Le géant américain des puces informatiques Intel a annoncé vendredi son intention de supprimer cette année 5% de ses effectifs, soit près de 5 400 postes, alors que ses efforts pour contrer la crise du PC tardent à payer.
"Nous nous attendons à ce que notre nombre de salariés baisse d’environ 5% d’ici la fin de l’année", a indiqué à l’AFP un porte-parole du groupe californien, Chris Kraeuter. "Nous avons terminé avec 107 600 personnes fin 2013", a-t-il précisé.
Le porte-parole n’a pas voulu donner de détails sur les régions ou les activités du groupe qui pourraient être touchées. Outre ses infrastructures pour ordinateurs, Intel est aussi très présent dans les plateformes pour serveurs informatiques et tente de développer des composants pour d’autres segments du marché informatique, comme les tablettes.
Le porte-parole a assuré que le remaniement des effectifs était "quelque chose que nous faisons régulièrement, pour nous assurer que les gens que nous avons correspondent à nos priorités".
L’annonce des réductions de postes intervient au lendemain de l’annonce de résultats et de prévisions financières mitigées, qui ont fait reculer l’action de 2,60% vendredi pour clôturer à 25,85 dollars.
Intel a vu son bénéfice net reculer de 13% à 9,6 milliards de dollars l’an dernier, pour un chiffre d’affaires en baisse de 1%, plombé par la crise persistante sur le marché du PC qui constitue un très gros débouché pour ses produits.
L’année dernière a été la pire jamais enregistrée pour les ventes d’ordinateurs, qui ont reculé de 10%, selon des estimations des cabinets Gartner et IDC.
Intel a dit enregistrer "des signes de stabilisation" sur ce marché au quatrième trimestre, où son bénéfice et ses revenus ont un peu rebondi. "Nous sommes contents aussi, mais la bataille est désormais dans le mobile", relève toutefois le cabinet Summit Research.
Intel a pris beaucoup de retard au démarrage sur les composants pour smartphones et tablettes, qui sont aujourd’hui beaucoup plus populaires auprès des consommateurs que les PC mais fonctionnent le plus souvent avec des composants de son rival Qualcomm.
Beaucoup d’initiatives mais sans effets immédiats
Le nouveau directeur général Brian Krzanich, arrivé aux commandes en mai, a affiché son intention de relancer l’offre de puces et de plateformes mobiles d’Intel.
Intel espère ainsi voir quadrupler cette année les ventes de tablettes utilisant ses produits, à 40 millions d’unités, ce qui représenterait un peu moins de 20% des ventes mondiales de tablettes enregistrées cette année.
M. Krzanich s’est dit "absolument" convaincu de la capacité d’Intel à fournir des plateformes pour les tablettes à bas prix qui tirent de plus en plus la croissance du marché, en train de se recentrer vers les pays émergents.
"Intel vise de manière agressive les fabricants de tablettes asiatiques", qui fabriquent actuellement les tablettes meilleur marché, et les investisseurs devraient "apprécier le fait qu’Intel participe à ce segment en croissance du marché informatique", estiment les analystes de la banque Jefferies dans une note.
M. Krzanich a aussi annoncé la semaine dernière au salon high-tech International CES de Las Vegas la mise sur le marché cette année par Intel, seul ou avec des partenaires, d’objets intelligents connectés à internet. Il avait par ailleurs évoqué auparavant la possibilité d’ouvrir les usines du groupe à d’autres fabricants de puces pour développer ses sources de revenus.
Même si le quatrième trimestre était correct, "les investisseurs ne devraient pas s’attendre à des récompenses faciles ou rapides" dans la foulée de toutes ces mesures, prévient Summit Research.
Intel "va probablement montrer des résultats tangibles dans ses usines (en gagnant de nouveaux clients), les tablettes (en expédiant 40 millions d’unités cette année, à perte), et potentiellement en 2015 dans les smartphones, mais nous ne prévoyons pas de contribution de ces initiatives aux bénéfices net d’ici 2016", ont aussi averti les analystes de la banque Morgan Stanley.
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