La France a toujours été un pays d’artistes. C’est ce qui fait notre force, et aussi notre charme. Aujourd’hui, en 2015, où en est la création nationale, qui sont ses fers de lance ? Égalité & Réconciliation a rendu son verdict, et délivré ses Sionars de l’Art, en toute indépendance. Et en toute objectivité, bien entendu, à l’instar de nos confrères des médias fréquentables.
Sionar du meilleur dessinateur : Joann Sfar
- Joann arbore un tee-shirt engagé
Parti de Charlie Hebdo juste avant le massacre, le flair commercial de Joann ne se dément pas : auteur de plusieurs livres sur le chat du rabbin (mais pas le chien de l’imam ni la bonne du curé), ainsi que l’heureux producteur via la Chine des figurines de Petit Vampire, Joann dessine aussi mal qu’il vend bien. Savoir reconnaître des antisémites dans les bistrots n’est pas le moindre de ses talents. Parfois, il délaisse la plume du dénonciateur pour la caméra, puis la caméra pour le pinceau, et refait Chagall ou Bonnard à sa guise, à son niveau, médiocre et léger. Donnant espoir à tous les besogneux, qui peuvent ainsi toujours croire à la fortune : comme Joann, je veux vendre une série de 31 planches originales pour 571 000 euros ! Hélas, tout le monde ne dispose pas de la carte Gold, qui permet d’entrer dans les médias à sa guise, sans craindre la moindre critique. Pas étonnant que Joann suscite autant de jalousies et de convoitises !
Sionar de la meilleure dessinatrice : Catherine
- Résistante dans l’âme, la téméraire Catherine se moque avec talent du pouvoir fasciste
Surnommée Catherine Meurisse, la grosse découverte de Charlie Hebdo a échappé au massacre grâce à un opportun retard le jour J. La Cath pas catho donne ses lettres de noblesse à la BD française, et à l’humour irrévérencieux. Jugez vous-mêmes : jamais avare d’une pitrerie sur le pape ou Marine Le Pen, elle a illustré en 2009 les grands textes de l’humaniste Philippe Val (auteur de plusieurs traités de savoir-vivre à l’usage des très jeunes générations), et ceux de Richard Malka, l’irrésistible avocat des faibles et les écrasés, play-boy dont les jeunes sont fous. Et sa série Elza (un croisement de Reiser et du petit Nicolas de Sempé à la sauce cucul), scénarisée par Didier Lévy, cartonne. Du coup, Cath est partout : Libé, Télérama, Okapi, Wapiti… Et Rivarol, qu’est-ce qu’ils attendent ?
Sionar du meilleur réalisateur : Alexandre Arcady
Prenez Coppola, Scorsese, Lucas, Spielberg, Malick, Fincher, mélangez, et vous obtenez… Arcady ! Enfin, presque. Tout un peuple attend le film d’Alex sur la tuerie de la supérette casher, que la totalité des 13 millions d’élèves devra aller voir. Un succès phénoménal. Et le lendemain : interro de shoah surprise !
Sionar de la meilleure réalisatrice : Céline Sciamma
- Inséparables, même à l’eau froide, Céline et Adèle symbolisent la synergie du cinéma français de demain
Le film qui l’a fait connaître, Naissance des pieuvres, est la « plongée dans l’éveil au désir et à la sexualité de trois jeunes filles » (Allociné). Céline « parraine » la jeune actrice Adèle Haenel, qui joue dans L’Apollonide : souvenirs de la maison close, une œuvre d’art avec Esther Garrel, qui incarne une prostituée. Un thème inépuisable.
Sionar du meilleur chanteur : Raphaël
Auteur compositeur de l’inoubliable Patriote, la chanson où il chante, avec une grâce sans nom, « J’ai comme une idée qu’il faut que j’te dise/Cette France, hé bien moi, j’la méprise », Raphaël sait aussi jouer la comédie, par exemple pour Benchetrit ou Klapisch. Sa palette ne semble pas avoir de limites.
