À la limite, on se demande ce qu’on fout là, et ce que les Français foutent là, car ça tourne à l’affaire de famille. L’élection de 2022 devient une affaire 100 % communautaire, qui se joue entre Zemmour, BHL, Attali et Jakubowicz. Eux seuls ou presque font le débat, occupent le débat, les médias et les esprits. Nous, on regarde, de loin, comme un combat d’avions dans le ciel de 1940. Il y en a bien un qui va tomber à terre, mais on ne sait pas encore lequel : qui de la tendance dure (Zemmour) ou molle (BHL) va mordre la poussière ? Le national-sionisme va-t-il passer devant le socialo-sionisme ? C’est le seul suspense de la campagne, sachant que les deux tendances sont chapeautées par la même maison, il n’y a qu’à lire les numéros spéciaux de Faits & Documents, précis de lucidité sur la proximité de l’empire Rothschild avec les deux candidats, Zemmour et Macron. Car ce sera Zemmour ou Macron, dans un rapport 20/80, et de toute façon, la maison mère vaincra. Les dés sont pipés, mais la présidentielle passionne encore les Français qui ne sont pas versés dans la politique profonde. Heureux soient les ignorants, car ils seront heureux ! Imbéciles, mais heureux...
Ce mercredi 20 octobre 2021, le cas Zemmour est passé à la question dans le journal de BHL, La Règle du jeu (on hésite toujours à écrire je, avec BHL), et dans l’émission L’Heure des pros de Pascal Praud, national-sioniste (NS) de son état, qui invite l’avocat Jakubowicz, le type qui a quitté la présidence de la LICRA pour défendre l’ordure qui a enlevé et assassiné une enfant. C’est courageux, et le métier d’avocat est noble.
Dans les deux cas, dans la revue et dans l’émission, on sent que la tendance SS (socialo-sioniste) incarnée par BHL ou Jaku est en train non pas de menacer, mais de circonscrire le Zemmour. Dont la campagne est lancée, avant même qu’il ne se déclare candidat, par toute l’armada médiatique, pro et anti-Z : peu importe l’ivresse pourvu qu’on ait le flacon. Et Z est dans tous les flacons.
La question est, sachant qu’Attali vient d’adouber indirectement Zemmour : que valent les avertissements du SS au NS ? Zemmour, qui ne se gêne pas pour critiquer BHL, a l’air de s’en foutre, ou alors c’est que la chose est prévue par la maison mère, histoire de laisser croire à un débat démocratique, même entre cousins. C’est possible, c’est de la conjecture, on ne va pas aller plus loin, on va plutôt lire et écouter ce que les SS disent du pré-candidat NS.
La grande crainte des BHLiens, c’est le révisionnisme vichyste de Zemmour, ou pétainiste. Pourtant, c’est la seule porte de sortie honorable pour la communauté, à savoir lâcher du lest sur le nationalisme français, ce qui signifie revenir un peu sur Pétain-le-salaud. C’est ce que fait habilement Zemmour, qui reprend un par un tous les bloqueurs de repentance du patriotisme français, dont il ne reste presque plus rien, à entendre les médias et à lire les programmes scolaires.
La France a besoin de se retrouver, et ça ne peut passer que par la réhabilitation de nos grandes figures patriotiques, dont le maréchal Philippe Pétain. Certes, les SS ne veulent pas reconnaître que le maréchal a sauvé la majeure partie des juifs français contre les apatrides, comme on disait à l’époque, mais les faits sont là, et têtus, pour reprendre la phrase préférée de Chirac (avec « et maintenant à poil » et « appelle Fauré, j’ai plus de coco »).
On va vous dire pourquoi ASSB (Anne-Sophie Sebban Bécache) dans son article de La Règle du jeu, a tort : parce que Zemmour, justement, fait baisser la tension dite antisémite, pour le cas où elle existerait. En tout cas, avec la bande à Jaku & BHL, c’est sûr, l’antisémitisme ne peut que monter, car les patriotes en particulier et les Français en général en ont marre qu’on leur fasse la morale sans se l’appliquer à soi-même. Marre d’entendre chaque jour depuis 40 ans le même discours sur l’immigration nécessaire, alors qu’elle est en train de péter le pays, ce pourquoi, en partie, elle est programmée.
