« Et si on aimait la France ? ». La question posée par Bernard Maris à la veille de son assassinat par les djihadistes, avec les autres journalistes de Charlie Hebdo, reste pertinente. Les attentats de 2015 et 2016 ont provoqué, dans notre vieux pays, un regain inattendu de patriotisme après des décennies de suspicion à l’égard de tout sentiment national.
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Cette redécouverte du patriotisme répond à un besoin fondamental pour une communauté agressée, meurtrie, et vivant désormais sous la menace permanente du terrorisme. Elle permet d’affirmer la solidarité de ses membres et d’afficher leur volonté de se défendre et de préserver leur bien commun. Contrairement au civisme qui n’est que l’acceptation du primat de l’intérêt général sur les intérêts particuliers, le patriotisme revêt une dimension affective essentielle. Aimer son pays, c’est reconnaître un héritage physique, culturel et spirituel qui mérite qu’on le défende et c’est aussi se savoir responsable de ce qu’on léguera aux générations futures. Le patriotisme est une solidarité qui transcende les catégories sociales, les couleurs de peau et les affiliations religieuses ou politiques, dans la conscience d’une communauté de destin.
Or, ce renouveau patriotique qui unit aujourd’hui le peuple français ne durera pas s’il n’est pas consolidé et entretenu. Déjà, dans la classe intellectuelle et les médias, les réserves et les mises en garde se multiplient : « risque de dérive nationaliste, xénophobie latente, jeu de l’extrême droite… ». Pour beaucoup de nos leaders d’opinion, le « patriotisme acceptable » n’est pas l’amour de la France, trop concret, trop charnel et trop restrictif, mais celui de la République, valeur abstraite et universelle. Le bien commun à défendre n’est pas un peuple, un territoire, une culture, mais une valeur unique, la laïcité. Pourtant, l’amour sans frontières du genre humain, aussi admirable et souhaitable qu’il soit, ne dispense pas des preuves de fraternité qu’on doit à ses proches.
Ce qui frappe dans les interrogatoires des jeunes radicalisés, c’est la haine de la France qu’ils expriment. Le mal qui ronge cette frange de notre jeunesse donne un écho puissant au cri d’alarme lancé par Michel Rocard, il y a 25 ans : « Si l’on ne donne pas une patrie aux jeunes immigrés nés en France, ils se créeront dans leur tête une patrie imaginaire. L’intégrisme et le fanatisme feront le reste : au bout de l’exclusion, on trouve souvent la délinquance et parfois le terrorisme. »
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Ce vendredi 9 septembre 2016, face à Bourdin sur BFMTV, le candidat LR Alain Juppé a lancé :
Le service militaire, c’est un rêve d’octogénaire