On a constaté dans les derniers jours de juillet et les premiers jours d’août une nouvelle dépréciation du cours du rouble par rapport au dollar. En termes nominaux, on a atteint des niveaux comparables à ceux de décembre dernier. Pourtant, il est clair que l’on n’est pas confronté à un problème de spéculation comme ce fut le cas en décembre 2014. Il est facile de comprendre ce qui se cache derrière cette dépréciation, mais plus complexe d’en comprendre les conséquences à moyen terme.
Rouble, dollar et pétrole
L’évolution des prix du pétrole (essentiellement l’indice BRENT) sur le rouble est indéniable. Ceci est dû à l’importance du pétrole dans les mécanismes budgétaires et financiers de la Russie et non à son poids dans la production. La part du pétrole dans les recettes fiscales de la Russie est effectivement importante.
Alors que les activités extractives (pétrole et gaz) et de raffinage ne représentent qu’environ 10% du PIB, on constate que le pétrole représente 1/3 des recettes budgétaires et le gaz environ 4%. Cela traduit bien le fait que la politique fiscale de la Russie a été basée sur la capture de la rente des hydrocarbures. Mais l’impact des hydrocarbures ne se limite pas aux seules recettes budgétaires. Les revenus des exportations provenant des hydrocarbures qui sont rapatriés en Russie sont importants dans la balance financière du pays.
Il convient de rappeler que la monnaie dans laquelle les contrats sont négociés est très largement le dollar des États-Unis, même si ces contrats peuvent être réglés dans une autre monnaie. La distinction entre la monnaie de contrat et la monnaie de règlement est une distinction courante dans le commerce international. Cependant, cela a une conséquence importante : quand le rouble se déprécie par rapport au dollar des États-Unis, les revenus en rouble et les recettes en roubles du budget augmente. C’est la raison pour laquelle, en période de baisse des prix du pétrole, il est logique pour les autorités russes de laisser le rouble se déprécier.