Sionar de la meilleure chanteuse : Philippe Katerine
Cet homme à femmes a partagé la vie de, tenez-vous bien, Helena Noguerra, Jeanne Balibar, et Julie Depardieu, trois génies. Son œuvre, torrentielle, ne peut se résumer en quelques mots, forcément plats. Mais en gros, il conserve la merde qu’il produit, pour le plus grand plaisir des médias de gauche, en admiration devant leur propre admiration.
Sionar du meilleur présentateur télé : Cyril Hanouna
- Juif essayant d’arnaquer un Arabe (1948)
Tout a été dit sur Cyril : quand on rassemble autant de talents (culture riche, diction parfaite, humour raffiné), même la jalousie baisse les bras. Sous-payé sur D8 (105 000 euros/mois), on prie le dieu Netanyahu pour que Cyril remplace un jour l’endive de Caunes au Grand Journal de Canal+, si l’émission existe encore, et si la chaîne existe encore.
Sionar de la meilleure présentatrice télé : Marie Drucker
Marie, ce sont les hommes (dans l’ordre Marc Lévy, François Baroin, Matthieu Pigasse, Gad Elmaleh et Cyril Lignac, pour les plus connus) qui en parlent le mieux. Regardant toujours la caméra de face, évitant un profil dangereux, la nièce de Michel, doublure visage de Gwyneth Paltrow en France, fait des ravages dans les foyers. Son émission sur RTL, que personne n’écoute par respect, renferme des trésors d’intelligence.
Sionar de la meilleure chroniqueuse télé : Yann Barthès
Yann est peut-être la plus grande découverte du siècle en matière de télé. Cheveux courts et idées courtes, Yannette reçoit les personnalités en smoking, tout en se moquant des convenances. Lorsqu’elle a reçu le pape, et qu’il a refusé de la marier en direct avec son mec, la vilaine n’a pas hésité à lui cracher dessus ! Une force de conviction qui force le respect et qui rappelle Catherine, elle aussi en guerre contre le Vatican.
Sionar du meilleur animateur radio : Patrick Cohen
- Avant de prendre l’antenne de Radio Israël, Patrick s’éclaircit la voix avec un brocoli casher
La voix chaude, l’œil de velours, les joues de hamster, Patrick séduit la ménagère de moins de 50 tonnes, chaque matin sur Inter, quand c’est pas la grève. La bande de branleurs du service public, armée mexicaine surpayée et en sureffectifs, fera qu’un jour la pépite talmudique partira vers d’autres cieux. On pense à l’animation du stand casher de l’Intermarché de Pithiviers (houmous, caviar d’aubergines, pain azyme). La Maison de la Radio ne sera alors plus qu’un gigantesque mur de lamentations.
Sionar du meilleur polémiste : Eric Zemmour
Depuis son carton du Suicide français, on entend moins parler du partouzard fou. C’est vrai qu’au bout d’un moment, on sait déjà par cœur ce qu’il va dire, et ça tourne un peu en rond. On lui suggère de faire une sortie étonnante pour repasser devant Todd dans les médias, du genre « les juifs sont partout », ou « les grands escrocs sont en Israël ». C’est comme ça qu’on aime notre Riton national !
Sionar du meilleur sociologue : Pierre-André Taguieff
Taguieff, qui veut dire « tag antisémite » en russe, a sacrifié sa popularité sur l’autel de l’exigence de la recherche universitaire. Si peu de Français lisent ses livres, c’est par une sorte d’infini respect, mêlé de crainte. Cet historien des idées du CRIF se bat courageusement depuis un demi-siècle contre la Bête Immonde, et tous les deux sont toujours curieusement vivants. Tout ce cirque risque de finir devant une bonne bière.
