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France/Suisse : différences fondamentales et problématiques actuelles – Entretien avec Anne Lucken

Anne Lucken vient de publier l’ouvrage Que la Suisse demeure – Plaidoyer pour la Suisse et autres considérations sur les frontières, la libre circulation, la France et les frontaliers aux éditions Nouvelle Lune.

 

E&R : D’abord, pour quelle raison avoir eu envie d’écrire un livre sur la Suisse, qu’est-ce qui vous a motivée ?

Anne Lucken : Française d’origine, j’ai vécu la plus grande partie de ma vie en Suisse, à Genève, avant de venir il y a une quinzaine d’années en France, poussée par l’envie de campagne, comme beaucoup de Genevois. En effet, si on regarde une carte de la région, on s’aperçoit que Genève est entourée par la France, et donc que sa banlieue devient très vite française. En 1999, la Suisse et l’Union européenne ont signé des accords bilatéraux sur la libre circulation des personnes qui ont eu pour effet, entre autres choses, de permettre aux Suisses de venir s’installer librement en France. Comme le prix d’une maison à la campagne dans le canton est inaccessible à la plupart des Genevois, ils sont massivement venus en France – et continuent d’ailleurs à le faire.

J’avais alors une image « douce France » du pays, et je dois admettre que j’ai été assez déçue en découvrant la réalité, d’autant plus que j’ai dû affronter ce qu’on appelle trivialement des « galères », et que c’est toujours dans ces cas-là qu’on voit le mieux les travers d’un système. Quand on a de l’argent, la vie est belle à peu près partout !

Je découvrais donc les différences entre ces deux pays, a priori pourtant assez proches, et me questionnais sur les raisons profondes de ces différences, lorsqu’un livre intitulé Bienvenue au paradis ! d’une journaliste française établie en Suisse, Marie Maurisse, est sorti, livre dans lequel elle ne cesse de dénigrer, voire de moquer son pays d’accueil, en lui reprochant, en filigrane, de ne pas être assez… français ! – et dans lequel elle défend, bien entendu, un monde sans frontières et « progressiste », ce que ne serait pas suffisamment la Suisse. Ce livre a été le déclencheur de l’écriture du mien.

Mon livre parle donc de la Suisse, mais en vérité il parle tout autant de la France, puisque pour une grande partie je compare les deux pays dans divers domaines, avec l’idée sous-jacente que la Suisse pourrait être une source d’inspiration pour apaiser bien des tensions habituelles à la France.

 

Quels sont donc les principaux domaines que vous abordez dans ce livre ?

J’y évoque différents thèmes de la vie quotidienne : la relation du citoyen au fisc, l’organisation de la santé publique ou même la gestion des déchets, mais aussi des aspects plus fondamentaux comme la notion d’élitisme, la paix sociale ou le respect des lois.

Il comprend en particulier un long chapitre sur l’école. Lorsque j’étais enfant, l’école française était très bien cotée, et ma mère, française, regrettait que nous ne puissions pas en bénéficier. Aujourd’hui, qui le regretterait ? La Suisse, bien que n’échappant pas complètement aux travers de l’époque, arrive encore à préserver une certaine qualité de son enseignement, mais aussi de ses formations professionnelles. Car là est la différence majeure : la Suisse n’a jamais voulu, comme la France, avoir 80 % de bacheliers. L’équivalent suisse du baccalauréat, appelé « maturité », n’est donc pas dégradé, et les formations techniques ou manuelles sont de très bonne qualité. Ce qui veut dire aussi que ne pas être porteur d’une maturité n’obère en rien votre avenir. Car dire que 80% des jeunes doivent avoir le bac, c’est dire, en miroir, que ceux qui ne l’ont pas ne seront « rien » !

Il faut préciser, car cela va ensemble, que l’échelle des salaires en Suisse est beaucoup plus restreinte qu’en France, et qu’on gagne correctement sa vie avec une formation qui n’est pas universitaire ; la vraie égalité est bien davantage là, que dans une volonté de donner à tous un diplôme qui ne vaut plus grand-chose.

