Emmanuel Ratier est un journaliste, écrivain et archiviste infatigable. Animateur sur Radio Courtoisie et responsable de la revue confidentielle Faits & Documents, il a répondu aux questions du Bréviaire des patriotes au sujet de son récent ouvrage : Le Vrai Visage de Manuel Valls (éditions Facta, 2014).
Quel est l’enseignement principal à retenir sur la personne de Manuel Valls au regard de son parcours ?
Manuel Valls est un homme qui a réécrit sa propre histoire, celle de ses parents et celle de ses grands-parents. C’est une spécialité catalane où on raconte systématiquement n’importe quoi sur la révolution en Catalogne (appelée « la guerre civile » ailleurs en Espagne), où ce sont les anarchistes et les trotskystes qui ont dirigé en 1936-1937, se livrant alors aux pires exactions (meurtres de prêtres et religieuses, exhumation de corps exposés à la vindicte publique, etc.). Au prétexte d’être Catalan, on serait lavé de toute compromission.
Or, comme Catalan, ce qui est une vraie nationalité (ils auront leur indépendance dès que l’Allemagne en aura décidé ainsi, tout comme la Flandre), on était systématiquement anti-espagnol et donc automatiquement anti-franquiste (« Una, grande, libre » : là, ce qui compte, c’est le « una »), mais aussi dans le même temps ultra-catholique conservateur et grand bourgeois, d’extrême droite, voire noucentiste, le mouvement (pour lequel peu ont travaillé) fondé spécifiquement et exclusivement en Catalogne par Ortega y Gasset, Ramon Sunyer ou Eugenio d’Ors, qui n’étaient vraiment pas exactement des progressistes…
Pourquoi pensez-vous que les médias traditionnels persistent à présenter M. Valls comme un réfugié anti-franquiste issu d’une pauvre famille catalane ?
Parce qu’ils ne connaissent rien à l’histoire de la guerre civile espagnole. Comment peuvent-ils croire qu’un réfugié anti-franquiste (voir un « militant anti-franquiste » comme osait le dire il y a quelques années Patrick Poivre d’Arvor) ait pu quitter l’Espagne avec une bourse officielle en 1949 alors même qu’il fallait un visa jusqu’en 1954, systématiquement refusé aux familles comptant des anti-franquistes exilés dans leurs familles ? Comment croire que le père de Manuel Valls, qui a pourtant laissé des mémoires très précis, aurait pu, en tant qu’anti-franquiste, exposer en Espagne dans des expositions officielles ou s’acheter une propriété ? Comment se présenter comme fils de réfugié anti-franquiste alors que vos grands-parents ont failli être fusillés ou qu’ils ont été expulsés de leur journal le jour même du putsch anarchiste ?
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