Préambule
Avant son heure de gloire sur BFM TV le dimanche 17 février au soir, une gloire qu’il n’avait plus connue depuis la grande émission de service public avec le Premier ministre Manuel Valls il y a 5 ans jour pour jour, le « philosophe » Alain Finkielkraut a été invité sur LCI le 17 février au matin pour évoquer son chahut par une poignée de Gilets jaunes.
Visiblement, le milieu médiatico-politique a l’air beaucoup plus traumatisé que l’agent sioniste, qui a même retrouvé des forces nouvelles dans cette petite algarade de rue. Avant de fustiger l’islamo-fascisme sur BFM TV, l’invité permanent de toutes les télés depuis 40 ans a directement visé Soral et Dieudonné sur LCI :
« Et il ne faut pas sous-estimer, si vous voulez, dans ce climat délétère comme on dit, l’influence de Dieudonné et Soral. C’est Alain Soral. Et ça j’attends une enquête journalistique sur les milieux touchés par Alain Soral. C’est pas les identitaires, c’est autre chose. Le rêve de Soral et Dieudonné c’est d’unifier, d’agréger une France black-blanc-beur autour de la haine des juifs. »
Naturellement, toute la sionosphère a soutenu le persécuté en appelant carrément à la violence et à la haine :
Il faut frapper fort. Ne plus rien tolérer..Dieudonné, Soral, l’ ext droite, l’ ext gauche, l’ islamisme, la haine d’ Israël, l’ indifférence, le relativisme..ont déchaîné la passion antisémite. Il faut poursuivre, condamner, interdire. Se battre vraiment sur tous les fronts. https://t.co/ErYwAnerZa
— Manuel Valls (@manuelvalls) 16 février 2019
Décidément les gourous antisémites @AlainSoralOffic et @MbalaDieudo font des émules parmi les #GiletsJaunes et leurs soutiens comme @GaccioB. #indigne https://t.co/U9Ju6WOd5w
— Haziza Frédéric (@frhaz) 17 février 2019
« Quand un juif se fait agresser parce qu’il est juif, il est interdit de se demander si l’on est d’accord ou pas avec lui. On commence par dénoncer et dire qu’en 2019, l’antisémitisme, les mots d’ordre nazis qui balafrent nos rues, qui souillent la conversation nationale, sont inacceptables. Il n’y a pas de mais. » (BHL dans Le Point )
En France, en 2019, des nazillons agressent un écrivain français aux cris de « Rentre à Tel Aviv » et de « Nous sommes le peuple ». Puisse cette scène hallucinante pulvériser les derniers restes de l’impunité médiatique dont jouissaient les #GiletsJaunes Soutien total à #Finkielkraut
— Bernard-Henri Lévy (@BHL) 16 février 2019
Le lourd silence de ceux des gilets jaunes et de leurs soutiens médiatiques et politiques qui ne désavouent pas clairement les insultes antisémites jetées au visage de #Finkielkraut fait un bruit énorme. Honte à eux !
— Jacques Attali (@jattali) 17 février 2019
Le moment de gloire d’Alain Finkielkraut, intellectuel juif persécuté
Oublions que l’homme qui a houspillé Finkielkraut à Paris lors de l’Acte XIV est un « islamiste » suivi par le « renseignement » – le premier qui parle de montage prend la porte et ne revient jamais sur E&R car nous sommes tous unis contre la haine du complotisme – et concentrons-nous sur l’invitation, 24 heures à peine après le drame (trois noms d’oiseau mais aucune blessure, même légère), du philosophe persécuté par Apolline de Malherbe, la porte-parole de Patrick Israël Drahi.
Nous sommes sur BFM TV, la chaîne de propagande oligarchique continue, le 17 février 2019, une date à marquer d’une pierre noire dans l’histoire du mouvement social français : les Gilets jaunes sont enfin devenus des antisémites, c’est-à-dire non pas des personnes qui haïssent les juifs, mais qui s’opposent résolument aux décisions injustes du pouvoir profond à travers un gouvernement soumis.
Les Gilets jaunes contaminés par l’antisémitisme... Il était temps ! Depuis le temps que le système médiatico-politique attendait cette occasion. Ouf, aurait dit le truculent Pierre-Emmanuel Barré.