Sionar du meilleur romancier : Marek Halter
- Marek porte les Tables de la Loi avant de réapparaître 2700 ans plus tard dans le ghetto de Varsovie
Survivant des cinq camps de la mort polonais répertoriés (Chelmno, Belzec, Sobibor, Treblinka et Auschwitz) après avoir lui-même dynamité le Krematorium IV de Birkenau et abattu 200 SS armés jusqu’aux dents en octobre 1944, Marek, alors âgé de 7 ans et demi (un record mondial toujours pas battu), soulève le ghetto de Varsovie en 1943 et lance victorieusement ses chars contre Guderian sur le front de l’Est fin 44. Depuis 1945, il bénéficie d’une retraite bien méritée financée par l’État français, tout fier de tenir un héros mondial.
Sionar du meilleur humoriste : Gad Elmaleh
Sans ouvrir la bouche, Gad peut faire exploser de rires une salle d’employées du tertiaire qui ont payé plein pot car elles ignorent Billetréduc, le système qui remplit à coups de morts-de-faim. Quand il ouvre la bouche, on entend – au milieu des cris de femmes – hurler les humoristes moins connus qui ont travaillé pour lui sans le savoir.
Sionar de la meilleure humoriste : Bérengère Krief
- La joie communicationnelle de Bérengère Crif
C’est la drôlette du moment : mise en exergue par le site du Centre Communautaire de Paris qui recense les « étoiles du rire juif », Bérengère sait mélanger avec un art consommé de l’équilibre les vannes de fion et les vannes de cul. Très appréciée à Canal+, qui voit en elle une sorte de grosse conne vulgaire assumée, comme Adèle Exarchopoulos mais en moins chiante, on la verra peut-être un jour animer un show bourré de gros mots : C la Teuf dans ma Teuch !
Sionar du meilleur patron : Matthieu Pigasse
Punk et cool, Matt épate le tout-Paris avec son insouciance de jeune milliardaire qui se torche chaque soir avec sa danseuse Le Monde. Ah, si les petits patrons courtauds et rougeauds de la CGPME aux costards mal coupés pouvaient tous être aussi smart !
Sionar du meilleur journaliste : Nicolas Domenach
Evadé d’un camp, Nicolas est tout heureux de proposer à ceux qui ne lui ont rien demandé ses analyses frappées du coin du bon sens sioniste. Espèce d’Aphatie sans l’accent, l’écouter est une joie sans cesse renouvelée : désormais, après avoir supporté Wizman en plateau (une épreuve qu’on a du mal à imaginer), il côtoie les puissants et se rengorge comme un jars. Une sacrée leçon de déontologie et d’indépendance, et en clair s’il vous plaît !
Sionar du meilleur acteur : Gilles Lellouche
- Mécontent, Gilles appelle le Mossad parce qu’il a pas eu le rôle
Gilles, commissaire politique du cinéma français, c’est bien simple, vous le verrez toujours à côté de l’acteur qui monte, ce qui fait que lui aussi, mécaniquement, sera toujours un peu l’acteur qui monte, et qui descend aussi, le temps de remonter sur un autre cheval. Parasite, mais presque.
Sionar de la meilleure actrice : Elsa Zylberstein
Peut-être la plus grande actrice de tous les temps, malheureusement snobée par les réalisateurs non sémites (il en reste encore, malheureusement), et aussi les sémites, qui préfèrent ne pas la surexposer. Elsa, c’est la grâce incarnée, les ongles longs, un visage inoubliable à la Jenifer Aniston, l’actrice américaine de série B qui n’arrive jamais à garder un mec. Elsa, c’est le contraire : c’est elle qui prend, et qui jette. Du coup, sa mecographie dépasse de loin sa filmographie.
Sionar du meilleur mannequin : Alma Jodorowsky
- Alma ponce un vieux meuble avec sa tête
Alma a eu le talent d’être la petite-fille d’Alejandro Jodorowsky, que tous les fans de BD de SF connaissent, surdoué qui a fui avec sa famille les pogroms ukrainiens dans les années 30. Sinon Alma est la it-girl du moment. Ça veut dire quoi ? Eh bien qu’elle sait à peu près rien faire, mais qu’elle le montre partout. Indispensable.