François Fillon s’adressait en vidéo ce jeudi 20 avril 2017, avant d’aller en plateau sur France 2 affronter le duo Pujadas-Salamé, aux Français d’Israël qui étaient réunis en meeting à Tel-Aviv par le député des Français de l’étranger Meyer Habib, qui représente le comité de soutien au candidat LR.
Morceaux (cacher) choisis.
« D’abord je voudrais dire à tous nos compatriotes juifs, qu’ils vivent en France, en Israël ou ailleurs, qu’ils ont toute leur place dans la communauté nationale. Nous partageons les mêmes valeurs, la même histoire, le même idéal. Notre pays doit beaucoup aux Français juifs, qui ont toujours assumé avec brillance et courage le rôle qui leur revient dans notre destin national et dans notre aventure républicaine. »
« Je veux vous dire que je serai toujours d’une inflexivilité totale avec toutes les formes d’antisémitisme. Quant à vous Français ayant choisi de vivre en Israël, sachez que les liens qui nous unissent, qui vous unissent à la France sont des liens indestructibles. »
« Israël est et restera une amie, une alliée. Président de la République, je ne transigerai jamais sur la sécurité d’israël. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou m’a téléphoné pour me féliciter au lendemain de ma victoire à la primaire de la droite et du centre. Nous entretenons depuis longtemps une relation solide, basée sur la confiance mutuelle et sur un dialogue franc. La paix entre Israéliens et Palestiniens est pour moi une priorité. »
« Je réorienterai notre politique étrangère en cherchant à mettre en place des alliances internationales efficaces pour contrer l’essor de l’islamisme qui est aujourd’hui une menace majeure pour le monde entier, et en luttant de manière impitoyable contre son financement. »
« Français d’Israël, vous êtes l’un des innombrables visages de la France. Mes chers amis, pour faire triompher notre projet pour la France j’ai besoin de vous, j’ai besoin de votre engagement, j’ai besoin de vous tous. »
- François et Meyer sont deux bons Républicains
Analyse sommaire du discours de François Fillon
Déjà, dans la première phrase, attention à bien lire « je voudrais dire à tous nos compatriotes juifs... qu’ils ont toute leur place dans la communauté nationale » et pas « toute la place dans la communauté nationale », ce qui est très différent.
Ceci étant dit, le candidat LR à la présidence de la République rappelle les liens forts qui unissent Israël à la France. On ne sait quels sont ces liens, même si le candidat cite par exemple des personnalités du milieu culturel. Sont-ce des liens politiques spéciaux, basés sur des traités secrets, ou tout simplement les traités habituels avec tous les pays amis de la France ? Il semble qu’il y ait là un petit point de détail à éclaircir. On attend, sans faire de compétition communautaire, le discours de François Fillon aux chrétiens d’Orient ou aux Français musulmans d’Afrique pour voir de quels liens il peut s’agir.
Quand Fillon déclare que « notre pays doit beaucoup aux Français juifs », de quelle dette s’agit-il ? Est-ce de la préférence communautaire ou juste une formule de politesse ? Notre pays doit-il la même chose aux Français de confession musulmane, par exemple ? On ne peut certes pas développer tous les points évoqués dans un petit discours de 4’55, mais un éclaircissement aurait été là encore du meilleur aloi.
Chaque candidat est prêt à tout promettre à tout le monde, à tous les groupes d’électeurs, mais certains groupes semblent avoir un poids plus important que les autres, et pas forcément en termes d’effectifs. On en veut pour preuve cette espèce de mantra qui oblige les candidats récents – de Nicolas Sarkozy à François Hollande en passant par Manuel Valls et Emmanuel Macron – à ne pas transiger « avec la sécurité d’Israël ».
En quoi cela concerne-t-il les élections franco-françaises ? Quel est le rapport entre la sécurité de l’entité israélienne et la présidence française ? Quels sont les intérêts français en Israël ? Ou alors les intérêts israéliens en France ?
En attendant d’hypothétiques réponses à ces questions légitimes, des lecteurs et des électeurs se demandent qui est le candidat d’Israël entre Macron et Fillon. Il semble que Fillon tienne la corde, puisque Macron commence à être attaqué par la presse communautaire juive. Lemondejuif.info a ainsi rappelé ce 9 avril 2017 les propos du candidat d’En Marche ! sur le Forum Radio J :
« Je désapprouve les politiques belliqueuses lorsqu’elles contreviennent au droit international. Je pense que la politique menée aujourd’hui par Netanyahu n’aide pas à pacifier le sujet et n’est pas de nature à stabiliser la sécurité collective »
Son secrétaire général, le député Richard Ferrand, avait été attaqué pour avoir versé 2 000 euros sur sa réserve parlementaire dans le but de financer l’Association France Palestine Solidarité, qui serait, d’après le site communautaire, « impliquée » dans le boycott des produits israéliens.
Dernière chose qui ne passe pas, le ralliement de Najat Vallaud-Belkacem, considérée comme une pasionaria islamiste, à Emmanuel Macron, avec ses cours d’arabe à l’école...
« L’imposteur Macron, qui a appartenu au gouvernement Hollande et ne s’en est jamais repenti, sera le fossoyeur de la France s’il est élu, car il compte mettre en remplacement de l’actuelle ministre une islamiste convaincue »
Fillon aurait donc les faveurs du lobby sioniste en France à trois jours du premier tour.