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Écologie ou emploi ? Sous la pression "verte", Center Parcs abandonne son projet à Roybon (Isère)

Préambule – Si des lecteurs peuvent se demander ce que cet article somme toute très local vient faire en actu brûlante, c’est parce qu’il s’agit d’un point crucial de l’économie politique de notre pays.

 

En effet, les deux plaques tectoniques représentée par les écologistes en mal de protection de la nature et les mairies en mal d’emplois et d’activité sont appelées à se heurter de plus en plus à l’avenir, générant des conflits comme celui de la ZAD de Nantes, avec ce 2e aéroport dont les habitants et/ou les squatteurs ne voulaient pas, à l’inverse des autorités économico-politiques de la région.

Une nouvelle sociologie humaine est en train de se dessiner dans ce que nos énarques parisiens appellent nos territoires, qui ne sont que la France périphérique, celle des campagnes et des petites villes, et qui est de plus en plus lâchée par l’État. On l’a vu avec le néolibéral Macron qui se fiche du résultat des élections municipales – où son camp n’a pas brillé – et surtout de ses habitants, qui sont vus de Paris tous des Gilets jaunes séditieux impossibles à réformer, c’est-à-dire à plier au néolibéralisme économique américain. Il y a 1000 ans d’histoire à effacer pour en faire de bons petits consommateurs de l’Empire...

Le bobo des villes (il est vrai soutenu par des écolos locaux, ne les négligeons pas) n’a pas les mêmes intérêts que le maire qui lui a besoin de revitaliser sa localité. On le sait, les écoles ferment, les bureaux de Poste rétrécissent, l’industrie périclite, seul le tourisme laisse une chance à ces endroits qui font la beauté de la France. C’est le cas de l’Isère, qui tente de transformer son « or blanc » (la neige et son économie) avec une diversification économique.

Certains Français veulent vivre tranquilles dans des endroits où ils sont nés ou qu’ils ont choisi, et d’ailleurs la parenthèse du confinement a poussé des milliers de citadins très solvables à une migration de l’intérieur, vers justement ces sites magnifiques dont le foncier est abordable. Ils viennent avec leurs moyens dans des lieux parfois délaissés par les jeunes locaux, mais ils viennent aussi avec leur double pouvoir, d’électeur et de contribuable. Ceux-là veulent vivre dans un environnement authentique, pas dans une France carte postale.

Pour 750 000 euros, ce qui est le prix d’un petit 3 pièces à Paris, un nanti peut s’offrir la Chartreuse du Glandier à Beyssac (Corrèze), un monastère de 16 000 m2.

 

 

Il semble, dans l’optique de la multiplication des conflits à venir, que l’exemple corse peut servir à la métropole. La Corse, pour des raisons qui lui sont propres, a sauvegardé son littoral, mais au détriment de son développement économique.

 

 

Si personne ne veut voir des champignons géants pousser comme à la Grande Motte, beaucoup de Corses ont dû aller chercher fortune hors de leur île.

 

 

L’équation est donc complexe entre emploi et écologie. Peut-on couper la poire en deux, et éviter que les Gaulois se foutent en permanence sur la gueule ?

– La Rédaction d’E&R –

 


 

La succession de recours déposés depuis 2010, principalement par des associations de défense de la nature et de protection du milieu aquatique, et la transformation, en 2014, du terrain en « zone à défendre » (ZAD), auront finalement eu raison de l’investissement. Le groupe Pierre et Vacances a annoncé mercredi l’abandon de son projet de domaine Center Parcs à Roybon en Isère, lancé en 2007.

 

Un projet de mille cottages

Le projet, d’un montant de 390 millions d’euros, prévoyait la construction dans la forêt de Chambaran de mille cottages, de commerces et de restaurants autour d’un espace aquatique, sous la forme d’une bulle transparente maintenue à 29 degrés avec piscines, toboggans et jacuzzis.

« Depuis plus de dix ans, des procédures judiciaires contestant les autorisations administratives ont fait obstacle à la réalisation du projet. L’autorisation de défrichement, indispensable à sa réalisation, [est] devenue caduque, et l’accès du site [est] bloqué par des zadistes occupant illégalement le terrain depuis 2014 », explique le groupe pour justifier sa décision.

