A un mois de l’élection du nouveau président des Jeunes Populaires, le ton monte d’un cran entre les différents candidats. « Chez nous, c’est pire que Dallas ! » ironise Madi Seydi, porte-parole du mouvement, pour dénoncer les coups bas et les phrases assassines qui rythment depuis plusieurs semaines la campagne interne.
Le poste — dont le mandat est de deux ans — a de quoi susciter toutes les convoitises : outre la direction du premier parti de jeunes en France (20000 adhérents de moins de 30 ans), l’heureux élu défendra le programme de l’UMP au côté du futur candidat à la présidentielle de 2012.
Dernièrement, les mails anonymes, les vidéos parodiques et les soupçons de fraudes ont ainsi pris le dessus sur le débat d’idées. Dans l’œil du cyclone, Benjamin Lancar, président sortant et candidat à sa propre succession.
Les outsiders ? Au moins cinq Jeunes Pop : Aurore Berger, Laurent Dubois, Louis Morin, Mike Borowski et Mathieu Guillemain. « On s’est coupé de la base militante, on a oublié ce que le mot populaire voulait dire », attaque Laurent Dubois, qui dénonce également le « parisianisme exacerbé » de Benjamin Lancar. Alors que Mike Borowski pointe du doigt la « chute du nombre des adhérents » — 10000 de moins en deux ans — et le goût pour les opérations médiatiques de l’actuel président. Il pense notamment au fameux lipdub, ce clip où l’on voyait des ministres chanter et danser sur un air de Luc Plamondon. « Notre image est totalement galvaudée, on passe pour des pignoufs ! » s’énerve-t-il.
Mais c’est sur Internet que les esprits s’échauffent le plus. Une vidéo satirique retraçant le mandat de Benjamin Lancar a récemment connu un petit buzz sur Dailymotion… « avant d’être victime de la censure car il est désormais inaccessible », s’insurge un collectif anonyme, qui inonde depuis quelques jours les boîtes mails des Jeunes Populaires.
Sur Facebook, un groupe anti-Lancar a vu le jour avec 210 membres à son compteur. Quant à la fiche personnelle du président sortant, elle a été supprimée par l’administrateur de Facebook « en raison du nombre important de menaces qui y étaient postées ».
De son côté, Lancar assume son bilan. « Je n’ai aucun regret et je me concentre sur mon programme », se défend-il. Mais Mike Borowski n’hésite pas à aller plus loin : « Tout est déjà verrouillé, il va être réélu avec au moins 90% des voix. Un score digne de Saddam Hussein dans ses plus belles années ! »
Il met en cause la récente élection des 1600 conseillers nationaux des Jeunes Populaires (CNJP), ces grands électeurs qui désigneront fin août le nouveau président. « Il y a eu des procurations bidon et des votants non inscrits dans plusieurs fédérations », assure un Jeune Pop, sous couvert d’anonymat. Alors que Laurent Dubois s’étonne que « le délégué national chargé du bon déroulement de cette élection des CNJP se soit déclaré comme soutien officiel de Benjamin Lancar ». « Ça pose un vrai problème de neutralité… » ajoute-t-il.