’avocat, contenant 200 citations emblématiques ou célèbres de la profession.
Lemondedudroit.com les avait interviewés. La première phrase d’Olivier pourrait prêter à sourire, s’il n’y avait pas de graves faits derrière.
Olivier : « Nous avons pensé que cela pouvait offrir au grand public et pour une somme modique une entrée facile dans le monde du droit, et particulièrement dans l’univers pénal. »
Jean : « Et aussi l’occasion parfois de sourire. »
Le problème, quand une pomme pourrit dans l’arbre, c’est la contagion chez les pommes voisines. À la question « comment s’est déroulée votre collaboration ? », la réponse est claire :
Jean : « Très facilement comme toujours, car il est difficile d’être plus amis que nous ne le sommes. »
L’amitié n’est évidemment pas un crime, et Jean devait forcément ignorer le comportement nauséabond d’Olivier, sinon il ne serait pas resté son ami ! On termine ce petit voyage dans le temps avec la citation préférée du beau-père incestueux :
Olivier : « La première, tout simplement. Celle d’Henri Leclerc, à l’entrée ACCUSÉ. Je vous en donne un extrait : "Je veux faire aimer l’accusé, ou au moins éviter qu’on le déteste. C’est ainsi que je deviens l’accusé lui-même". »
Six ans après ces délicieux échanges entre initiés, Jean annonce son départ du Siècle, un club qu’on quitte d’ordinaire rarement. C’est normal, c’est le club numéro un des élites ! C’est l’hebdomadaire Marianne qui a recueilli les confessions du fils de Simone, qui a eu l’honneur d’être panthéonisée. Jean démissionne donc après Olivier, qui faisait partie lui aussi du Siècle (idem pour Marc Guillaume, moins connu du grand public). Le dernier nom empêtré dans l’affaire, par la théorie des dominos, c’est l’étrange procureur François Molins, qui a officié pendant les années de sang (2015-2016) sous le régime de Manuel Valls, l’homme de l’étranger. Nous y reviendrons.
Affaire Olivier Duhamel classée sans suite en 2011 : François Molins n’a rien vu, ni rien entendu - Le Point https://t.co/7HRNvhev6S
— aziz zemouri (@azizzemouri1) January 19, 2021
Toute la gauche caviar (ou élite socialo-sioniste) est éclaboussée, de Kouchner à Guigou en passant par Lang. Mais à la différence du président très matérialiste de l’Institut du monde arabe (IMA), qui a déclaré ne rien savoir et ne pas fréquenter les cercles de pouvoirs, et d’Élisabeth Guigou qui a déclaré « ignorer toutes ces années les faits gravissimes dénoncés par Camille Kouchner dans son livre », fermez les guillemets, l’avocat Jean Veil, lui, a admis qu’il était au courant des agissements de son ami mais qu’il était tenu par le secret professionnel. Marianne écrit :
Compte tenu de ce qu’il savait, n’aurait-il pas dû empêcher Olivier Duhamel d’accéder à la présidence du Siècle début 2020 ? « Rien ne vous dit que j’ai voté pour lui, et rien ne vous dit que je n’ai pas tenté de l’en dissuader », réplique l’avocat. « Le Siècle est une institution originale et exemplaire. Je ne veux pas que ma présence soit aujourd’hui mal perçue », ajoute-t-il pour expliquer son départ.
Heureusement, Jean, qui n’est pas avocat pour rien, a une défense toute trouvée :
« Le secret professionnel des avocats est un secret strict, et même si par la suite je n’étais plus son avocat, j’y reste toujours tenu. Dans cette histoire, je n’ai strictement rien à me reprocher, j’ai respecté la loi »
La loi du plus fort ?
Bonus 1 : Polony tente de sauver la tête des élites
menacées par les « néofascistes »
Forcément, le scandale actuel nourrit les fantasmes de ceux qui mêlent dans leur détestation un pouvoir supposé corrompu, une bourgeoisie forcément décadente et des médias évidemment complaisants. Et c’est là le danger. Alors que, partout dans le monde, mais particulièrement en France et aux États-Unis, des foules chauffées à blanc expriment leur défiance absolue envers une démocratie dont elles estiment qu’elle a été détournée au profit d’intérêts puissants, il serait urgent de comprendre combien l’entre-soi social et idéologique, parce qu’il a permis de contourner avec une bonne conscience absolue la souveraineté des peuples, a fragilisé gravement les démocraties et déroulé le tapis rouge à des forces dont certaines peuvent être qualifiées de néofascistes. [...]
Face à ce danger, l’urgence n’est pas de suivre ceux qui prétendent décapiter les élites mais de se souvenir que la promesse républicaine est celle d’élites désignées selon le mérite, en perpétuel renouvellement, et issues de toutes les strates, de toutes les couches sociales de la nation. Tel devrait être le préambule de tout programme politique.
Bonus 2 : aller au fond des choses avec Emmanuel Ratier