Pour revenir à l’école, je mentionnerai encore ici le fait que la Suisse étant une confédération, chaque canton a son propre système, à l’inverse d’une France jacobine où tout est décidé d’en haut, dans les ministères parisiens. Cette non-centralisation – puisqu’on ne peut pas parler de -centralisation – va même jusqu’au niveau des établissements eux-mêmes, où, par exemple, les épreuves de maturité sont élaborées par les enseignants de chaque collège (équivalent du lycée français) et comptent pour moitié de la note finale, alors que l’autre moitié est constituée par les notes obtenues au cours de l’année. Je sais que, vu de France, ce système peut sembler inégalitaire, car on y estime que l’égalité est respectée parce que tous les candidats planchent au même moment sur le même sujet – sans tenir compte du fait qu’ils n’ont eu ni les mêmes professeurs ni le même environnement social. C’est une forme d’égalité dogmatique et de façade dont la France est spécialiste, et qui est un leurre. La Suisse ne brandit pas l’égalité en vertu, pourtant les chances de chacun de vivre correctement de ses talents sont bien plus grandes qu’en France. On me dira aussi qu’un tel système constitue une porte ouverte à la surévaluation des élèves, dans la volonté plus ou moins consciente qu’aurait chaque établissement de figurer parmi les « meilleurs lycées », c’est-à-dire ceux qui auraient le plus haut pourcentage de bacheliers. C’est là qu’on peut toucher du doigt une autre différence fondamentale entre la France et la Suisse : la Suisse est plus pragmatique que la France, qui est plus idéologique et veut forcer le réel au lieu d’en tirer le meilleur parti. En Suisse, comme on n’a jamais eu la volonté d’avoir un grand nombre de bacheliers, il n’y a pas de compétition en ce sens. Pour faire simple, nous pourrions dire qu’elle préfère la qualité à la quantité ! Ainsi, un collège n’aurait aucun désir de vouloir avoir plus d’élèves obtenant la maturité qu’un autre collège ; très vite, ce collège serait suspecté d’être non pas le meilleur, mais au contraire de faire preuve de laxisme. Mais cette manière de faire est aussi et surtout le signe d’une autre qualité, typiquement suisse, et que l’on retrouve dans d’autres domaines : la confiance – ici la confiance de l’État et de l’Instruction publique dans ses enseignants.

C’est peut-être cela qui m’a le plus marquée en France : le manque de confiance des autorités et des institutions envers le peuple.

 

Dans quels domaines pouvez-vous également identifier ce manque de confiance en France ?

Votre question me permet de parler d’un autre thème que j’aborde dans le livre et qui me tient particulièrement à cœur : celui des méthodes de payement. En arrivant en France, j’ai découvert la brutalité du système envers les plus pauvres, et cela a été pour moi une grande désillusion – par rapport à cette image, que je cultivais encore, de « douce France »… En effet, on voit toujours la Suisse comme étant le « pays des banques », avec l’idée qu’elles s’enrichissent frauduleusement grâce à l’argent des riches de la planète. Mais on oublie qu’en France les banques s’enrichissent avec l’argent des plus pauvres, à travers les agios, les frais de rejet de prélèvement, ou de chèque, les frais d’ « analyse » après rejet, ceux des différentes lettres ou des « Avis à tiers détenteurs », sans oublier les ennuis de ceux qui deviennent « interdits bancaires ». En Suisse, cela ne peut pas arriver, et la notion d’ « interdit bancaire » est totalement inconnue, car le système n’oblige pas les payeurs à se défaire de la maîtrise de leur acte de payer. Je m’explique : lorsqu’en France on vous demande de payer par chèque ou par prélèvement automatique, vous donnez à l’autre la maîtrise de votre payement, c’est-à-dire que c’est lui, au moment de déposer votre chèque à la banque ou de faire le prélèvement – même à date conclue entre lui et vous – qui fait le geste de prendre sur votre compte, alors que peut-être ce jour-là vous veniez de régler une facture importante ou que votre salaire n’était pas encore arrivé. En Suisse, où les gens n’ont pas de chéquier, on vous fait confiance. On ne vous demande pas de donner à votre créancier le droit d’aller puiser son dû sur votre compte : on vous donne un ou plusieurs bulletins de versement, et c’est vous qui allez effectuer le payement à la date qui vous convient, que ce soit pour des payements réguliers ou ponctuels.

