Une bombe visant un autobus de touristes sud-coréens a tué au moins quatre personnes dimanche dans le Sinaï égyptien. Il s’agit du premier attentat contre des étrangers depuis que l’armée a destitué le président islamiste Mohamed Morsi.
L’attaque a été perpétrée au poste-frontière de Taba, une station balnéaire sur la frontière avec Israël. Elle a également fait 14 blessés. Elle n’a pas été revendiquée dans l’immédiat.
Le chauffeur égyptien figure parmi les morts, a annoncé le ministère de l’Intérieur. Il a ajouté que le véhicule transportait des « touristes coréens », mais sans donner de précision sur la nationalité des autres victimes.
La bombe a explosé à l’avant du bus alors que le chauffeur attendait au passage frontalier de Taba, a précisé le ministère de l’Intérieur. Le communiqué ne précise pas dans quel sens les touristes franchissaient la frontière entre Israël et l’Égypte.
Le haut de l’autocar jaune a été littéralement dévasté par la déflagration et l’incendie qui a suivi. Le porte-parole du ministère de la Santé, Ahmed Kamel, a précisé qu’il était impossible de reconnaître les corps.
Représailles
Les attentats sont devenus fréquents en Égypte depuis depuis que l’armée a destitué et arrêté M. Morsi le 3 juillet, mais ils ne visaient jusqu’à présent que les forces de l’ordre.
Ils ont été, pour la plupart, revendiqués par Ansar Beit al-Maqdess, un groupe jihadiste basé dans le Sinaï. L’organisation dit s’inspirer d’Al-Qaïda et assure agir en représailles à la répression sanglante menée par le nouveau pouvoir, dirigé de facto par l’armée, contre les partisans de M. Morsi.
Coup dur pour le tourisme
L’attaque de dimanche risque de pousser un peu plus l’économie de l’Égypte vers le gouffre. Le pays des pyramides et des célèbres spots de plongée de la mer Rouge est déserté par les touristes depuis la révolte populaire de 2011 qui a chassé le président Hosni Moubarak du pouvoir.
Aucun attentat n’avait plus visé des étrangers en Égypte depuis février 2009, quand une Française avait été tuée par l’explosion d’une grenade en bordure du souk de Khan el-Khalili, au cœur du Caire historique. Il s’agissait alors de la première attaque terroriste contre des Occidentaux en Égypte depuis 2006.