Etant donné qu’ils demandent de mobiliser à la fois des forces terrestres, navales et éventuellement aériennes, les exercices amphibies de grande ampleur ne sont pas simple à organiser à cause des contraintes opérationnelles et le manque, parfois, de compatibilité avec les agendas des unités susceptibles d’y être engagées.
Ainsi, un exercice amphibie aussi important que peut l’être, par exemple, Emerald Move, ne peut être organisé qu’environ tous les 16 mois. Aussi, quand une occasion se présente, mieux vaut ne pas la laisser passer. Et c’est notamment le cas avec les manoeuvres américaines appelées Bold Alligator, qui se dérouleront du 24 janvier au 13 février.
Et cela d’autant plus que cet exercice sera le plus important entraînement amphibie de ces dix dernières années outre-Atlantique. L’US Marine Corp et l’US Navy mobiliseront à cette occasion pas moins de 20.000 hommes, le porte-avions USS Enterprise et son groupe aéronaval ainsi que 4 LHD.
Ces manoeuvres auront, pour la première fois, une dimension internationale puisque les Royal Marines britanniques et le Korps Mariniers des Pays-Bas y prendront part, de même qu’un important contingent français, fort de 650 hommes.
En effet, le Bâtiment de Projection et de Commandement (BPC) Mistral doit appareiller, ce 9 janvier, de sa base navale de Toulon, pour rejoindre la côte Est des Etats-Unis afin de participer à cet important exercice.
Le navire de la Marine nationale a embarqué à son bord l’état-major amphibie de la force aéro-maritime française de réaction rapide (FRMARFOR), un groupe tactique du 21e Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa) de Fréjus (soit 372 marsouins), des éléments de la 6e Brigade légère blindée, 70 véhicules et 6 hélicoptères de l’Aviation légère de l’armée de Terre (ALAT).
Ce groupe d’action français (Task Group) oeuvrera au sein de la Force d’action américaine (US Task Force). L’exercice Bold Alligator mettra l’accent sur la planification et l’exécution d’une opération amphibie au niveau brigade dans un environnement de menace moyen.
A priori, il ne s’agira pas d’une démonstration des capacités actuelles dont disposent les éléments engagés dans ces manoeuvres mais de valider des innovations afin d’avoir une idée de ce qu’ils pourront réaliser à l’avenir dans le domaine des opérations amphibies.