Il n’y a pas si longtemps, les relations entre Moscou et Ankara étaient extrêmement tendues, notamment à cause du dossier syrien et du bombardier tactique Su-24 Fencer russe abattu en novembre 2015 par l’aviation turque. Depuis, il n’est plus question d’invectives entre ces deux capitales.
Par pragmatisme, la Russie et la Turquie, très critique à l’égard des Occidentaux, ont en effet opéré un rapprochement que l’on croyait impossible, du moins à court terme.
Alors qu’ils défendent des intérêts divergents en Syrie, ces deux pays ont négocié une trêve entre Damas et les rebelles syriens qui, en vigueur depuis 30 décembre, a l’air de tenir « à quelques exceptions près », comme vient de l’indiquer Staffan de Mistura, l’émissaire des Nations unies. Ce cessez-le-feu doit favoriser la tenue de négociations entre le régime et l’opposition syriennes à Astana (Kazakhstan).
Mais se rapprochement entre Moscou et Ankara va même au-delà des seules relations diplomatiques. Ainsi, le 29 décembre, pour la première fois, l’aviation russe a appuyé les forces turques et les rebelles syriens que ces dernières soutiennent dans leur offensive visant à chasser l’État islamique (EI ou Daech) de la ville d’Al-Bab, dans le nord de la Syrie.