Ainsi, vous ne pouvez connaître ni les déboires d’un chèque déposé au mauvais moment, ni ceux des rejets de prélèvement, avec tout ce que cela implique.

Lorsque j’ai découvert le système français, je dois dire que je l’ai trouvé d’une violence inouïe, mais je suppose que pour un Français n’ayant jamais vécu hors de France il est simplement normal, tant il est parfois difficile d’imaginer que les choses pourraient être organisées autrement que de la manière que l’on a toujours connue. Les autorités font parfois mine de s’émouvoir et de vouloir diminuer ces frais bancaires qui frappent les plus pauvres, en les plafonnant par exemple, mais on voit bien qu’ils ne veulent pas changer le système !

 

D’autres exemples de cette confiance accrue dans les citoyens ?

Oui ! On pourrait parler par exemple des armes que détiennent chez eux les citoyens ayant fait leur école de recrues, détention que cherche d’ailleurs à mettre à mal l’Union européenne et sur laquelle le peuple votera le 19 mai prochain. Mais on pourrait bien sûr, et en tout premier lieu, parler de la démocratie directe, qui là encore est le signe d’une confiance dans le peuple que l’on n’observe pas en France, qui s’en méfie, comme on le voit et l’entend de plus en plus depuis la mobilisation des Gilets jaunes.

 

Justement, le président Macron, en parlant du RIC, a dit que le système suisse n’était pas transposable en France. Qu’en pensez-vous ?

Il n’a pas tout à fait tort, mais je vais nuancer son propos. Effectivement, la France n’est pas la Suisse, et ce sont aussi ces différences fondamentales que j’essaye d’analyser dans mon livre, tout en posant la question de leur genèse. Les peuples sont modelés par leur histoire, et cette histoire continue de se faire : il y a donc des impulsions que l’on peut donner pour changer les esprits. Les actions engendrent des réactions, et cela vaut aussi bien dans le sens positif que négatif, même si, malheureusement, dans le sens positif la réaction est souvent plus lente à venir : il est toujours plus facile de dévaler une pente que de la remonter ! Dans la même « conversation au coin du feu », Emmanuel Macron affirme : « Nous sommes un peuple violent, depuis des siècles et des siècles », justifiant ainsi un rapport d’autorité du pouvoir envers le peuple. Mais ne se demande-t-il jamais si ce peuple violent ne l’est pas devenu parce qu’il n’avait pas d’autres moyens de s’exprimer ? Et parce que le système lui-même est violent, en particulier envers les couches les plus basses de la population ? Si les relations entre l’État et le peuple sont plus apaisées en Suisse, c’est surtout parce que le peuple est beaucoup plus écouté et respecté, même si, et je le souligne dans mon livre, cette écoute et ce respect tendent à diminuer, en particulier sous les menaces de l’Union européenne qui essaye d’imposer ses vues en Suisse et de faire concorder les lois suisses, souvent votées par le peuple, avec ses propres règlements. A contrario, si le peuple suisse venait à ne plus être respecté, il pourrait sans doute lui aussi devenir violent !

