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Eugenio Merino, un artiste pas comme les autres...

Les artistes, du moins ceux qui ne se conforment pas au pouvoir, n’ont pas la cote dans les démocraties occidentales. Après l’artiste chinoise Ko Siu Lan censurée à Paris, le sculpteur catalan Eugenio Merino subit la colère d’Israël à cause de deux de ses dernières œuvres.

La première représente un pistolet mitrailleur de type Uzi, fabriqué en Israël, qui se transforme en chandelier à sept branches, un des symboles du judaïsme et de l’État sioniste.

La seconde, la plus critiquée, représente trois hommes en prière : un musulman courbé sur un tapis, à genoux sur son dos un prêtre catholique, sur ses épaules un juif debout.

Madrid (Agences) – L’ambassade d’Israël à Madrid a publié un communiqué soulignant son rejet des oeuvres que l’artiste catalan Eugenio Merino présente sur le stand de la galerie AND à la manifestation culturelle ARCOmadrid. Concrètement, elle expose son dégoût pour l’oeuvre intitulée Escalier vers le ciel, qui montre trois croyants (un musulman, un curé et un juif) priant empilés l’un sur l’autre.

L’ambassade israélienne considère que l’oeuvre de Merino comporte « des éléments insultants pour les Juifs, les Israéliens et certainement pour d’autres. » « Des valeurs comme la liberté d’expression ou la liberté artistique servent parfois de simples déguisements pour les préjugés, les stéréotypes ou de la provocation pour le plaisir de provoquer, » affirme-t-elle. Elle signale également qu’un message « offensant n’est pas moins douloureux quand ils se prétend être une oeuvre artistique. » « Nous considérons que nous sommes devant un de ces cas et nous sommes conscients que ce type de provocation a du succès, c’est précisément pourquoi le bon sens ne peut les laisser sans réponse, » dit-elle.

Il y a toujours le problème de où on met l’un [des personnages] et où on met l’autre, et il faut trancher, » explique Merino. Après avoir pris connaissance de la réaction d’Israël, Merino a affirmé que son oeuvre représentait une « image positive » et que « celui qui veut la voir comme négative, c’est son problème. » L’artiste dit ne pas être « antisémite » et se consacrer uniquement à l’art. « Je me consacre à l’art et j’accepte qu’on pense ce qu’on veut. J’ai réalisé en tout cas une pièce qui est censée parler de l’unité des religions et de l’alliance des civilisations.

Dans le même ordre d’idée, il explique qu’avec la religion il y a toujours « problème » et il précise avoir essayé d’être « respectueux au maximum. » « J’accepte leur critique mais ils doivent accepeter mon travail, » déclare l’artiste qui considère que son oeuvre n’est pas « agressive » parce qu’elle a un « air certain de religiosité. » « Il y a toujours une opinion ou une interprétation que je ne peux pas contrôler. Ce que les autres pensent dépend de nombreux éléments que je ne peux contrôler, comme le lieu où ils ont vécu. La lecture de l’oeuvre est très claire : c’est une tour où les trois grandes religions collaborent pour arriver à une même finalité. La même finalité est Dieu, » explique Merino qui admet que « toute cette polémique » ne l’intéresse pas.

« Elles ont en commun un ensemble de livres et de prophètes qu’elles partagent, et j’ai simplement proposé une alliance et l’acceptation de toutes les valeurs des uns et des autres, » déclare l’artiste pour qui la provocation « est en toute oeuvre d’art. »

En ce qui concerne une autre oeuvre, installée aussi dans la galerie ADN et dans laquelle apparaissent un candélabre et une mitraillette, il reconnait qu’elle est peut-être un peu « plus agressive. » Mais dans le fod, elle parle aussi de paix, » insiste-t-il. « La mitraillette est un Uzi, une mitraillette israélienne. Je propose une vision où les éléments sont recyclés pour être transormés en quelque chose d’autre qui ne tue pas, » explique-t-il. « Je peux accepter qu’on me dise que mon travail n’est pas exactement ce qu’il parait être, mais en fin de compte ce que j’ai dit, c’est ce que j’ai fait, et c’est ce qu’elle est, » conclut-il.

Les médias dominants de l’hexagone, qui avaient mené une campagne hystérique à propos des caricatures de Mahomet, se taisent… comme toujours quand l’État d’Israël est en cause. La Croix est le seul quotidien qui a publié la dépêche AFP, mais sans commentaires.

 






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