Dans le premier pays consommateur d’antidépresseurs au monde, un maître d’armes dans l’humour noir courageux comme Dieudonné devrait faire œuvre de salubrité publique.
Malheureusement l’impertinent métisse bantou-babtou jouit d’une réputation quelque peu diabolisée : pour certains il incarne l’axe du mal, pour d’autres la branche humoristique d’Al-Qaïda et… pour la totalité des pouvoirs en place un vecteur de Haine capable de nazifier l’âme innocente de nos jeunesses francophones.
Il faut dire qu’avec 3 planches, 2 crottes de nez, une assiette de quenelles, un ananas et un abricot chauds, notre irrévérencieux comique est doué pour préparer des plats explosifs !
De fait, son rire outrepasse le scandale, il réinvente le blasphème !
Je me souviens par exemple d’un spectacle, où il faisait l’apologie d’une laïcité vertueuse au point de « dissoudre le communautarisme dans la citoyenneté ». A la fois chantre de la paix et clown frondeur, il eut même une fois l’insolence de prétendre que « la guerre est toujours communautaire et qu’il n’y a pas d’universalité sur un champs de bataille »… Que la guerre « c’est toujours identitaire. »
Plus souvent je l’ai vu caricaturer des « puissants » aliénés à leurs richesses – ou celles des autres : des premiers négriers aux derniers dictateurs françafricains, il campe toujours avec virtuosité les stigmates de leurs ambitions corrompues et de leurs soumissions criminelles.
Et que dire de cet état de grâce, quasi bestial, grâce auquel il singea à en faire peur, un Colin Powell conventionnant la guerre préventive tel un gorille domestiqué !
Vous l’avez compris, Dieudonné aime à démasquer les imposteurs politiques, qui n’ont plus d’honneur, autant que les marchands du temple qui n’ont plus de pitié. Faut dire que ça les emmerde bien nos mafieux au bronzage républicain…
Y en a même qui sont particulièrement susceptibles !
Ils sont prêts à tout pour maintenir leur suprématie, quitte à faire taire ou disparaître ceux qui ne veulent pas s’en satisfaire… Quitte à les empêcher de s’exprimer au nom de la liberté d’expression !
Certes, quiconque s’érige en messie a le droit de crier à l’outrage dès que l’on s’en prend à son dogme…mais de là à l’interdire, nous nous fourvoyons dans le plus brutal totalitarisme religieux !
Nous pouvons tolérer toutes les opinions sans pour autant les cautionner. Rien n’est sacré, et surtout, aucune vérité ne mérite que l’on s’agenouille devant elle. La liberté d’expression est l’un des plus puissants bastions de la liberté et ne peut jamais être restreinte que par des autorités despotiques.
Autrement dit la liberté d’expression reste une arme contre la tyrannie dans le sens où c’est à la tolérance qu’un pouvoir lui accorde qu’on mesure son degré et son étendue démocratique.
S’ils ne veulent pas se rendre dictateurs, nos dirigeants sont désormais avertis…
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