Le groupe État islamique (EI) n’a pour l’instant perdu que 700 km2 de territoire en Irak, soit seulement 1% des 55 000 km² conquis en 2014, selon les chiffres du Pentagone. « C’est un petit pourcentage », a reconnu le contre-amiral Kirby, son porte-parole .
Mais ces kilomètres carrés, reconquis pour l’essentiel par les forces kurdes dans le nord de l’Irak, sont « des endroits qui comptent pour l’EI, des villes, des zones peuplées », a indiqué le contre-amiral. Le groupe EI est désormais « beaucoup plus sur la défensive », a-t-il assuré.
« Nous ne les voyons plus essayer de conquérir de nouveaux territoires », mais « protéger leurs voies de communication », a-t-il expliqué. L’EI désormais « recrute des enfants pour combattre ou mener des attaques-suicide, ce qui pourrait signifier qu’ils ont des problèmes d’effectifs ».
L’organisation a également perdu des « millions de dollars » de revenus pétroliers, grâce aux frappes de la coalition, et a des problèmes pour reconstituer ses stocks de véhicules, a-t-il ajouté.
Mais « malgré ces signes de progrès, nous restons conscients que l’EI reste une force puissante en Irak et en Syrie », a poursuivi le porte-parole. « Nous avons toujours dit que la guerre contre l’EI serait une longue route. »
A titre de comparaison, et ne prenant en compte que des territoires « pertinents » (non désertiques), les forces kurdes contrôlent de leur côté environ 56 000 km², et les forces irakiennes 77 000 km², selon les chiffres du Pentagone. La superficie totale de l’Irak, tous types de territoire confondus, est de 437 000 km².
Depuis le 8 août, la coalition contre l’EI a mené près de 2000 frappes aériennes, dont plus de 1 600 par des avions ou drones américains. Les militaires américains estiment avoir tué environ 6000 combattants de l’EI, un chiffre toutefois non confirmé officiellement par le Pentagone.
Le Premier ministre irakien, s’exprimant vendredi au Forum économique mondial de Davos, a remercié les Occidentaux pour leur aide dans la lutte contre l’EI et ajouté que l’Iran apportait aussi un soutien essentiel à son pays.
« J’ai reçu gratuitement de grandes quantités de munitions. Et on nous a promis des paiements différés pour certaines armes que nous avons achetées », a dit Haider al Abadi. Il s’est en outre réjoui de voir que l’aide occidentale face aux djihadistes, trop lente au départ selon lui, s’était accélérée ces dernières semaines.