Malgré le titre sans équivoque du nouveau spectacle de Dieudonné (En paix), la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation [1] ne déroge pas à ce qui est devenu pour elle une tradition, voire un rituel, et va venir militer devant la salle de spectacle, le Théâtre de Marens à Nyon, où l’humoriste à succès va présenter son dernier spectacle en date du 13 au 17 janvier.
Afin d’informer le public, la presse et les autorités de sa démarche de salubrité publique, la très respectable association a publié un communiqué de presse où elle explique notamment, en parlant de Dieudonné, que « son crédo ne fait plus de doute : la communauté juive, bouc émissaire de tous les complots et de tous les maux. »
Etant donné que lors de la représentation de son spectacle « En paix » auquel j’ai pu assister en novembre dernier à Paris, l’artiste n’a évoqué le mot « Juif » qu’une seule fois, j’ai peur que les membres de l’association communautaire ne souffrent d’un délire de persécution.
La CICAD nous prouve pour terminer, une fois de plus, qu’elle non-plus ne manque pas d’humour, lorsque qu’elle nous prévient du fait que « Dieudonné sera en campagne mi-janvier au Théâtre de Marens à Nyon ». Mais ce trait d’humour sera-t-il suffisant pour prétendre à une Quenelle d’or ?
Le communiqué de la CICAD :
Celui qui a fait de l’antisémitisme son fonds de commerce se produira sur scène une nouvelle fois en Suisse. Dieudonné sera en campagne mi-janvier au Théâtre de Marens à Nyon.
Condamné plusieurs fois pour « injures à caractère raciste », « provocation à la haine raciale », « négationnisme », son crédo ne fait plus de doute : la communauté juive, bouc émissaire de tous les complots et de tous les maux.
Tentant de justifier l’injustifiable, Dieudonné a saisi la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour faire valoir son droit de faire applaudir sur scène un négationniste, Robert Faurisson. Les juges européens ont en novembre dernier tranché :
« La soirée avait perdu son caractère de spectacle de divertissement pour devenir un meeting ». Il s’agit, « dans les circonstances de l’espèce, d’une démonstration de haine et d’antisémitisme, ainsi que d’une remise en cause de l’holocauste. Travestie sous l’apparence d’une production artistique, elle est aussi dangereuse qu’une attaque frontale et abrupte ».
Jugement CEDH 25239/13, 10 novembre 2015La liberté d’expression est un principe essentiel mais qui ne peut en aucun cas être invoquée pour justifier un « droit à la discrimination ». C’est pourquoi, la CICAD entend poursuivre son travail d’information et de sensibilisation sur l’antisémitisme, en allant à la rencontre de nos concitoyens et de ses fans.