Bruno, à ne pas confondre avec le cinéaste Yvan, le petit Gaby ou Jacques-a-dit, est devenu une figure grâce à Twitter. Ses flèches envoyées contre la gauche, les mélenchonistes, les propalestiniens et les résistants de tout poil font fureur.
"Sales fachos de merde. Continue à mettre des fessées à des garçons en Thaïlande", l’ancien policier Bruno #Attal a eu une altercation avec un jeune parisien.
— Cerfia (@CerfiaFR) March 6, 2024
Cet ex-policier décomplexé qui joue à l’agent secret et qui s’attaque courageusement aux réseaux pédocriminels en Thaïlande, pays qu’il semble chérir, se bat corps et âme pour Israël sur les réseaux sociaux. La victoire de Trump le 5 novembre 2024 semble aussi être la sienne. Comme dit le proverbe, la victoire a beaucoup de pères, et la défaite est orpheline. On espère pour Bruno que Trump ne fera pas de mal à Netanyahou et son Grand Israël génocidaire.
Malgré sa maigre solde d’ex-policier absentéiste, le fort des Halles a trouvé les moyens financiers d’aller à Washington pour célébrer la victoire de Donald. Il pose avec son gros cigare, comme Marchais le moustachu qui mange des tonnes de viande.
Je suis à Washington pour l’investiture de @realDonaldTrump avec son porte parole en France @ConquerNicolas.
Merci pour les otages revenus en Israël.
Vivement un(e) président(e) de la trempe de Trump en France. pic.twitter.com/cbPIolwgWu— Bruno Attal (@Bruno_Attal_) January 20, 2025
Nous sommes heureux pour Bruno qui n’a pas toujours montré un visage radieux. Il est souvent stressé par la montée du populisme de gauche et de la résistance anti-israéliste en France. Pour lui, le populisme doit être de droite, pro-Israël et s’il faut bombarder les cités pleines d’islamistes au phosphore, pourquoi pas.
On exagère à peine, tant ses propos sont outranciers, mais il peut se le permettre : il ne risque rien, on a failli dire qu’il avait une bonne étoile... D’autres effleurent à peine l’idée que, peut-être, ce pouvoir mondialiste sera un jour renversé par une colère populaire, que tout de suite on leur colle une accusation de dangereuse déstabilisation de la nation.
Récemment, Éric Morillot a réussi à inviter sur le ring deux hommes aux opinions antinomiques, et semble-t-il irréconciliables : Attal et Dieudonné. Nous avons suivi ce pugilat où les mots remplacent les poings, ce qui est quand même un progrès, et avons pris quelques notes sur les quarante premières minutes, le premier tiers du débat. Le reste faut s’abonner ou payer.
« Alors j’ai beaucoup réfléchi, je m’étais engagé à ne plus débattre avec un antisémite, parce que je l’ai déjà fait deux fois, et j’avais donné de la visibilité à des antisémites... »
Comprendre que l’aura dégagée par Bruno est telle qu’elle donne fatalement lumière et gloire à ses adversaires, donc vaut mieux pas qu’il débatte. Pourtant, il récidive.
On arrête de lui couper la parole et on le laisse développer sa pensée. C’est pas du Schopenhauer, mais ici, on se moque ni des flics ni des prolos.
« Et donc ils ont vendu plus de bouquins, ils ont eu plus de visibilité. Ensuite quand j’ai vu le retour de monsieur Dieudonné dans les médias, j’ai bien compris qu’il n’a jamais vraiment fait face à un contradicteur, puisque la plupart des intervieweurs sont plutôt sympathiques avec lui et le mettent pas face aux réalités, à ce qu’il a fait aux juifs de France, à ce qu’il a fait dans toute sa carrière, et donc il faut qu’une personne lui dise en face, et donc je vais m’y prêter ce soir de le mettre face à ses contradictions et surtout, voilà, de voir vraiment qui il est et non pas de le flatter pour essayer de faire des vues. »
Précisons que Dieudonné a quand même eu pendant vingt ans tout un Système contre lui, c’est-à-dire les médias, la justice, la police et le politique, et que ce sont la plupart du temps les contradicteurs qui se sont défilés, préférant attaquer Dieudonné seuls en plateau, sans Dieudonné, et sans soutien de Dieudonné non plus. Une lâcheté généralisée qui pose problème, et qui a révélé toute l’escroquerie de la démocratie française. Après cette persécution massive, les piques d’Attal ne devraient pas faire trop de mal à l’ex-Bête noire immonde de l’oligarchie. Parce que du côté du peuple, l’humoriste est loin, très loin d’être détesté.
Au fond, on ne fera pas la fine bouche, parce que la France manque de liberté d’expression et de confrontation des idées. Et même si Attal débloque sur Israël, la Palestine et l’antisémitisme, on applaudit le coup de Morillot et le courage des deux bretteurs.
« Quand vous êtes juif vous subissez des sarcasmes, ou même quand vous êtes homosexuel, je subis les deux sarcasmes, et c’est ce qu’on subit à peu près tous les jours, et depuis les sorties de monsieur Dieudonné ou monsieur Soral, oui, l’antisémitisme s’est bien accentué en France. »
Sans surprise, Attal soutient que l’antisionisme est la face présentable de l’antisémitisme, ce à quoi Dieudonné répond :
« Je ne me considère pas comme antisémite. Antisioniste, oui, je l’ai été longtemps...
Moi, j’ai découvert une relation entre mon deuxième pays, qui est le Cameroun, et puis Israël, j’ai pu rencontrer des Israéliens à cette occasion, j’en avais jamais rencontrés, et puis là ma vision de l’État israélien, du sionisme a évolué, parce que j’ai de la famille dans l’armée camerounaise qui se sont battus à côté de soldats israéliens contre Boko Haram au nord du Cameroun...
Donc par ce lien-là je suis arrivé à revisiter un sentiment propalestinien et antisioniste que j’avais jusqu’à présent ici, sur le territoire français. Ensuite, sur l’antisémitisme, j’entendais “un antisémitisme d’atmosphère”, monsieur Attal nous expliquant qu’on ne voit pas forcément qu’il est juif, moi je suis noir et ça se voit. C’est pas une croyance...
Et je pourrai pas me convertir au blanc. Et j’ai envie de vous dire ce racisme-là, antinoir, me paraît au moins aussi important que le racisme envers les juifs, donc je n’ai pas de leçons à recevoir de quiconque en ce qui concerne “lui il est raciste, lui il est pas raciste”. Moi je joue pas le chantage à l’antisémitisme, à l’antiracisme. »
On sent, si ces deux mecs pactisent, que ce sont les Français non juifs et non noirs qui vont morfler ! À la place de Morillot, on aurait demandé à Attal pourquoi la majorité des Israéliens sont racistes (et un racisme complètement décomplexé), et pourquoi beaucoup de juifs n’aiment pas les Noirs, et le disent. Mais pas dans les médias, bien sûr.