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Ils sont fonctionnaires, enseignants, cheminots, avocats, soignants… Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté, mardi 17 décembre, contre la réforme des retraites, pour la première fois à l’appel de l’ensemble des principales organisations syndicales − CFDT comprise.
Le ministère de l’Intérieur a comptabilisé 615 000 manifestants partout en France, dont 76 000 à Paris. Le 5 décembre, au premier jour du conflit, 806 000 manifestants avaient battu le pavé, selon les autorités, puis 339 000 il y a une semaine. De son côté, la CGT a dénombré 1,8 million de manifestants, dont 350 000 dans la capitale.
Mardi, la CGT, FO, la CFE-CGC, Solidaires et la FSU marchaient pour réclamer le retrait pur et simple du projet, en essayant de profiter des difficultés de l’exécutif. Le gouvernement est en effet fragilisé par la démission, lundi, de son haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye, après une semaine de révélations sur ses activités et mandats non déclarés. Ces organisations étaient réunies en début de soirée pour décider de la suite du mouvement.
Dans les mêmes cortèges, mais derrière leurs propres banderoles, la CFDT, la CFTC et l’UNSA défilaient pour améliorer le contenu du projet de fusion des 42 régimes existants en un système universel. Et surtout pour refuser l’introduction, dès 2022, d’un « âge d’équilibre » qui doit atteindre 64 ans en 2027 afin de favoriser l’équilibre des comptes grâce à un dispositif de bonus-malus.
De nombreux rassemblements ont eu lieu mardi dans toute la France. Ils étaient notamment 20 000 manifestants à Marseille, selon la police, et 200 000 selon les organisateurs. Entre 17 000 et 120 000 ont défilé à Toulouse, de 17 000 à 40 000 à Lyon, de 14 000 à 30 000 à Nantes… Des chiffres souvent supérieurs à la précédente mobilisation le 10 décembre, mais souvent en retrait par rapport à celle du 5 décembre.
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Le gouvernement a annoncé 9,74 % de grévistes dans la fonction publique.
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Dans l’éducation nationale, 25,05 % des enseignants étaient en grève dans le primaire et 23,32 % dans le secondaire, selon le ministère – contre respectivement 50 % et 60 % selon les syndicats, qui entendaient maintenir la pression après des réunions bilatérales vendredi 13 et lundi 16 décembre.
Au 13e jour de la grève illimitée à la SNCF, un tiers des cheminots (32,8 %) étaient en grève, dont 75,8 % des conducteurs de trains, 59,2 % des contrôleurs et 34 % des aiguilleurs, selon la direction de la SNCF, soit une forte hausse par rapport à lundi. La SNCF avait annoncé un trafic « très perturbé ». […]
Mardi, les actions prenaient aussi la forme de barrages filtrants, ports et raffineries bloqués, rassemblements de surveillants devant plusieurs prisons… Des dizaines de milliers de foyers ont été privés d’électricité en Gironde, à Lyon, Nantes ou Orléans, des actions revendiquées par la CGT du gestionnaire du réseau RTE.
Le premier ministre, Édouard Philippe, a affirmé mardi, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, sa « détermination totale » à mener à bien la réforme des retraites pour « faire prévaloir l’équilibre du système futur et la remise à l’équilibre du système actuel ».
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« Je n’ai pas peur du débat parce que je suis convaincu que ce régime universel apportera un plus, et je constate qu’une partie – y compris de ceux qui défilent aujourd’hui, les organisations syndicales – sont d’accord avec moi. »
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Pour la seconde fois, le Collectif interhôpitaux et L’Inter-Urgences appelaient à une manifestation nationale pour « exister sans être phagocyté » dans un hôpital public qu’ils jugent à bout de souffle, en parallèle de la mobilisation contre la réforme des retraites. Leur objectif : réclamer l’ouverture de « négociations » avec la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, et obtenir davantage de moyens pour l’hôpital public que ceux concédés en urgence il y a près d’un mois.
À Paris, un millier de blouses blanches et bleues, médecins, internes, infirmières ou encore aides-soignantes ont défilé. Derrière une banderole clamant « Hôpital public en urgence vitale » […].
« Tout le monde est épuisé, on a l’impression de donner beaucoup sans que les patients soient mieux soignés », a résumé Margot, médecin urgentiste depuis 2007. « Tout le monde s’en va », a renchéri Nicolas, aide-soignant depuis dix ans à l’hôpital parisien Tenon, où « il manque 11 manipulateurs radio » et où ceux qui restent sont « payés 1 000 balles de moins que dans le privé ».
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1er comptage des manufestations du mardi #17Decembre2019 : 1 342 000 manufestants minimum ! Le mouvement s'amplifie !!#Retraites #17decembre #GiletsJaunes #YellowVests #LeNombreJaune pic.twitter.com/iO36ZANNYG
— Le Nombre Jaune (@LeNombreJaune) 17 décembre 2019