Des milliers de transporteurs routiers ont perturbé le trafic samedi en France pour obtenir l’annulation complète de l’écotaxe, suspendue par le gouvernement.
En Bretagne, le mouvement des "Bonnets rouges" a rassemblé des dizaines de milliers de personnes contre cet impôt et pour l’emploi dans cette région agricole en proie à des plans sociaux.
L’Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE), à l’origine des manifestations, s’est déclarée "très satisfaite de la mobilisation". Elle a annoncé 26 "cortèges de camions" sur tout le territoire et 4 500 camions participants. Elle affirme en outre que d’autres collectifs de routiers ont mené de leur côté 21 actions, qui auraient rassemblé entre 2 000 et 3 000 camions.
De son côté, le ministère de l’Intérieur indique également avoir recensé un total de "47 points d’action" des chauffeurs routiers, mais fait état d’un total de 2 200 camions impliqués.
Annulation réclamée
Décidée par la majorité de droite de Nicolas Sarkozy dans le cadre du "Grenelle de l’environnement", l’écotaxe doit permettre de financer les infrastructures ferroviaires et fluviales. Elle doit rapporter 1,15 milliard d’euros par an.
Devant la montée de manifestations parfois violentes, notamment en Bretagne, le gouvernement a différé l’entrée en vigueur de cette taxe, prévue à l’origine début 2014. Mais les transporteurs routiers réclament son annulation pure et simple et entendent rester mobilisés tant qu’ils n’auront pas obtenu gain de cause.
Le gouvernement attend les résultats d’une mission parlementaire pour décider quand la taxe, qui doit financer les infrastructures ferroviaires et fluviales, entrera en vigueur.
Manifestation en Bretagne
L’écotaxe est aussi critiquée par les "Bonnets rouges" bretons - un mouvement hétéroclite réunissant des petits patrons aux ouvriers et qui a emprunté ce symbole à une révolte antifiscale bretonne en 1675.
Samedi, plus de 40 000 personnes, la plupart un bonnet rouge sur la tête et un drapeau breton à la main, ont afflué à Carhaix, une petite ville de 8 000 habitants dans le Finistère, selon les organisateurs. Les forces de l’ordre ont quant à elles dénombré entre 10 000 et 15 000 personnes en milieu d’après-midi.