Avoir Finky sur son plateau le lendemain d’un après-midi de Cristal, c’est un scoop que la chaîne israélienne n’a pas laissé passer. Bien sûr, il y aura les JT qui vont se battre pour récupérer des miettes de la parole du philosophe islamophobe persécuté – quand on y repense, on a du mal à y croire tant cet « islamiste » tombe à pic, un vrai miracle pour le lobby et le national-sionisme qui devraient ériger une statue à ce gars qui sert leur cause – mais le mal est fait : BFM recueillera pendant 53 minutes les mots virulents de l’Homme qui a souffert. Ah, si l’islamo-gaucho-fascisme n’existait pas, il faudrait l’inventer, n’est-ce pas. Mais ne soyons pas complotistes, restons dans les clous.
Dès l’intro, Apolline rappelle les insultes qui ont pétrifié le pauvre Finky, des mots qu’on entend assez rarement à la télé française, il faut bien le dire :
« “Sale sioniste de merde”, “tas de merde”, “Palestine”, “la France est à nous”, “sale race”, “sale raciste tu vas mourir” et “Dieu va te punir”, voilà ce qui vous a été lancé au visage, vous en souriez presque... »
Sonne l’heure de gloire du persécuté ! Le plus beau cas de figure qu’on puisse imaginer (quand on est un sioniste bien sûr) : un Français de base, en gilet jaune, avec une barbe de Daech et des insultes antisionistes, mais que demande le lobby ? Il y en a qui ont dû ressentir des orgasmes du côté des officines communautaires... Finky est ravi, il trône au cœur de l’actu, il revient en force sur les plateaux télé qui l’avaient un peu écarté depuis ses sorties hystériques qui en ont fait la risée du Net. Les journalistes français s’aplatissent à nouveau devant Lui.
Passons sur l’analyse niveau CM1 de la Malherbe, au ras des pâquerettes la journaliste, un modèle du genre collabo, et intéressons-nous aux phrases cultes du persécuté. C’est à 6’17, après la multirediffusion du drame, que l’interview commence. Accrochez vos ceintures de sécurité parce que là, en matière d’inversion accusatoire, on va aller très loin et très haut !
Finky à 6’37 : « L’homme barbu, qui est le plus vindicatif, c’est lui – il est clairement pas un petit Blanc, vous le reconnaîtrez avec moi –, c’est lui qui me dit “elle est à nous la France”. »
Alors qu’elle est à Finky et ses amis.
« Imaginez ce que ça signifie ! Moi je ne veux pas faire une longue exégèse de cette phrase, il me dit lui, qui a quand même les apparences, il me dit à moi juif “la France est à nous”, et c’est une menace qu’il adresse... pas exclusivement aux juifs me semble-t-il. »
Les cathos avec nous (les juifs) pour bouter les musulmans hors de France ! C’est ça, le message même plus crypté du philosophe qui cache de plus en plus mal l’agent sioniste. National-sioniste pour être précis. Et alors là, puisque Finky commence à s’énerver, comme toujours, il lâche une de ces perlouses inconscientes dont seuls les innocents aux mains sales ont le secret :
Apolline : « Mais elle est de fait aussi à lui [la France]... Comment on fait ? »
Finky : « Non écoutez je suis désolé moi la France n’est pas à moi. Je veux dire j’ai jamais dit que la France est à moi, j’ai jamais dit que la France était aux juifs... Les juifs sont en France, d’après Pierre Manent dans son très beau livre, ils y tiennent une place éminente... »
« La France n’est pas à nous » mais nous y tenons « une place éminente ». Éminente ? : « Qui est au-dessus, remarquable, prépondérante, racée, haute », dit le dico... Façon de dire c’est à nous quand même.
La traduction de Finky est légèrement tordue (à 7’63) :
« Il [l’islamiste] est en train de dire “nous sommes le grand remplacement et tu vas être le premier à le payer” ! »
La suite est tout simplement une accusation gratuite doublée d’une inversion accusatoire :
« Les autres c’est plutôt l’antisionisme basique d’une certaine extrême gauche et puis peut-être le discours soralien de haine pure. »
Où il va chercher tout ça ? Dans une brochure du CRIF ? Finky a-t-il oublié cette « haine » qu’il voue à la France dans son interview de 2005 dans Haaretz ? Visiblement, certains ne l’ont pas oublié(e). Heureusement, Finky a le droit lui de haïr, sa haine est bonne et celle des autres mauvaise. On savait depuis Dieudonné qu’il y avait deux poids deux mesures (2P2M), on sait désormais avec Finky qu’il y a deux haines, la bonne et la mauvaise. La haine sioniste est bonne, la haine antisioniste mauvaise, c’est simple, non ?