Pierre et Vacances-Center Parcs, qui insiste sur son « engagement en faveur d’un tourisme responsable et durable », met en avant le fait que le projet de domaine « a reçu un soutien constant de toutes les collectivités locales pour ses qualités environnementales, ses retombées en termes d’emplois et de revenus ».

« Ce n’est pas de gaieté de cœur » que le groupe jette l’éponge, a commenté Gérard Brémond, président et fondateur de Pierre et Vacances. « Mais on était dans une impasse, c’était devenu inextricable entre l’occupation du site, les changements de réglementations, les autorisations pour les permis de construire, pour le défrichement, la loi sur l’eau, la préservation des espèces, et les lenteurs de la justice dans les différents stades, la cour d’appel, le tribunal administratif, le conseil d’État. Tout cela se superposait, c’était interminable », a-t-il résumé.

Lire l’article entier sur 20minutes.fr

 

 


 

Le groupe va donc développer son concept en Bavière et au Danemark. Les associations écologistes applaudissent, les maires voient 700 emplois directs et le double en emplois indirects partir à l’étranger.

L’article suivant a été diffusé le 21 novembre 2017 sur un site de BTP, évidemment favorable au projet du groupe Pierre et Vacances.

– La Rédaction d’E&R –

 


 

Initié en 2007, le projet de Center Parcs en Isère est destiné à s’implanter à Roybon, au sein du Massif des Chambaran, sur une parcelle de 150 ha. « Soit ½% du massif forestier », souligne Éric Magnier, directeur du développement chez Pierre & Vacances. Ce domaine piétonnier devrait accueillir 990 cottages de 54 à 170 m² habitables, plus de 30 activités de sport et de loisirs intérieurs et extérieurs dont un espace aqualudique, ainsi que des restaurants et des boutiques au Centre Village.

 

« Nos études de marché ont montré que le meilleur emplacement pour implanter un Center Parcs dans la région Rhône Alpes était dans le triangle Lyon/Grenoble/Valence, pour capter la clientèle lyonnaise, de Grenoble, de Chambery et du sud de la France », poursuit le dirigeant. Un avis partagé par le département Isère qui réagit alors très positivement à l’idée de rééquilibrer l’offre touristique jusqu’à présent essentiellement développée à l’est du département avec les stations de sports d’hiver. Ayant déjà manifesté son intérêt pour un dossier similaire, la commune de Roybon a été retenue fin 2007.

 

L’environnement pris en compte

« Pierre & Vacances a lancé ce projet avec l’objectif de répondre aux critères environnementaux les plus exigeants. Des engagements concrets en matière de performance environnementale sont précisément fixés dans les accords avec les collectivités locales partenaires et font partie intégrante du cahier des charges  », assure Éric Mégnier. Aussi, l’implantation des cottages et des équipements est étudiée en fonction d’études de l’écosystème menées pendant cinq ans et du recensement des espèces et habitats présents.

[...]

« Pendant la phase de construction, le déploiement d’une charte et d’une démarche “Chantier vert” garantiront le respect des zones sensibles, des habitats et des espèces à préserver, la limitation des pollutions des sols et des eaux du site, la consommation d’eau et d’énergie, la limitation des nuisances et des risques pour les ouvriers et les riverains, sans parler d’une gestion optimisée des déchets », énumère Éric Magnier.

Un coup de fouet pour l’emploi local

En phase d’exploitation, Pierre & Vacances évalue à 700 le nombre d’emplois créés. « 85 % d’entre eux seront des CDI et 63 % seront à temps plein », précise Éric Magnier. En marge de ces emplois pérennes et non délocalisables, il faut également compter les quelque 1 000 postes qui seront créés ou maintenus.

[...]

En plus des ressources fiscales annuelles de l’ordre de 2,85 M€ (hors redevances eau et assainissement et hors taxes d’urbanisme), le projet promet des retombées économiques locales estimées à 25,7 M€ : 19,5 M€ d’achats pour l’exploitation du parc et 6,2 M€ de dépenses de consommations des résidents à l’extérieur du domaine. Les producteurs locaux pourraient avoir leur part du gâteau grâce à la création de filières courtes favorisant les échanges commerciaux directs.