Pour en revenir au RIC, on entend çà et là dans les médias français que les référendums en France sont toujours utilisés contre le pouvoir en place, et que plutôt que de répondre véritablement à la question, le peuple transforme cette votation en plébiscite pour ou contre le gouvernement, avec toujours, comme référence, le départ de De Gaulle après le référendum de 1969. Mais cela ne peut être vrai que lorsqu’un référendum n’a lieu que tous les dix ans ! Et aussi parce que souvent le gouvernement lui-même le présente ainsi, comme une sorte de vote de confiance demandé au peuple. Cet aspect-là est inexistant dans un pays où les citoyens sont appelés aux urnes environ quatre fois par an, avec à chaque fois plusieurs sujets sur lesquels on leur demande leur avis, sujets qui peuvent être aussi bien fédéraux, cantonaux que communaux. Chacun vote alors en fonction des questions posées et d’elles seules, sans se demander si son vote pourrait ou non faire tomber le gouvernement ! Question d’ailleurs absurde en Suisse où les élections se font à la proportionnelle intégrale et où le gouvernement lui-même n’est pas constitué des membres d’un seul parti, mais d’un collège de sept « ministres », respectant le mieux possible le poids de chaque parti dans la population. Ce qui explique la grande stabilité politique de la Suisse. Plutôt que de chercher toujours des majorités, comme en France, ce qui engendre mécaniquement un clivage en deux camps et la tentation d’écraser la partie adverse, la Suisse a toujours privilégié le consensus, ce qui ne peut se trouver, une fois de plus, que dans l’écoute et le respect de l’autre – même si ceci n’empêche pas les joutes verbales ! Si les Français étaient un peu mieux considérés par ceux qui les gouvernent – si, justement, ils étaient un peu moins « gouvernés » – et moins méprisés par une pseudo-élite qui travaille essentiellement à son propre intérêt, nul doute qu’ils finiraient eux aussi par rechercher le bien commun lors d’éventuels RIC.

 

Y a-t-il d’autres sujets abordés, à part ces comparaisons entre la Suisse et la France ?

Oui, la deuxième partie du livre concerne la question frontalière. Comme je le disais au début de cet entretien, la frontière s’est estompée après les accords bilatéraux de 1999 permettant aux Suisses de s’installer en France, qui ont également supprimé les quotas de frontaliers pour les Européens – et ici en particulier les Français – désirant travailler en Suisse, et une région transfrontalière a vu le jour, appelée le « Grand Genève ». À l’époque, on assurait que tout le monde allait y gagner – un peu comme on nous a affirmé qu’avec la mondialisation tout le monde allait y gagner. En vérité, certains y gagnent et d’autres y perdent, et souvent même certains y gagnent ce que d’autres y perdent ! Et comme toujours, ce sont les mêmes qui gagnent sur tous les tableaux… Cette petite région connaît donc des problèmes similaires à ceux des grandes unions qui veulent effacer les frontières, avec à la clé une concurrence exacerbée dans tous les domaines – dont une fois de plus les plus faibles font les frais – et la tentation pour les institutions de chaque partie de faire porter aux autres la gestion des problèmes et des coûts. Ainsi, en réaction, d’autres frontières, moins visibles mais tout aussi réelles, se créent : frontières économiques, administratives, etc. En vérité, on voit bien, en analysant ce cas très concret, qu’un monde sans frontières ne peut simplement pas exister : elles ne disparaissent pas, mais se déplacent, devenant plus insidieuses, au profit de certains et au détriment des autres.

En dernier lieu, la Suisse connaissant comme la France un problème d’immigration massive, je me suis penchée sur la question de l’identité et de l’intégration, la Suisse souffrant malheureusement à cet égard des mêmes dysfonctionnements que la France, c’est-à-dire qu’elle tend de plus en plus à vouloir « respecter » l’étranger dans sa différence, tout en s’excusant d’être elle-même, au lieu de donner comme message au nouvel arrivant que, pour être heureux, il lui faudra aimer sa nouvelle terre et se fondre dans le pays qui va devenir le sien.

 

Un mot de conclusion ?

La résistance à une mondialisation et à une oligarchie qui laissent de moins en moins de place aux initiatives individuelles et à la démocratie réelle, étrillant les identités et méprisant la « plèbe », se fera par un retour au local, au petit, au respect des identités singulières et enracinées, afin que les peuples retrouvent leur « droit à disposer d’eux-mêmes » et les individus le contrôle de leur vie. En ce sens, la Suisse, qui a été fondée par un pacte de résistance aux empires, est un modèle dont on pourrait s’inspirer – et qu’elle-même devrait préserver !

 

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26 Commentaires

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  • A La Couronne Milka (fallait la trouver celle-là), merci pour le lien et votre réponse car je n’ai aucun mérite, ayant de la famille à Bâle et Zürich (donc côté germanophone), je ne connaissais pas le site ni Sean Hross.