Un peu d’histoire de l’antisémitisme à 8’38 :
« Y a pas dans l’antisémitisme européen une rhétorique qui dit “Dieu va te punir”, non. Nous sommes peut-être pour les antisémites à l’ancienne les meurtriers du Christ mais on nous dit pas “Dieu va te punir”. Donc c’est Allah en l’occurrence qui parle. »
Et un distinguo important à 9’13 :
« Il faut comprendre une chose, nous n’assistons pas au grand retour des années 30, qu’on arrête avec ça. Parce que nous ne sommes plus traités de “sales juifs”... J’ai dit que c’était un islamiste et Yassine Belattar je crois a dit que voilà, j’attise la haine, etc., alors que j’énonçais une évidence. »
« L’antisémitisme d’aujourd’hui est devenu un antiracisme »
On ne va pas tout recopier bêtement, c’est un peu lassant, mais Finky raconte sans exagérer qu’il a été sauvé du lynchage par les CRS qui étaient – heureusement – sur place. On imagine ce qu’aurait été notre semaine si Finky avait été lynché en place publique : deuil national de 666 jours, destructions des 42 000 églises et chapelles de France, crucifixion publique de Soral et Dieudonné, représailles atomiques sur Gaza, diffusion de Shoah de Lanzmann en boucle sur toutes les chaînes pendant un an, cours annulés pour les 12 millions d’élèves en France pour qu’ils aillent à pied à Auschwitz, remplacement immédiat de Macron par Attali, Patrick Liste Noire Cohen qui prend le ministère de l’Information, Aphatie directeur de cabinet, BHL à la Défense...
Merci donc aux Gilets jaunes salafistes manipulés par le renseignement intérieur et le Mossad de ne pas avoir lynché Finky !
- Mais qui m’a foutu cette journaliste ?
Ensuite Apolline, qui n’est pas un halogène, repose la question des « années 30 » à Finky qui est prêt à lui en retourner une. Il lui explique que le fascisme (des années 30) est mort, mais que l’islamo-fascisme a pris le relais. Décidément, y a toujours un isme pour contrarier les juifs, pourrait-on dire. Mais pour Finky, ce fascisme 2.0 est « beaucoup plus inquiétant » car le premier, « on pouvait se mobiliser contre lui et d’une certaine manière il est culpabilisable ». Ben oui, avec la Shoah. Alors que les musulmans, n’ayant pas commis de Shoah, on ne peut pas les culpabiliser comme les chrétiens européens ! Sans oublier, et ça Finky ne le dit pas, qu’entre juifs et Arabes, la persécution n’est pas du bon côté...
Finky ne fait que confirmer nos analyses, il devrait tomber pour « antisionisme » mais pour lui, la justice est en panne. Pour nous, elle tourne à plein régime.
Quand Finky cite Bernanos qui écrit que « Hitler a déshonoré l’antisémitisme », cette pauvre Apolline, programmée à l’antifascisme de pacotille, estime « que presque vous pardonnez l’antisémitisme de Bernanos » (à 13’29). La journaliste ne comprend pas tout ou fait semblant d’être bête. Elle reste bloquée sur l’antifascisme des années Dray-BHL-Finkielkraut, ces maîtres-chanteurs des années 80, celles de l’antiracisme et de la haine des Français. Avec un journaliste plus cultivé, le débat eût été plus intéressant.
« Cet antisémitisme-là vous pouvez le combattre en invoquant la mémoire. En disant mais regardez ce qui s’est passé ! Il est très difficile de résister. »
Finky admet donc que la Shoah est un outil de censure politique et donc de conservation du pouvoir. Il poursuit :
« Mais l’antisémitisme actuel vous invoquez la mémoire et qu’est-ce qu’ils vous répondent ? Qu’est-ce qu’ils vous répondent : eh ben que les juifs en Palestine font exactement la même chose. Et que c’est au nom de la mémoire qu’ils vont si vous voulez accabler les juifs d’aujourd’hui parce que c’est un holocauste que vivent les Palestiniens. C’est ça, nous sommes racistes du fait de notre souci d’Israël devenu aux yeux de certains État criminel et même génocidaire. Et donc on est beaucoup moins bien armés pour combattre une haine de ce type parce qu’elle est pleine de bonne conscience si vous voulez. L’antisémitisme d’aujourd’hui est devenu un antiracisme. »
Eh oui, c’est à double tranchant le coup de la mémoire. Et le sionisme est bien un racisme, selon la définition d’une majorité de pays au sommet de Durban en 2001.
