Un homme reconnu coupable de négation de l’Holocauste a été condamné vendredi à 18 mois de prison avec sursis et devra se rendre soit à Auschwitz soit dans un des mémoriaux consacrés à la Shoah.
Le tribunal de Budapest devant lequel il comparaissait lui a en outre ordonné d’écrire ses réflexions et ses sentiments à l’issue de sa visite.
Il a le choix entre le Mémorial de l’Holocauste à Budapest, l’ancien camp de concentration d’Auschwitz (sud de la Pologne) et le Mémorial Yad Vashem de Jérusalem.
Il s’agit de la première condamnation dans ce genre d’affaire depuis l’entrée en vigueur en 2010 de la nouvelle loi sur la négation de l’Holocauste.
Cet informaticien de 42 ans n’a également plus le droit de participer à des rassemblements et événements politiques.
Pancarte offensante
Au cours d’une manifestation politique à Budapest en 2011, il avait brandi une pancarte avec l’inscription en hébreu : « La Shoah ne s’est pas produite. »
La pancarte avait été visible pendant 15 minutes avant qu’il ne soit arrêté par la police, a rapporté l’hebdomadaire HVG.
Depuis février 2010, la négation du génocide des juifs par le régime nazi fait encourir une peine pouvant aller jusqu’à trois ans de prison.
Après l’arrivée au pouvoir du parti conservateur de Viktor Orban en avril 2010, le parlement avait adopté une loi condamnant par ailleurs la négation des crimes contre l’Humanité commis sous le régime communiste en Hongrie. L’an passé, les incidents antisémites se sont multipliés dans ce pays.
Nazis réhabilités
Le prix Nobel de la paix et survivant de l’Holocauste Elie Wiesel avait renvoyé en juin une décoration au gouvernement hongrois pour dénoncer la réhabilitation d’anciens nazis.
Mi-novembre, le président du Congrès juif mondial Ronald Lauder avait demandé à Viktor Orban de se distancer clairement des extrémistes de son pays.
Il l’avait appelé à « non seulement dénoncer ceux qui font campagne contre les Roms, les Juifs et autres minorités », mais aussi à « entreprendre des actions efficaces » contre ces attaques.