     

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  • #2166958
    Le 26 mars 2019 à 17:56 par La vache Milka, BIS et Cie
    France/Suisse : différences fondamentales et problématiques actuelles – (...)

    Pays souverain comme le Vatican et la City de Londres, la Suisse est elle aussi fille de la Couronne Templière. Des réçits folkloriques attestent de la présence de chevaliers vêtus de blanc lors des batailles (Butler&Dafoe). 80 milliards d’évasion fiscale par an depuis la France, vous inquiétez pas Anne, tout ira bien pour eux quoiqu’il arrive, ils sont l’Empire.

     

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    • Qui, "ils" ?
      S’il est certain que la Suisse sert de base pour une partie des institutions de l’Empire (centre de la finance d’affaire à Zürich, BRI et grandes pharmas à Bâle, ONU, dont l’OMS, à Genève, WEF à Davos), je ne vois pas en quoi cela déprécierait ce qui fait la qualité de vie du citoyen lambda.
      Ce n’est pas parce que l’Empire utilise ce pays comme base arrière que les gens y sont consciencieux, courtois et soucieux de propreté, qu’ils préfèrent le compromis pragmatique à la confrontation stérile, qu’ils aiment le travail bien fait, que le système de formation professionnelle y est intelligent et que la prise en charge des personnes handicapées y est bien organisée.
      Quant à la sempiternelle question de l’évasion fiscale, traitons-la logiquement : quelle proportion du PIB se fait dans le secteur financier ? Quelle proportion du secteur financier fait son beurre sur l’évasion fiscale (surtout depuis la fin du secret bancaire) ? Vous arriverez à quoi ? Je ne sais pas, moi, 1% ? Alors oui, ce n’est pas très reluisant, mais cessez donc de sous-entendre que toute la richesse du pays vient de là, car c’est tout simplement mensonger et c’est une insulte à tous ceux (dont je suis) qui travaillent tous les jours à faire que ce pays continue à se tenir malgré un contexte international agité et des pressions toujours plus fortes de la part de l’UE.
      Anne, je suis en train de lire votre livre et j’apprends beaucoup de choses (sur la France). Je vous remercie de l’avoir écrit !

       
    • C est l enfer fiscal français qui a transformé la suisse en paradis fiscal. Vous payez des impôts ou attendez des aides ?

       
    • #2167189
      Le Mars 2019 à 02:21 par La vache Milka, BIS et Cie
      France/Suisse : différences fondamentales et problématiques actuelles – (...)

      Guili Guili

      Ils c’est la Couronne citée par Alain Soral dans Comprendre l’Empire, chapitre 2.
      Qualité de vie : record mondial de suicide par arme à feu et de stress au travail, pas de sécurité sociale universelle.
      Fin du secret bancaire : le banquier Rudolf Elmer dit que c’est pas appliqué du tout (Article 2 et 5 de la Constitution aidant)...Pour le reste je suis d’accord avec vous.

       
  • Cette analyse me convient tout à fait, et entre autre, la première chose qui m’a interpellée de suite lorsque je suis allée en Suisse, c’est la propreté, le savoir-vivre, ce qui a disparu de la France depuis des années et pour cause. La Suisse a bien raison de conserver son art de vivre, espérons qu’elle ne se laisse pas envahir elle-aussi.

     

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  • C’est une base de l’empire, donc il est normal qu’on y soit mieux protégé et que la vie y soit si chère. Tout découle de la banque.

     

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    • #2170537
      Le Avril 2019 à 03:37 par La marmotte emballe le chocolat
      France/Suisse : différences fondamentales et problématiques actuelles – (...)

      Merci pour votre bon sens. Quelques anecdotes en ce sens : Il est interdit de tirer la chasse d’eau après 22h.
      Le centre de détention provisoire de Champ-Dollon est censé accueillir les détenus 3 mois au plus (cf site officiel), or certains y passent des années en toute illégalité.
      Le cas des enfants esclaves est méconnu.
      Leader en exportation d’armes
      La Suisse donne des milliards à l’Union Européenne.