Car il y a aussi l’aspect économique et social.
Marre d’entendre à chaque fois qu’un juif trébuche dans la rue que l’antisémitisme le plus virulent redémarre, marre d’entendre que les Russes sont nos ennemis alors qu’ils sont nos alliés depuis des lustres, hormis la parenthèse napoléonienne, marre qu’on entende les mêmes nous demander de mettre un genou à terre à chaque fois qu’on critique le lobby qui fait la loi dans les médias, marre de cette occupation néfaste pour tout le monde, y compris pour les juifs du quotidien qui ne sont pas concernés par la communauté organisée.
Tout le monde est perdant, sauf cette poignée qui croit tout régenter et qui terrorise les Français. La terreur, on l’a vue avec Cassandre (qui vient de prendre six mois pour un bout de carton) et les manifs anti-pass et antivax, elle est en train de s’évaporer, tant les gens en ont marre qu’on les prenne pour des cons, et, surtout, des salauds, uniquement parce qu’ils sont français.
Voilà la réalité, et Zemmour est en train de faire baisser cette tension qui menace toute la communauté juive non organisée, celle des Français comme les autres, à part qu’ils sont de confession juive, et qui n’emmerdent personne et que personne n’emmerde. Les emmerdeurs, ce sont ceux qui ne sont pas élus et qui tentent de terroriser 66 millions de Français, juifs et non juifs réunis, pour leurs intérêts privés. Ce temps-là est fini, et Zemmour, quoi qu’on en pense, a compris le danger. Donc et Jaku et BHL se trompent en disant que Zemmour est le danger. Il a une autre fonction, bien sûr, qui permet au lobby sioniste de garder la main en lâchant un peu de lest. Alors soit BHL et Jaku n’ont rien compris au film, ce qui est possible, soit ils jouent aux cons, ce qui est aussi possible.
Depuis la création de l’État d’Israël, on accuse les Juifs de la diaspora d’être avant tout fidèles, en le dissimulant plus ou moins, aux intérêts d’un autre État que celui auquel ils appartiennent – Israël donc. Éric Zemmour voudrait bien faire renaître un sentiment de culpabilité chez les Français juifs du fait de ce qu’ils sont, Français et juifs – avec tout ce que cela comporte d’attachements multiples, à des degrés divers, culturels, religieux et, oui, aussi, qu’il le veuille ou non, nationaux. Dans cette même opération, Éric Zemmour voudrait bien aussi soustraire à l’antisémitisme des accusations qui lui semblent finalement, si on suit son raisonnement, justifiées. Un peu comme Dieudonné s’y est attelé au moyen de la concurrence victimaire et d’un antisémitisme débridé au début des années 2000, Zemmour parviendrait à acquitter une catégorie d’antisémites, à leur ôter toute culpabilité. Au nom de quoi ? D’un modèle assimilationniste napoléonien (dont l’esprit avait été annoncé dès 1789 par le comte de Clermont-Tonnerre avec cette formule restée célèbre : « tout refuser aux Juifs comme nation et tout accorder aux Juifs comme individus ») idéalisé au point d’en faire une sorte de nouvelle idéologie. En effet, tout, y compris la vérité historique, doit être mis au service de sa thèse. Pour mieux réhabiliter l’accusation de double allégeance, Éric Zemmour n’hésite pas à sombrer dans le révisionnisme. Pas étonnant qu’il se soit exprimé contre les lois Gayssot (1990) et Pleven (1972), punissant respectivement la contestation de crimes contre l’Humanité et l’incitation à la haine raciale. Ce ne sont donc pas aux 20 ans mais en réalité aux cinquante ans de combats menés pour faire avancer la lutte contre l’antisémitisme que le populisme de Zemmour pourrait mettre un coup d’arrêt.
