Le groupe gazier public russe Gazprom et ses partenaires étrangers ont lancé vendredi le chantier du gazoduc sous-marin South Stream, destiné à transporter du gaz russe vers l’Europe, lors d’une cérémonie à Anapa, sur le littoral russe de la mer Noire.
La cérémonie s’est tenue en présence du président russe Vladimir Poutine et des dirigeants des groupes actionnaires du projet South Stream - Alexeï Miller (Gazprom), Paolo Scaroni (ENI), Henri Proglio (EdF), Reiner Selle (Wintershall Holding GmbH) et Marcel Kramer (South Stream Transport B.V).
Des membres de gouvernement et les ambassadeurs des pays engagés dans le projet (Allemagne, Autriche, Bulgarie, Croatie, France, Grèce, Hongrie, Italie, Macédoine, Serbie, Slovénie, Turquie) ont aussi assisté à la cérémonie d’Anapa. "Je peux assurer les participants au projet qu’il sera réalisé en stricte conformité avec les normes écologiques", a déclaré M.Poutine.
Près d’un millier de capteurs destinés à contrôler la situation écologique ont été placés le long de gazoduc Nord Stream. Ils transmettent les données à tous les pays concernés via satellite, a rappelé M.Poutine. "Nous ferons de même ici. Je suis persuadé que ce gazoduc ne portera pas de préjudice à la mer Noire, mais au contraire, permettra de mieux l’étudier ", a ajouté le président russe.
D’une capacité de 63 milliards de m³ de gaz, le projet South Stream est appelé à diminuer la dépendance des fournisseurs et des consommateurs vis-à-vis des pays transitaires, en l’occurrence l’Ukraine.
Le gazoduc, qui comprendra quatre conduites de 15,75 milliards de m³ chacune, doit entrer en service au premier trimestre de 2016 pour atteindre sa pleine capacité en 2018. Une partie du pipeline passera par le fond de la mer Noire, dans les eaux territoriales turques, et reliera le littoral russe au littoral bulgare.
Les tronçons russe et bulgare seront longs de quelque 230 km chacun, le tronçon traversant la zone économique exclusive turque est long de 470 km. La profondeur maximale de la partie sous-marine du gazoduc est de 2.000 m.
South Stream Transport AG est détenue par le russe Gazprom (50%), l’italien Eni (20%), l’allemand Wintershall et le français EDF (15% chacun). Le coût total du projet est évalué à 16 milliards de dollars, dont 10 milliards pour le tronçon sous-marin.