       
  • À propos de la formation professionnelle et des métiers technique, on peut clairement affirmer qu’il existe un ostracisme en France, dernier exemple en date:l’extrait d’une conférence de Laurent Alexandre au sujet des gilets jaune (et en général à chaque fois qu’il parle). Dans la maintenance aéronautique, à protection social équivalente, on multiplie son salaire par 3 en suisse. Des ouvriers qualifié en free-lance sont aussi bien payé que des co-pilotes : salaire multiplié par 6, 12 000 euro par mois minimum.

     

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  • ça fait plaisir de voir ce genre de livre. Je suis français et vis en Suisse depuis 7 ans. Je commence à comprendre en partie les différences de mentalité, elles sont énormes. C’est un sujet très intéressant. En résumé, et de manière un peu caricaturale, je dirais que les Français sont prétentieux, qu’ils se croient le peuple des Lumières, qui se croient la référence de la Francophonie, et qui se croit le détenteur de l’humanisme universel. Et qui colle une étiquette à la Suisse et aux Suisses (et aux autres bien sûr), alors que la plupart des ces ouvreurs de frontières n’ont jamais foutu les pieds à l’étranger, sauf dans des hotels pour touristes où on n’apprend rien des autochtones. J’ai retrouvé un vrai goût de douce France lorsque je suis arrivé en Suisse et que dans une grande ville régnait le calme et un sentiment de sécurité totale, et une politesse absolue. ça faisait tellement de bien... Les Suisses sont respectueux de l’autre. Le collectif est très important. Il faut que le pays tourne, que ça fonctionne. Celui qui ne respecte pas la discipline collective est très mal vu. Si vous êtes malhonnête, vous êtes foutu, vous n’avez plus qu’a vous exiler. Les Suisses sont méfiant envers les Français car vus comme potentiellement malhonnête, profiteurs, ou baratineur prétentieux. Et je les comprends. En Suisse les règles sont pareilles pour tout le monde. C’est pas à la tête du client ou parce que vous êtes copain d’untel. C’est très important pour moi, je déteste tous ces connards qui veulent des passe droits, et qui méprisent ainsi les autres. Pas d’élitisme en Suisse. En France si t’es Parisien, tu es supérieur. Et la Province c’est de la merde et des pauvres types. En Suisse ceci n’existe pas. En France si tu es cadre, tu es supérieur, et tu regardes de haut le plombier qui vient chez toi. En Suisses les métiers manuels sont très respectés. Aussi parce qu’en Suisse on aime le travail bien fait, propre, qui dure. C’est très important que tout soit bien fait dans la maison (système de chauffage, plomberie, etc), alors un professionnel qui bosse bien dans le travail manuel, est très respecté. En France les travailleurs manuels sont des pauvres gars. Mais les Français travaillent comme des crasseux, et sont des crasseux. Je suis désolé de dire cela, c’est caricatural. Je suis amer envers mon pays de naissance, je suis dégoûté en fait. J’ai l’impression d’avoir été trahi...

     

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    • Merci Julien, je reconnais dans votre description les qualités de mon pays (sans bien entendu prétendre qu’il est parfait). En Suisse dans les milieux qui se prétendent "éclairés" (encore minoritaires, mais pour combien de temps ?), il est de bon ton de dénigrer la Suisse : trop "fermée", trop "égoïste", "tentée par le repli sur soi", etc. Je me souviens d’une émission de radio où Carlo Sommaruga (PS Genève) se lamentait du fait que "l’esprit de la Genève internationale n’ait pas encore atteint certaines vallées reculées". Mais pas sûr que les mêmes iraient volontiers vivre ailleurs. Certains s’expatrient quelques années et, ô surprise, rentrent au pays dès qu’il s’agit de scolariser leurs enfants - ce qui en les empêchera pas de continuer à dénigrer le pays !
      En tout cas, Julien, vous avez parfaitement saisi l’esprit du lieu : on aime les gens qui font consciencieusement et honnêtement leur travail. Pour se faire sa place, il ne faut surtout pas se vanter, se mettre en avant par la parole, au contraire, il faut prouver sa valeur par ses actes. Ça prendra certes un peu de temps, mais l’estime que vous aurez gagnée sera solide.