Lire l’article entier sur constructioncayola.com

L’économie verte, leurre ou réalité ?

 






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50 Commentaires

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  • #2500308

    Voilà une nouvelle qui me réjouit en ces temps plutôt moroses. Que des hommes et des femmes de bonne volonté aient encore assez de bon sens dans cette société qui a complètement perdu les pédales me réchauffe le coeur. Il y a en effet assez de m... de ce genre en France, assez de bétonnage qui rapporte toujours aux mêmes, laissez nos paysages tranquilles, cessez de faire de la France un "bronze-cul" au prétexte de créer des emplois (tout relatifs, d’ailleurs) ! Il y a d’autres façons bien plus nobles de relancer l’économie : remettre l’apprentissage dans l’orientation des jeunes au lieu de les pousser vers un bac qui ne vaut plus rien et ainsi relancer l’artisanat, sans parler des métiers d’aide à la personne ; à condition, bien sûr, de rémunérer correctement ces professions... Pour faire bref, on ne peut pas adorer Dieu et Mammon...

     

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  • #2500317
    Le 9 juillet 2020 à 16:36 par Bertrand Dudéclin
    Écologie ou emploi ? Sous la pression "verte", Center Parcs abandonne son (...)

    On massacre la nature depuis 40 ans sous prétexte "d’emplois " et pour que les bobos des villes puissent se dorer les fesses ! Ça suffit ! Yen a marre ! Leurs "complexes" de merde, avec boutiques et restos, après abattage des arbres et bétonnage, participent aux sécheresses récurrentes avec pleurniches sur le "réchauffement climatique" ! Et après, les cons votent écolo pour se donner bonne conscience !

     

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  • putain quelle bonne nouvelle !plein d’autres comme ça !merci les zadistes !

     

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  • que dire ? que dire ?
    « Avant d’être économique, l’aliénation est politique, le pouvoir est avant le travail, l’économique est une dérive du politique, l’émergence de l’État détermine l’apparition des classes ».

    pierre clastres, la société contre l’état

     

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    • Arrêtez avec vos classes, il y a toujours eu des "classes" mais on appelait ça des ordres : clergé, chevalerie, corporations (guildes).

      Ce n’est pas une question de classe ni même d’État, mais d’orientation (d’intention) spirituelle : le Pouvoir spirituel doit décider du Pouvoir temporel, c’est-à-dire l’organisation de la société concernée.
      C’est tout.

      Quelle est l’orientation spirituelle de ce Pouvoir actuel ? Le fond de l’histoire est religieux, désolé de le rappeler. S’en tenir aux classes c’est se limiter au pouvoir temporel, matériel, c’est ce que font les syndicats. Mais ils ne proposent pas de solution, or les philosophes depuis la nuit des temps, savent très bien que l’homme ne peut s’épanouir qu’en se fixant un but qui les dépasse, c’est donc la primauté de la transcendance qui doit être rétablie.
      L’ordre des classes suivra naturellement, car chacun est appelé à servir selon ses capacités, certains sont plus bagarreurs peut-être chevaliers, d’autres créatifs plutôt artisans, c’est naturel... mais il faut un guide. Il s’appelle Jésus, pas Marx. Bordel.

       
    • @ hajime
      je vous trouve bien catégorique et péremptoire !
      « qu’est-ce qu’il faisait dieu avant d’inventer l’homme ? »
      Samuel Beckett
      hajime* ? judoka ? karatéka ?
      cdlt
      * commencez

       
  • Cette société de loisir est un désastre pour la France. Ce sont des usines qu’il faut implanter et fabriquer des biens de consommation qui durent 20 ans comme autrefois. Mais ça personne n’en veut en France ! Pays en fin de vie : des entreprises industrielles profitent de la crise pour dégraisser ou quitter le pays ! On fait travailler les autres car on est soit disant riche !

     

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  • #2500541
    Le 9 juillet 2020 à 21:51 par Yves-Sans-Logement
    Écologie ou emploi ? Sous la pression "verte", Center Parcs abandonne son (...)

