Il y a bien eu un moment dans ma vie où toutes les pubs m’insupportaient ; je trouvais scandaleux et même insultant cette rhétorique vulgaire à laquelle ont recours les publicitaires. Il y a même eu un moment où j’ai pensé quitté la ville pour la campagne, afin de retrouver un espace un peu moins engorgé par toute cette pollution. Puis j’ai compris que les pubs me dérangeaient car elles éveillaient en moi un certain désir. À partir de ce jour, elle ne m’ont plus dérangé. Je ne les vois même plus, et lorsque je les regarde, elles me font rire tellement elles sont stupides, toutes, sans exception.
Le point, selon moi, est le suivant :
Éliminer tous ces appels à la consommation ou les réguler ne règleraient pas le problème. Les pubs fonctionnent car elles répondent à un certain désir. Éliminer ce désir en en prenant conscience et les pubs perdront toute efficacité. Il est erroné de croire que la tentation vient du dehors. C’est d’ailleurs avoir une bien piètre opinion de l’homme et de sa liberté que de penser que quelques affiches peuvent guider le destin d’un homme. Une simple prise de conscience permet d’annuler leur efficacité. Je ne crois pas à l’idéologie. Ce concept n’est encore et toujours qu’un moyen, pour l’homme faible, de placer la responsabilité et la faute hors de lui. Il sert parfaitement au déni fétichiste, par lequel l’homme se dit :"Je sais bien, mais quand même..." Somme toute je crois que le concept d’idéologie est le concept idéologique le plus pernicieux puisqu’il implique et suggère une certaine forme de déterminisme. Tout individu peut s’excuser et se déresponsabiliser en disant que ce n’est pas de sa faute, que c’est la faute de l’idéologie, tout en continuant de se laisser aller à ses penchants les moins louables.
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