       
  • #2167686

    On ne pas comparer les deux pays. 65 millions d’un cote, 7 de l’autre
    Et la Suisse c’est 4 langues nationales avec la Suisse allemande qui represente 70%
    C’est un pays qui existe par resistance aux francais, aux allemands et aux italiens, les gros voisins envahissants. C’est un pays tres decentralise comme c’est bien explique dans l’article. Il n’y a pas de depenses superflues de l’Etat ni de projets megalomaniaques dont l’administration francaise est si friande. Le salaire minimum est d’environ 3500 CHF et la ca fait rever. C’est pour ca aussi que la vie est tres cher mais la contrepartie, c’est qu’il y a peu de delinquance et de jalousie.
    Geneve, c’est le mauvais eleve de la Suisse avec environ 5% de chomage en comparaison du a peine 3% a Zurich. Sachant que l’on beneficie du chomage 12 mois a 80% de son salaire. L’industrie est beaucoup sur des niches a forte valeur ajoutee. Ca n’est pas un modele transposable a un gros pays comme la France mais il y a des idees a prendre comme la decentralization, la legerete administrative, et la modestie des dirigeants politiques qui ne jouent pas au mega-star comme en France. La qualite de vie en Suisse est bien superieure a la France sauf pour les privilegies francais qui se reduisent comme peau de chagrin

     

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    • la modestie des dirigeants politiques



      En effet. Deux photos ont fait le buzz ces dernières années : Didier Burkhalter, alors Président de la Confédération, qui attendait le train un matin, tout seul sur le quai de la gare de sa ville, comme le plus simple des quidams ; Doris Leuthard, alors Présidente de la Confédération (nos 7 sages sont président pour une année, à tour de rôle), en déplacement en train dans le pays, qui travaillait à la préparation de sa prochaine réunion assise sur une marche des étroits escaliers d’un train à deux étages bondé !

      Et en plus on en a eu un qui était un humoriste malgré lui !! Vous vous souvenez, "le rire, c’est bon pour la santé" lors de la journée des malades ? Qu’est-ce qu’on a ri !

       
  • #2168268

    La richesse de la Suisse provient surtout de deux aspects :

    - 1) la spéculation financière représente 18% du PIB. Les riches du monde mettent leur argent en Suisse et les banques suisses utilisent cet argent pour financer une économie locale florissante.

    - 2) Une immigration d’élite. Pour faire tourner les entreprises suisses de haute technologies, la Suisse utilise les cerveaux étrangers majoritairement Allemand et Français. Imaginez le coût que représente pour l’état l’éducation et la formation d’un ingénieur français. A peine dîplomé, celui ci fait ses valises et va travailler en Suisse et payer ses impôts là bas. C’est du 100% bénéfice pour la Suisse qui n’a pas dépensé un centime pour le former. Regardez les grandes entreprises suisse comme Rolex : il y a 60% de leur personnel qui est Français. Pareil du côté allemand : une entreprise comme ABB recrute en masse des ingénieurs allemand hautement qualifiés.

    Sans ces deux atouts, la Suisse ne serait pas plus riche que l’Autriche.

     

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  • #2168700

    Deux pays différents, deux peuples différents.
    Les Suisses qu’on le veuille ou pas sont hyper classes.
    Les Suisses sont forts et intèlligents.
    Ils ont toujours de très bonnes idées.

     

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  • Chère Madame, je suis d’accord avec vous : la Suisse est un beau pays où les gens sont courtois. Mais son rôle néfaste dans l’Histoire de l’humanité dépasse votre imagination.

    Sachez simplement que la Suisse n’a pas été fondée par quelques braves paysans qui élevaient des vaches. Elle est la conséquence directe du siège de Saint-Jean-d’Acre à Jérusalem le 15 avril 1291, qui a mis fin à la mission (officielle) des Templiers, descendants (vrais ou auto-proclamés) des Pharaons de l’Egypte. A peine quatre mois plus tard, le premier août 1291, la confédération suisse est née. La suite de l’Histoire est le secret le mieux gardé de l’humanité et ceci explique la naissance des sectes comme la franc maçonnerie qui gangrène le monde d’aujourd’hui.

     

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