Finky enchaîne avec la gauche française qui soutient selon lui ce nouvel antisémitisme, à savoir La France insoumise et Aude Lancelin, qu’il dénonce à la vindicte des médias. Lancelin avait osé cela au moment de l’après-midi de Cristal :
Le point de vue de David Libeskind, avocat et cofondateur de Robes noires et gilets jaunes sur la pseudo-affaire Finkielkraut, montée en épingle par un gouvernement aux abois pour détruire un mouvement social historique. Il y a encore de la grandeur dans ce pays. #ActeXIV pic.twitter.com/Yv78SndsfW
— Aude Lancelin (@alancelin) 17 février 2019
Finky s’en prend aussi à Thomas Guénolé, qui a pour sa part tweeté :
#Finkielkraut Je déplore que divers comptes Twitter m'attaquent en déformant mes propos. J'ai dit :
1) Je condamne les insultes envers Alain Finkielkraut.
2) Il a répandu la haine en France pendant des années.
3) Compte tenu de (2), je n'irai pas jusqu'à le plaindre.
Je maintiens.— Thomas Guénolé (@thomas_guenole) 17 février 2019
Il faut un certain courage dans la France d’aujourd’hui (ou ce qu’il en reste) pour parler à contre-courant. Guénolé et Lancelin, qui n’ont rien d’antisémites convaincus, ont eu ce courage. Ils sauvent l’honneur de la profession. Finky les vise personnellement à 17’22 :
« Il y a dans l’intelligentsia une fraction, minime mais très active si vous voulez, qui pratique systématiquement l’incitation à la haine antiraciste à l’égard des juifs. Et moi j’ai pas envie de porter plainte mais je suis beaucoup plus touché par ce genre d’attitude, par ce qu’elle signifie, et c’est s’il y a des gens comme ça des Aude Lancelin, des Thomas Guénolé etc. qui se multiplient, les juifs auront vraiment envie de partir. »
On n’a donc pas le droit penser ce qu’on veut en France. C’est Finky et sa communauté de lumières qui décident de ce qu’on peut dire. Comment quelqu’un qui se dit philosophe peut oser dire ça ? C’est la négation même de la philosophie !
Ensuite viennent les questions sans intérêt de Laurent Neumann, qui parle de la congruence entre les trois antisémitismes, le « soralien » d’extrême droite, l’antisémitisme d’extrême gauche et l’antisémitisme islamiste... Ça en fait du monde contre le noyau dur, si en plus on ajoute les Gilets jaunes qui sont, on l’imagine, de grands antisémites au fond de leur inconscient !
Du grand n’importe quoi à la Kepel, des amalgames incohérents, le niveau zéro de l’analyse politique. Le problème des débats télés n’est pas qu’ils soient en majorité contrôlés par des sionistes à travers leurs commissaires politiques omniprésents (prouvez-nous le contraire !), mais qu’il le soit par des sionistes de bas niveau. Rendez-nous Herzl ! Faire interroger Finkielkraut par Neumann... Pourquoi pas Cohen et Haziza ? Restez en famille, les gars, mais faites un peu gaffe à la consanguinité ! Ça commence à se voir et les Gilets jaunes, malgré la police de Castaner qui vise les yeux, sont en train de les ouvrir...
Pour les courageux qui auraient été plus loin que la 18e minute, merci de nous recopier en commentaires les phrases les plus intéressantes, qu’on pourra repiquer comme des gousses d’ail dans nos rôtis futurs. Le mot antisémitisme, avant même la mi-temps de cette mascarade, a été prononcé tellement de fois qu’il nous a donné la nausée.
L’antisémitisme, c’est vraiment nauséabond, et là-dessus, on peut dire que TOUS les Français, toutes classes politiques et toutes obédiences confondues, sont d’accord !