Anne-So continue à ne rien comprendre :
Il voudrait purger la France de son antisémitisme et avec lui laver l’identité juive de ce qui le dérange. Car finalement, si on traduit sa pensée, n’exprime-t-elle pas l’idée que, après tout c’est vrai, pourquoi nous sommes-nous indignés de voir si peu de Français non-juifs dans les rues après les attentats de Toulouse puisque ces enfants assassinés n’étaient pas si français ? Énième recul auquel Éric Zemmour nous invite – l’antisémitisme redevient, bel et bien, le problème exclusif des Juifs. Cette musique est un poison : un des antidotes à notre disposition demeure cet autre de nos attachements, fondamental, à la lettre et à l’esprit : dire et redire, avec tous les mots qu’il faut, l’être juif ; expliquer, définir et faire appréhender toute la haine dont il est objet.
Zemmour est beaucoup plus malin que cela, et qu’Anne-Sophie par-dessus le marché. Il est là pour sauver les fesses du lobby, et les SS lui tombent dessus ! Même musique chez Jaku, invité quasi permanent chez Praud. Un Jaku qui réalise un énorme dérapage (inconscient) à 14’54 :
« Je ne suis pas anti-Zemmour, je n’ai pas le même amour que lui de la France. »
Jaku insiste, sans se rendre compte qu’il parle de lui-même, à 19’01 :
« Pour moi, monsieur Zemmour fait du french bashing à longueur de journée, et on ne peut pas dire “j’aime la France, j’aime son histoire, je suis nostalgique” en cassant la France et les Français à longueur de journée ! »
Peut-être que cette compétition de patriotisme (français, pas israélien) par des néopatriotes, un patriotisme qui était auparavant interdit, va déboucher sur quelque chose de bon pour nous. On note en tout cas que la pression patriotique sur le Net a forcé le pouvoir profond à lâcher du lest, même s’il continue à garder le contrôle. Mais pour combien de temps ?
Devant le risque de dérapage, Praud prend ses précautions à 20’47 :
« Je salue Gérard Darmon qui nous écoute et qui me dit “Péguy, ce bel antisémite”... »
On entend le sociologue Maffesoli susurrer que « Péguy a défendu Dreyfus ». Et là, pour confirmer notre pensée, Jaku ajoute « contrairement à monsieur Zemmour ». Et il embraye, à 21’08 :
« Je suis désolé, pardon, ça, ça, je veux dire, ça, c’est plus possible. C’est plus possible. Monsieur Zemmour, venir dire “on est en droit de s’interroger sur la culpabilité du capitaine Dreyfus”, ça, là, là... »
Ça s’appelle une concession habile (on n’est pas naïfs tout de même) du lobby sioniste au patriotisme français, monsieur Jakubowicz. Qui poursuit par un magnifique « même Soral n’a pas osé ça ! C’est du négationnisme pur. »
Du négationnisme sur l’affaire Dreyfus, voilà un bel anachronisme. D’ailleurs, Praud ne peut que constater : « Le négationnisme, ce n’est pas ça. »
Comme quoi Jaku, à l’image de BHL, n’a pas compris que ça devenait très tendu de traiter les Français du matin au soir d’antisémites ou de négationnistes pour un oui, pour un non... Ce qui n’empêche pas Me Szpiner, l’avocat au croisement de multiples réseaux de pouvoir (on reparlera de son rôle occulte), flanqué de l’indétrônable Meyer Habib, de mettre la pression à et sur l’Assemblée pour refaire le procès de l’assassin de Sarah Halimi...
Ce qui prouve un certain pathos doublé d’une ignorance certaine des conséquences, ce qui prouve aussi que tout le monde dans l’oligarchie n’a pas compris le danger de crucifier tout un peuple pour les intérêts d’une minorité extrême, et extrême dans tous les sens du terme.