    Tous ces enculés te défendent pas ? quand tu te lances en agricole qui te défend ?
    Il te reste une seule structure qui t’appuie , la FNSEA
    Comment faire, mis a part le blabla internet ?
    Merci a tous ceux dont Laurent qui m’ont conseillé et merci aux JA
    On a qui nous autres ?
    la perma c’est pas viable , moi j’ai une famille a faire vivre des charges et des credit , qui ??
    Les écologistes vivent tous en metropole

     

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    • #2500753

      Les agriculteurs crèvent la gueule ouverte et personne ne fait rien



      https://www.facebook.com/cr.lozere/...




      En 1955, il y avait 6,3 millions d’agriculteurs en France
      On constate une baisse moyenne de 880 000 hectares par décennie entre 1960 et 2010 avec un record établi entre 1980 et 1990 où les surfaces agricoles ont diminué de 1,13 million d’hectares
      En 1990 on est 1.456.000 agriculteurs ... 2018 ...il reste 448 500 agriculteurs
      Avec 2 suicides par jours et on compte pas les faillite et saisi d’exploitations
      Un conglomérat diversifié chinois RG a confirmé mi-février à l’Agence France-Presse avoir racheté « environ 3 000 hectares »



      -L’exode rural et la détresse du monde paysan en France ? Une aubaine pour les Chinois dont un puissant consortium vient d’acquérir discrètement près d’un millier d’hectares de terres agricoles dans l’Allier. Créé en 1995, Reward group international a vocation à « combler sans cesse les lacunes du marché chinois au moyen de diverses ressources et technologies internationales » et à « développer l’industrie au service de la patrie »




      On verra si les écolo-bobos & les vegans s’en prendront aussi facilement aux chinois qu’aux petits paysans du Comminges ou du Quercy
      Et Agriculteurs Live Matter c’est pour quand (pas assez noir, pas assez gay, pas assez féminin c’est ça ?)

       
  • chaque décennie une surface équivalente a celle d’un département meurt, artificialisée par les beaux ouvrages de ceux qui ne souhaitent qu’apporter du bonheur .... payant

    les espaces naturelles sont devenus des putes qu’il faut contraindre a l’abattage sous la houlette des proxos de claques cotés sur les marchés, et dont l’unique finalité est de toucher les dividendes

    lorsque F Cousin emploie le terme d’aliéné, il reste parfaitement fondé, c’est un monde de fou
    ripoliner en vert la merde du capital, et ces aliénés trouvent ça bien

     

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  • Je pense que ceux qui veulent détruire l’économie française (et le reste) se servent des mouvements écologistes et autres zadistes, et même de ceux qui, à raison sans doute, détestent le tourisme artificiel.
    La planète peut se remettre d’un village de vacances. Je refuse d’apporter ma voix au "camp d’en face".
    L’économie française, elle, ne se remettra pas de l’écologisme.

     

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  • #2501382

    On n’a pas à détruire, saccager la nature sauvage les écosystèmes fragiles interdépendants riche en diversité nécessaire à la vie, au nom de l’emploi,du développement économique et tout le baratin fallacieux des pouvoirs publics et entreprises de bétonnage. Un métier qui nuit à la société est un sot métier ! L’emménagement du territoire langue de bois des maires n’est rien d’autre que l’artificialisation de notre cadre de vie. L’industrie du tourisme de masse (comme toute industrie) est une activité polluante, elle doit être sérieusement réglementée.Les parcs center pour hollandais et autres bobos incapables d’organiser eux mêmes leurs séjours constituent une menace tant environnementale que culturelle. Pour rappel il y a prés de 20 ans un organisme public dont j’ai oublié le nom, évaluait la disparition sous le béton de l’espace naturel à la surface d’un département tout les 10 ans environ. Les gens sont ils favorables à sauver les crapauds,telle plante (par exemple) au détriment de leur smartphones et du relatif confort moderne ? Une minorité oui, la majorité ayant fait le choix de la consommation,des voyages et du routard(gauche milliardaire) des autoroutes,du pognon et des maladies dégénératives d’un système dégénéré.

     

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  • #2501775

    Quasiment tout les commentaires parlent de Center Park comme d’un lieu de Bobo, pour y être déjà aller j’ai juste vu des familles, des beaufs, des racailles (dans celui proche du 93) mais rarement des bobos.
    Les commentaires ne sont pas en prise sur le réel par rapport à ce sujet.
    Les bobos globalement méprisent center park car c’est trop grand public.

     

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